« J'étais avec mon enfant de trois mois que j'avais mis dans la poussette et je traversais une rue dans un quartier chic Racine. A un moment je n'ai plus pu avancer à cause des trous et des remblais. On avait effectué des travaux dans la rue et on est parti sans remettre les choses dans leur état initial. Comme je ne pouvais pas passer.j'ai dû faire un détour et emprunter la chaussée. Une voiture 4x4 a failli me faucher avec mon enfant. Je me suis fait engueuler par le chauffeur qui m'a traitée de tous les noms car je n'avais pas à circuler sur la chaussée ! » Voilà ce que raconte une jeune mère qui avait du mal à trouver un chemin pour circuler sur le trottoir avec sa poussette. Ceci se passe dans un quartier chic où les trottoirs normalement sont relativement spacieux, où il y a des immeubles haut standing, des magasins de franchises avec articles haut de gamme. Mais ce qui se passe là se passe aussi ailleurs avec des situations pires car il s'agit de quartiers dits populaires où les plans d'urbanisme particulièrement parcimonieux n'ont accordé que des trottoirs d'à peine un mètre et dem. De l'impensable ! Là, la circulation piétonnière est compromise dès le départ car ce petit espace est convoité par les commerces en tout genre. Dans ces conditions que se passe-t-il pour la circulation piétonnière pour des personnes âgées, des enfants, des handicapés moteurs, non-voyants etc. ? Malheureusement tous les quartiers, tous les arrondissements sont concernés par la même situation : Ignorance totale du droit du piéton. Pour les piétons, circuler sur les trottoirs est une difficulté quotidienne. Souvent on reproche aux piétons de ne pas respecter le code en traversant les chaussées à n'importe quel moment et à n'importe quel endroit au lieu de traverser aux passages rayés. Figurant parmi les premières victimes des accidents les piétons ont bon dos. Avant de les clouer au pilori il suffirait de se demander si tout est fait pour leur rendre la circulation aisée. C'est plutôt tout le contraire qui est fait. L'espace public, réservé aux piétons, est de plus en plus érodé par les commerces dont les terrasses de cafés, les chantiers de construction, voire les véhicules qui y stationnent allègrement, de plus en plus à cause du grand problème de stationnement auquel on n'a pas trouvé de solution à moins des horodateurs qui ont tellement mauvaise presse. Autre entrave à la circulation piétonnière les marchands ambulants dans les quartiers où le phénomène est particulièrement aigu comme Derb Soltane. Mais là il y a la spécificité de quartier commerçant comme Derb Omar. Les habitants se plaignent partout des trottoirs défoncés, pleins de trous ce qui provoque des accidents aux piétons. L'entretien des trottoirs, le moins qu'on puisse en dire, ne figure pas dans les préoccupations des arrondissements. Que de fois des piétons se retrouvent avec blessures voire fractures à cause des crevasses, trous, égouts sans couvercle oubliés par Lydec. Autant de guet-apens qui leur sont tendus. Les piétons se retrouvent devant des crevasses, des monticules de remblai à la suite de travaux de divers services qui ne remettent pas le trottoir en l'état initial après la fin des travaux. Et personne pour demander des comptes. Entre les commerces qui s'accaparent les trottoirs et le manque d'entretien de ces derniers, le piéton ne sait plus à quel saint se vouer. Or il est peut-être important pour le problème des accidents de la circulation de porter un soin particulier à l'espace piétonnier. C'est parce que les trottoirs ne sont plus préservés comme espace piétonnier, que les piétons sont parfois obligés de circuler à même la chaussée avec les véhicules ce qui provoque des accidents. Nul doute qu'avant de demander des comptes aux piétons qui circulent à tort et à travers sur la chaussée, il faut d'abord aménager l'espace piéton adéquat. Un espace public convoité par les commerces et laissé dans un état lamentable par les arrondissements.