Quinze candidats à la présidentielle au Sénégal ont accusé le chef de l'Etat Macky Sall de "mauvaise volonté", et annoncé des actions pour obtenir que soit fixée rapidement la date de l'élection repoussée à une date encore indéterminée. Le collectif citoyen "Aar Sunu Election" ("Protégeons notre élection") a de son côté annoncé un nouveau rassemblement samedi. Le collectif réclame le tenue du scrutin avant le 2 avril, date de fin officielle du mandat du président Sall. Selon ses projections, l'élection, initialement prévue le 25 février, doit avoir lieu le 3 mars au plus tard. "Une lenteur inexplicable est constatée. Rien n'a été entrepris" malgré les développements de la semaine passée, disent les 15 candidats dans un communiqué commun publié mardi soir. "Tout fonctionne au rythme de la mauvaise volonté du président Macky Sall", disent-ils. Le Sénégal traverse une crise politique inédite depuis des décennies après la décision de début février du président Sall et de l'Assemblée nationale de reporter la présidentielle. Ce report, dénoncé comme un "coup d'Etat constitutionnel" par l'opposition, a provoqué des manifestations qui ont fait trois morts. Le Conseil constitutionnel a opposé la semaine passée son veto à cet ajournement et au maintien du président Sall à son poste jusqu'à l'installation de son successeur. Le président Sall a dit vendredi son intention de respecter la décision du Conseil et de mener "sans tarder les consultations nécessaires" à l'organisation du scrutin.