Le désarroi des enseignants s'intensifie malgré l'accord signé, le 26 décembre dernier, entre la Commission ministérielle et les syndicats les plus représentatifs de l'Education nationale. La Coordination nationale du secteur, qui regroupe 22 organisations catégorielles, continue de rejeter en bloc ledit accord en s'engageant dans une grève, jeudi 4 décembre, devant le Parlement à Rabat. Les vidéos et les photos relayées sur les réseaux sociaux montrent que les grévistes se sont rassemblés à côté de la gare Rabat-Ville, ensuite sont descendus sur l'avenue Mohammed V, pour manifester devant le siège du ministère de l'Education nationale. Pourtant et en apparence, on pense que l'heure est à l'apaisement dans le bras de fer entre le gouvernement et les enseignants sur la réforme du secteur après l'accord entre les deux parties. Mais la réalité est que l'ensemble des décisions prises n'ont pas suffi à satisfaire les Coordinations sectorielles de l'enseignement. Selon un communiqué des Coordinations, la grève s'étalera sur trois jours. L'accord, fruit de négociations entre la Commission ministérielle mise en place par le Chef du gouvernement et les syndicats impliqués, aurait dû être le point culminant de plusieurs mois de pourparlers. Or, les Coordinations continuent de reprocher au gouvernement de ne pas tenir compte des revendications générales et catégorielles du corps enseignant. Ces organisations estiment également que l'accord actuel ne répond pas à leurs attentes et qu'elles n'étaient pas du tout concernées par le PV de l'accord en question. Dans une note officielle, la Coordination avait affirmé son attachement à «toutes les revendications légitimes soumises au Chef du gouvernement et au département de tutelle», à la satisfaction de «toutes les revendications en suspens, qu'elles soient générales ou catégorielles», à «l'application des accords antérieurs avec effet rétroactif inconditionnel» et à «l'unité du corps professionnel de l'Education nationale». Par ailleurs, elle a condamné toutes les tentatives visant, selon elle, à diviser les rangs de ce corps.
Il est à rappeler que le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait annoncé le 27 novembre dernier le gel du nouveau Statut Unifié des fonctionnaires de l'Education nationale en vue de sa révision en profondeur.
Akhannouch avait également annoncé que la date butoir pour présenter le décret relatif au statut révisé était le 15 janvier courant. Dans le même sillage, le ministère de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports a annoncé, mardi, un plan national intégré pour garantir le rattrapage du temps scolaire perdu lors des grèves répétitives des enseignants.
D'ailleurs, l'année scolaire a été prolongée d'une semaine. Pour ce qui est des examens normalisés nationaux, régionaux et provinciaux, les dates des épreuves seront reportées d'une semaine, note la tutelle, soulignant que l'examen national du Baccalauréat aura lieu le 10 juin 2024 alors qu'il était prévu le 3 juin 2024. Photo : Nidal