Le 18 novembre 2008 est la date du premier anniversaire de la disparition de Mohamed Melhaoui, un Oujdi de souche, ancien président de la Fédération Royale Marocaine du Motocyclisme. Le défunt qui était très connu et apprécié à Oujda et à Casablanca était un grand sportif. Il s'adonnait beaucoup au cyclisme bien avant l'indépendance de notre pays le 02 mars 1956. C'est bien de rafraîchir certaines mémoires. Si la nôtre ne nous trahit pas, le disparu à qui nous réservons aujourd'hui ces colonnes, était parmi les organisateurs du dernier Tour cycliste du Maroc durant le protectorat. A Oujda, il s'était distingué par son sens de l'organisation et de la méthode ce qui lui a valu la reconnaissance de tous. Ce jour-là, un certain Bizzi avait remporté l'étape, c'était en 1950. Durant toute sa carrière, il n'a cessé d'encourager un jeune coureur qui s'appelait Habibi lequel par la suite était devenu une valeur sûre, puisqu'il participa à la lutte pour l'indépendance du pays, juste après l'exil du héros de la nation le Roi Mohammed V. Arrêté après un acte de bravoure, Habibi devenu fidaï, fut condamné à mort. Après le 16 novembre 1955, il a été libéré de la prison centrale de Kénitra puis retourna à son garage de cycle comme si rien n'était. Qui évoque aujourd'hui le souvenir de ce sportif devenu un véritable résistant ? A côté d'un autre amoureux de la bicyclette et de la moto un certain Bourmancé, toujours à Oujda, Melhaoui s'adonnait également au moto cross même une fois installé à Casablanca en 1958. C'est le début de la décadence économique et commerciale dans l'Oriental d'autant plus que les habitants de cette province s'étaient mobilisés pour apporter soutien et appui du pays voisin. Ceci est une longue histoire. Avant son départ d'Oujda, le défunt en 1954 fut chargé d'assurer la sécurité du grand maître Jean Charles Le Grand, venu défendre devant le tribunal les auteurs de l'Intifada du 16 août 1953, soit quatre jours avant la déposition du regretté Roi Mohamed Al Khamiss. Comme il s'était installé dans un hôtel mitoyen de la gare, en attendant le départ du train vers Casablanca le maître du barreau fut menacé, insulté et réclamé pour vengeance par une horde de colonialistes démentis plus tard par le cours de l'Histoire. C'est par une porte cochère que M. Melhaoui évacue l'homme du droit, l'embarque dans sa voiture et prit la route à destination de Taza et s'arrêta à Guercif distante de 169 kms où le train avait pris à son bord le défenseur de Mustapha Skiker, Aberrahmane Hjira, Ben Allal ainsi que tous les autres résistants que le Tout-Puissant ait leur âme. Le geste militant et courageux fut très apprécié par les leaders de la résistance. Le défunt en 1957 était membre du comité d'honneur qui a reçu le Roi libérateur lors de sa visite à Oujda, après l'indépendance. C'était en 1934 que le roi aimé par son peuple avait rendu visite à Oujda pour la première fois, sept ans après son intronisation. Apprécié pour sa patience, le défunt avait de grandes qualités commerciales ce qu'il lui a valu beaucoup d'admiration et de respect à Casablanca où les gens savent et aiment apprécier la bravoure et le courage. Après un âge avancé, M. Melhaoui sentant la mort proche, décida de regagner son fief où il a construit une grande mosquée en face du parc dans un quartier verdoyant. Il rendit d'âme à l'âge de 93 ans. Repose en paix, ô le défunt, car tu as accompli tes devoirs de citoyen modèle, de patriote convaincu et d'un Oujdi authentique.