S'inscrivant dans le panorama du cinéma marocain, lors de la 20e édition du Festival International du Film de Marrakech, « Indivision », le dernier long-métrage de la réalisatrice Leila Kilani, se dévoile comme une œuvre saisissante, plongeant au cœur de problématiques brûlantes liées aux changements climatiques, à la terre et à la propriété. D'une durée de 127 minutes, le film « Indivision » de Leila Kilani offre une fable captivante explorant les thèmes complexes de la famille, de la propriété et de la destruction de l'environnement. Cette œuvre gigantesques et saisissante met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque, invitant les spectateurs à une réflexion profonde sur les relations humaines et leur impact sur la planète.
Récompensé à plusieurs reprises, notamment du Prix de l'Innovation au Festival du Film de Montréal et du Prix Jeune Public au Festival d'Apt en France, « Indivision » s'impose comme un incontournable du cinéma engagé. Son exploration artistique et sociale transcende les frontières, offrant ainsi une expérience cinématographique riche en émotions et en réflexions.
La sortie du film au Maroc ne se limite pas à une simple projection. Elle s'accompagnera d'une stratégie spécifique visant à sensibiliser toutes les générations et à mobiliser les amateurs de cinéma autour d'une cause commune. En collaboration avec la Coalition marocaine pour la justice climatique, le film sera le point de départ de débats animés et d'une initiative innovante baptisée : « Des audiences publiques pour le Climat ». Ainsi, « Indivision » ne se contente pas seulement d'être un récit captivant, mais il devient un catalyseur pour le changement climatique, interrogeant notre responsabilité collective envers les générations futures et mettant en lumière les défis de la désertification au Maroc.
« L'idée pour ce film est venue de l'état actuelle du monde et des désastres écologiques que l'on peut tous constater, de croire à la possibilité du cinéma, d'être à la fois dans le monde et dans la proposition poétique. C'est aussi une histoire du passé raconté selon le regard de la nouvelle génération », nous confie la réalisatrice Leila Kilani.
Quant à la diversité des sujets proposés par le film, passant par l'écologie, la lutte des classe et l'égalité des genres, la réalisatrice entrevoie qu'elle est arrivée à les narrer en cohérence « en se collant à la réalité, en matière de vision cinématographique. C'est aussi l'unité de l'image dont la terre et la nature qui sont des personnages intégrants de l'histoire ».
« Quand on parle de l'écologie, on est souvent ennuyeux pour beaucoup, mais ce qui m'a bouleversé c'est l'adhésion du jeune public à ce film qui est considéré comme un travail mettant en scène des nouvelles figures auxquelles on peut facilement s'identifier à travers cette poésie d'histoire que j'essayais de proposer », explique-t-elle.
Bahia Boutia El Oumani et Jaafar Brigui : Des Performances authentiques et puissantes
Dans un éclat de sincérité, Bahia Boutia El Oumani, l'interprète de la maréchale au caractère apparemment dur, révèle la douceur qui se cache derrière le masque de sa performance captivante. « Incarner la maréchale a été un voyage profondément personnel pour moi. Son apparence robuste dissimule une tendresse magique, une force intérieure qui transcende les apparences. Chaque regard, chaque geste était une invitation à explorer la complexité des émotions humaines », confie-t-elle avec une conviction palpable.
Elle ajoute avec émotion, « c'est un honneur de donner vie à un personnage aussi riche, de révéler les nuances de sa personnalité et de montrer que la véritable force réside dans la capacité à aimer malgré les défis. La maréchale, bien qu'extérieurement forte, porte en elle une histoire de douleur et de résilience. »
Originaire de la ville envoûtante de Tanger, Jaafar Brigui, acteur non-professionnel dévoilant une performance mémorable dans « Indivision », partage son expérience unique. « Tanger, ma ville natale, est bien plus qu'un simple décor dans ce film. Elle est le cœur pulsant de chaque scène, une source d'inspiration infinie », exprime-t-il avec une fierté évidente.
« Le tournage à Tanger a ajouté une dimension authentique à l'histoire. Chaque rue pavée, chaque brise marine a contribué à façonner le caractère du film. C'est un privilège de représenter ma ville dans cette œuvre qui explore des problématiques profondes liées à la terre et à la propriété », souligne-t-il avec enthousiasme.
Jaafar Brigui conclut avec une note d'espoir : « travailler sur +Indivision+ m'a permis de redécouvrir ma ville d'une manière nouvelle, de la voir à travers le prisme des thèmes universels du film. C'est une expérience qui restera gravée dans ma mémoire, et j'espère que le public ressentira la même connexion profonde avec Tanger en regardant cette oeuvre. »