Le vernissage d'un Salon des refusés organisé sous le thème "Parcours artistique" au complexe culturel Abdelhak El Kadiri d'El Jadida, avec la participation de la "Grotte des Amis d'Art" a eu lieu en fin de semaine avec la participation remarquable d'artistes, critiques, historiens de l'art et passionnés de la peinture. Conçue d'après un projet original de Lucie Guyaux, responsable des ateliers occupationnels et thérapeutiques à l'unité psychiatrique Mohammed V d'El Jadida, cette exposition qui a réuni une quinzaine d'exposants a également été l'occasion de braquer les lumières sur une période majeure, voire cruciale, ayant marqué l'histoire de l'art, relève Bouchaib Arsalane, artiste plasticien et président de l'Association La Grotte des Amis d'Art.
Ils se sont donnés une raison, un thème pour se faire entendre, a-t-il dit à la MAP, ajoutant que "Parcours artistique" parle des conséquences de nos gestes.
De l'art rupestre des grottes, en passant par les toiles d'inspiration aborigène d'Australie, l'art tisse, selon Lucie Guyaux, un lien entre les hommes au cours des temps.
"Leur contemplation inclut les visiteurs dans cette continuité humaine", a-t-elle souligné, dans une déclaration à la MAP, ajoutant qu'en tournant le regard vers le sol et vers les murs, les œuvres d'inspiration aborigènes nous inspire à rétablir notre lien avec la nature, la terre qui a été parcourue par les ancêtres".
Certaines œuvres sont volontairement présentées à l'horizontale, rompant ainsi avec la tradition de la position verticale des expositions, a fait remarquer, de son côté, Abderrahmane Essakhi, directeur du Complexe Culturel Abdelouhad El Kadiri.
"Des sculptures de types Totem en papier maché semblent surveiller les œuvres. Elles nous évoquent l'importance pour chacun de nous d'être gardien de notre terre, de notre espace. Les masques en matière d'écorce de palmiers sont là aussi pour recycler les matériaux offerts par la nature.
Le détour du salon embarque le visiteur dans un voyage, avec "Estebanico d'Azemmour", qui rappelle que du port d'El Jadida et Azemmour partaient des lignes navales commerciales vers les continents lointains, en passant par "La vie sous-Marine" dont les poissons en danger par la pollution interpelle tout le monde à réfléchir aux dangers de la pollution, avant de plonger plus profondément vers des œuvres collectives sur carton et bandes dessinées, exposant comme thème majeur les problèmes rencontrés par un souffrant en phase de détresse aiguë...
"La participation au salon des refusés constitue pour moi un moment de gloire", se confie l'exposante et autodidacte Nouhaila Elmorhder, membre de l'unité psychiatrique et une des artistes œuvrant avec les patients et résidents. "Ses œuvres plus individuelles partent de l'émotion et de l'âme du résident au moment de sa création", a-t-elle ajouté.
La poésie, n'étant pas du reste, était présente en la personne de Khatiba Moundib, pour résumer tout un récit de vie...
Ce vernissage a été marqué par la participation de la "Grotte des Amis d'Art", notamment les artistes plasticiens Bouchaib Arsalane, El Mostafa Akil, Mme Khatiba Moundib, Nouhaila Elmorhder, et tous les résidents et souffrants de l'unité psychiatrique de l'hôpital Provincial d'El Jadida.