Depuis plusieurs semaines, l'impact de la hausse des prix se fait ressentir à la caisse. Une flambée qui se rapporte surtout aux produits de première nécessité, tels que les légumes et les fruits. Sur les étals des marchés de Salé, les prix des fruits et des légumes gênent encore les comportements d'achat d'un bon nombre de Marocains. Les tomates se vendent à 8 dirhams, les pommes de terre entre 9 et 10 dirhams, les oignons à 6 dirhams, et les courgettes à plus de 10 dirhams. Les fruits ne sont pas en reste, avec des bananes vendues à 10 dirhams et des clémentines entre 6 et 8 dirhams. Cependant, les dernières précipitations qu'a connues notre pays viennent raviver l'espoir des agriculteurs et des consommateurs qui aspirent à soulager leurs portefeuilles. Intervenues quelques jours avant novembre, ces pluies devraient contribuer à un démarrage favorable de la campagne agricole. Les précipitations devraient contribuer à l'augmentation des réserves d'eau dans les barrages et des nappes phréatiques. Une augmentation de l'approvisionnement en eau devrait se traduire par une amélioration de la production agricole, ce qui pourrait éventuellement entraîner la stabilité des prix sur les marchés. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Equipement et de l'Eau, datant du 27 octobre, les réserves des barrages du Royaume s'élèvent à 4034,8 millions de mètres cubes. Parmi ces barrages, Al Wahda affiche des réserves de 1562,2 millions de mètres cubes, soit un taux de remplissage de 44,4%, suivi d'Oued El Makhazine avec 384,8 millions de mètres cubes, soit un taux de remplissage de 57,2%, et d'Idriss Premier avec 178,3 millions de mètres cubes, soit 15,8% . Par ailleurs, les agriculteurs doivent faire face à d'autres préoccupations en plus telles que les semences, les engrais et les coûts logistiques. Les besoins en semences seront plus importants, et en ce qui concerne les engrais, les prix ont connu un net renchérissement, ce qui pourrait contraindre de nombreux agriculteurs à s'en passer, d'autant plus que cette campagne agricole suit une année de sécheresse, et les agriculteurs ne disposent vraiment pas des moyens nécessaires. Dans ce contexte, le ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts avait annoncé une série de mesures de soutien à cette catégorie. Dans une première action de son genre, l'Etat s'est engagé à subventionner les lignes de production des cultures essentielles, notamment les tomates, les oignons et les pommes de terre, avec des subventions oscillant entre 50 et 70 % en raison de l'augmentation des prix des semences.
Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, a affirmé, lors de son récent passage au Parlement, qu'un soutien estimé à 5000 dirhams par hectare sera accordée aux agriculteurs pour les oignons, tandis que les producteurs de pommes de terre recevront un soutien variant de 8000 à 15.000 dirhams par hectare. En ce qui concerne les engrais, le marché sera doté de 500.000 tonnes d'engrais phosphatés au même prix que la campagne précédente. Pour les engrais azotés, le marché national sera approvisionné en quantités suffisantes, soit environ 500.000 tonnes, à des prix subventionnés pour maintenir des tarifs abordables pour les agriculteurs dans tout le pays. Les pâturages et les cultures fourragères, essentiels pour répondre aux besoins alimentaires des troupeaux, bénéficieront également d'un soutien important. Le gouvernement a alloué un budget de 2,8 milliards de dirhams pour subventionner près de 18 millions de quintaux d'orge, ainsi que 1,1 milliard de dirhams pour près de 6 millions de quintaux d'aliments composés. Les filières laitières et les viandes rouges recevront également un soutien afin de maintenir l'équilibre et protéger la santé animale contre les maladies et les épidémies. De même, le ministre de tutelle s'est montré optimiste quant au secteur, qui devrait, selon lui, enregistrer une croissance de 3 %, par rapport à une baisse de 14 % la saison précédente.