La Coupe du Monde 2030 est déjà là. Si d'aucuns estiment qu'il reste encore beaucoup de temps pour préparer le Royaume à accueillir cet événement planétaire, l'envergure des chantiers annoncés par les différents départements de tutelle disent le contraire. De la construction des stades à la refonte des réseaux routiers, en passant par le développement de l'offre touristique, la consolidation des infrastructures sportives et le renforcement du dispositif sécuritaire... les projets dans le pipe sont de taille et requièrent non seulement des budgets colossaux, mais également du temps et du sérieux. Les défis sont donc nombreux, mais le « mindset » des pouvoirs publics et de l'ensemble des Marocains, vis-à-vis de cet événement historique, porte à croire que le Royaume surprendra, une fois de plus, le monde entier en faisant bonne figure. Toutefois, si les méga-projets infrastructurels en cours prêtent à l'optimisme, certains secteurs suscitent une grande préoccupation, dont l'audiovisuel qui demeure pourtant stratégique dans un événement sportif tel que la Coupe du Monde. Car oui, bien que le Royaume fût pionnier dans le secteur audiovisuel, octroyant les premiers permis d'exploitation dans les années cinquante du siècle dernier, le nombre de chaînes, la qualité de diffusion et la pluralité des programmes restent le maillon faible de la télévision nationale. Et pour être à la hauteur de l'édition centenaire du Mondial, un long chemin doit être parcouru en termes d'investissement audiovisuel, notamment en ouvrant davantage le champ médiatique hertzien pour que de nouveaux opérateurs fleurissent dans le pays. La nouvelle offre audiovisuelle devrait, néanmoins, être conçue selon une approche maroco-marocaine, en prenant en considération les idées de la jeunesse du pays, laquelle regorge de compétences et de capacités d'innovation et qui ne cesse de faire montre d'ingéniosité sous d'autres cieux. Il est enfin temps de franchir ce pas !