C'est un nouvel acquis pour le Maroc et pour la diplomatie royale intelligente et patiente que le Maroc a déployée au sein des instances internationales. Par l'adoption de la résolution S/2024/2756, le Conseil de sécurité de l'ONU se met sur la bonne voie et s'oriente clairement vers une reconnaissance de la solution marocaine pour le règlement du différend du Sahara occidental. En «se félicitant de la dynamique récemment créée et demandant instamment qu'elle soit mise à profit», le Conseil salue la démarche constructive et réaliste du Royaume, qui n'a cessé de défendre l'autonomie comme voie de compromis. Cette évolution découle du soutien de plus en plus large dont bénéficie le plan marocain d'autonomie, en premier lieu de la part des Etats-Unis et de la France, dont la voix porte au sein de la communauté internationale et au Conseil de sécurité. Le président Macron, en visite à Rabat, a réitéré le soutien de la France à l'autonomie, promettant d'œuvrer pour faire avancer cette solution dans le cadre de la souveraineté marocaine. Souveraineté dans laquelle la France inscrit « le présent et l'avenir » des provinces du sud, ainsi que l'a écrit le président français dans sa lettre du 30 juillet dernier et martelé au Parlement. Emmanuel Macron a ajouté : «L'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue et le plan d'autonomie de 2007 constitue la seule base pour parvenir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.» L'Algérie, élément de blocage Le représentant permanent de la France aux Nations unies a tenu le même discours et celui des Etats-Unis a affirmé que son pays «continue de considérer la proposition d'autonomie du Maroc comme sérieuse, crédible et réaliste, et comme une approche potentielle pour satisfaire les aspirations» de la population du Sahara occidental. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité a réaffirmé ses positions constantes, déjà contenues dans les résolutions antérieures : Le Conseil a ainsi nommément désigné plusieurs fois l'Algérie au titre des «parties» qu'il appelle à «coopérer plus intensément les unes avec les autres», à «reprendre» ou à «poursuivre» «les négociations dans le cadre des pourparlers tenus sous les auspices de l'Organisation des Nations unies» et à «coopérer avec l'Envoyé personnel pendant toute la durée du processus.» Le Conseil a indiqué à plusieurs reprises que la solution doit être «politique, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable» et qu'elle doit reposer sur le «compromis», «dans un esprit de réalisme.» Le Conseil a, d'autre part, noté qu'il s'agit d'un «différend de longue date», soulignant que «le statu quo n'est pas acceptable.» Il a exprimé sa «profonde inquiétude» devant la rupture du cessez-le-feu et demandé «instamment que soit évité tout acte susceptible de compromettre le processus politique», exhortant les parties «à s'abstenir de toute action qui pourrait compromettre les négociations facilitées par l'ONU ou déstabiliser la situation au Sahara occidental.» Comme l'a noté le communiqué du ministère des Affaires étrangères, le Conseil se fait ainsi l'écho de la position officielle du Maroc, qui affirme qu'il ne saurait y avoir de processus politique sans respect du cessez-le-feu. L'Algérie, membre non permanent du Conseil de sécurité, a voulu saisir l'occasion pour se livrer à ses manœuvres hostiles habituelles, tout en invoquant le droit international dans une impudeur sans bornes. Si le régime algérien était respectueux du droit international, cela se saurait. Il suffit de poser la question aux voisins immédiats de ce pays, en particulier le Mali et le Niger. Quant au droit international humanitaire, Alger le viole tous les jours depuis 50 ans en retenant sur son territoire des personnes que rien n'empêche de retourner chez elles et auxquelles le régime algérien impose des conditions de vie inhumaines. Effets de manche et mensonges Le représentant algérien, Amar Bendjama, fébrile, s'est livré à un exercice oratoire qu'il voulait de grande volée et auquel ne manquaient que les effets de manches. Il a essayé d'impressionner l'assistance en recourant à des méthodes oratoires bien connues, ménageant ses effets, usant d'un ton grave, alternant regards scrutateurs, silences bien étudiés et envolées lyriques. Tout ce pathos est tombé à plat. Le délégué algérien a échoué à faire adopter deux amendements. Il n'a pas pu obtenir le soutien de la Russie, qui a déclaré qu'il est inapproprié de vouloir gonfler les attributions des missions de l'ONU en matière de droits humains. Bendjama n'ignorait pas que sa tentative était vouée à l'échec. Son but était simplement de prendre date, pour que les médias de son pays glosent sur le rôle de «défenseur en chef» que l'Algérie veut s'assigner dans une question à propos de laquelle la diplomatie algérienne ose prétendre que son pays est simple observateur. Un « observateur » qui fait flèche de tout bois, quitte à travestir la vérité. L'ambassadeur Bendjama ne ment-il pas lorsqu'il affirme sans vergogne que «le Conseil n'ignore pas et insiste à chaque fois que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation» ? Jamais le Conseil de sécurité n'a dit pareille chose, pas plus qu'il n'a qualifié le Maroc de « puissance occupante », formule mensongère dont Bendjamase gargarise. Alger défie, Alger menace Le représentant d'Alger a aussi voulu s'aider d'un arrêt controversé, celui de la Cour de justice de l'Union européenne, critiquable à maints égards et qui n'a pas empêché plusieurs Etats de l'Union européenne de réaffirmer leur attachement au partenariat avec le Maroc. Bendjama a appelé à la rescousse une déclaration du président de la Cour internationale de justice (CIJ) au sujet du principe de l'autodétermination. Rappelons que la CIJ, en 1974, avait à répondre à deux questions, et à deux seulement, pas une de plus. En s'autorisant à répondre à une troisième question, qui ne lui a pas été posée, la Cour a outrepassé son mandat – et contribué par la même occasion aux malheurs du Maghreb et du monde. Hier, au Conseil de sécurité, l'ambassadeur algérien, en disant «peser ses mots», a défié les Etats-Unis et menacé la France. Il a mis en cause l'impartialité américaine en termes abrupts : «Si je vous raconte cela,...a dit le représentant algérien, c'est pour challenger la manière dont le penholder a accompli sa mission.» Il a ajouté que «cela pose de manière tout à fait légitime, en tout cas pour l'Algérie, et de manière évidente, la question de confiance sur le caractère impartial de celui qui doit être le porte-plume sur les résolutions Sahara occidental.» Le diplomate algérien, par ailleurs, s'est permis de mettre en garde, voire de menacer la France, sans la citer, en faisant savoir que son pays «s'appliquera à dénoncer, je dis bien dénoncer, toutes les transactions portant sur la souveraineté au Sahara occidental contre des avantages stratégiques, économiques ou commerciaux.» Les points faibles principaux d'Alger Hier, au Conseil de sécurité, l'ambassadeur algérien a pris la parole à deux reprises et a discouru au total pendant près de 25 minutes, soit plus que tous les autres délégués réunis. Hier, le régime algérien a jeté le masque et montré au monde son vrai visage, celui d'un système qui, non seulement refuse d'assumer sa responsabilité et d'adhérer aux solutions constructives proposées par la communauté internationale, mais s'érige en donneur de leçons, en dénonciateur de faits qu'il est seul à voir et en gardien non sollicité d'une orthodoxie qu'il n'invoque que lorsque cela arrange ses affaires. D'échec en échec, de gifle en gifle, Alger s'enfonce. Mais il persiste et s'obstine. Le temps n'est-il pas venu de remettre ce régime en fin de vie à sa place ? Il faut mettre à nu l'hypocrisie de cette junte décrédibilisée sur le plan interne et isolée sur le plan international. Les points faibles principaux dans le narratif d'Alger sont la question du statut des camps près de Tindouf ainsi que celle du recensement de la population de ces camps, les actes terroristes et les agressions armées qui sont perpétrées contre le Maroc par les bandes du polisario, qui n'a pas été reconnu comme mouvement de libération, la proclamation en territoire algérien d'une pseudo-république. Les Etats-Unis aussi bien que la France ne manquent pas de moyens pour obliger le régime algérien à revenir à de meilleurs sentiments. La résolution S/2024/2756, portée par le soutien de deux grandes puissances et la reconnaissance d'une voie équilibrée, marque un revers pour les obstructions systématiques du pays voisin qui, malgré tout, continue à s'agiter et à ruer. Le régime algérien s'est mis au ban de la communauté internationale et il doit en répondre. Il reste à espérer que le prix pour le peuple algérien ne sera pas élevé.