Selon le Global Organized Crime Index, le Maroc est le 112ème pays le plus affecté par le crime organisé dans le monde et 35ème en Afrique, soit dans la catégorie « faible criminalité », après avoir obtenu une note de 4,8 sur une échelle allant de 1 à 10. Ce phénomène est très répandu dans le continent. Cette étude évalue les niveaux de criminalité organisée dans les pays et leur résistance aux activités criminelles organisées. De plus, il analyse l'omniprésence des marchés criminels dans les pays, la dynamique des acteurs criminels et l'efficacité des Etats à mettre en place les mécanismes de défense et les réponses nécessaires pour assurer une résilience opérationnelle face au crime organisé.
La Global Initiative Against Transnational Organized Crime a dévoilé son rapport sur l'état du crime organisé dans 193 Etats membres de l'ONU, dont le Maroc. Sur la base de ces données, le Maroc a obtenu une note de 4,8 sur un score allant de 1 à 10. Notons que plus un pays approche de la note maximale, plus il a des niveaux élevés de criminalité organisée, qui peuvent concerner notamment la traite d'humains, le trafic d'armes, de drogues, etc. Cet indice de résilience du Maroc reste faible, ce qui reflète la capacité des dirigeants politiques à résister et à perturber les activités criminelles organisées dans leur ensemble, et non sur des marchés individuels, par le biais de mesures politiques, économiques, juridiques et sociales. La résilience fait référence aux mesures prises par les acteurs étatiques et non étatiques.
Le rapport 2023 s'est appuyée sur 15 indicateurs, dont cinq concernent l'activité criminelle, notamment : la traite des êtres humains, le trafic d'êtres humains, le trafic d'armes, les délits liés à la flore, les délits liés aux animaux, les délits liés aux ressources non renouvelables, le trafic de l'héroïne, de la cocaïne, du cannabis, les drogues synthétiques, délits financiers, cybercriminalité, commerce illicite de produits soumis à accise, produits contrefaits et délits de racket de protection. Il est important de rappeler que le Maroc est l'un des plus importants producteurs de cannabis au monde, avec une production concentrée dans la région du Rif et un commerce traditionnellement centré à Chefchaouen et Ketama, ajoute le rapport. Bien qu'il existe une consommation locale importante sur tout le territoire, le cannabis marocain est également largement distribué dans l'ensemble du pays, ainsi que sur les marchés européens. La culture et la production nationales de cannabis contribuent largement à l'économie marocaine, et bien que la fin de l'année 2020 ait vu un débat accru autour de la légalisation potentielle du cannabis, le marché illicite dans son ensemble est resté stable dans les dernières années. Selon le rapport, la répartition régionale montre que la moitié des pays d'Océanie entrent dans ce quartile, dont 6 dans ce groupe à haute résilience, soit à peu près dans la fourchette de 0,5 du quartile faible criminalité – haute résilience. Seuls 8 pays européens se situent dans ce quadrant, aux côtés de 11 pays américains et 18 pays asiatiques. Il est intéressant de noter que bien que l'Afrique se classe au deuxième rang mondial en termes de criminalité, la moitié des pays du continent, soit 27 pays, sont évalués comme ayant de faibles niveaux de criminalité et une faible résilience. Cela souligne dans une certaine mesure l'ampleur du problème de la criminalité dans le reste du continent. Le rapport montre le nombre de pays entrant dans le quartile de faible criminalité et de haute résilience, qui est le mieux placé pour lutter contre la criminalité organisée, a diminué de trois pays depuis l'indice 2021, pour atteindre 47. Cela signifie qu'un peu moins d'un quart des Etats membres de l'ONU sont équipés pour faire face aux menaces du crime organisé auxquelles ils sont confrontés. Mais cela ne signifie en aucun cas que les pays de ce quadrant ne disposent pas de domaines dans lesquels ils peuvent améliorer leur résilience. ans de nombreux cas, un passage à un autre quadrant est probable, de nombreux pays se retrouvant sur le point de tomber dans la catégorie de faible résilience en l'absence de volonté politique et d'efforts pour renforcer la résilience, indique le même rapport.