Les explications de Chakib Benmoussa sur les questions sensibles de la rentrée scolaire : le ministre de l'Education nationale s'est exprimé sur les questions qui fâchent au lendemain de la rentrée scolaire. Détails. « Transformation des écoles publiques pour des élèves épanouis qui réussissent ». C'est le slogan choisi par le ministère de l'Education nationale pour la rentrée scolaire. Une rentrée mouvementée pour le ministre de tutelle, Chakib Benmoussa, qui a dû observer, non sans indifférence, la grève des cadres de l'administration pédagogique, lesquels ont haussé le ton pour dénoncer ce qu'ils appellent des « prélèvements arbitraires » et le « retard de promotion ». Leur colère est telle qu'ils ont menacé de boycotter la rentrée. Pas de quoi contrarier la détermination du ministre qui, lors d'une conférence de presse, tenue mardi, dédiée à la rentrée, a semblé minimiser l'ampleur de cette grève, si sérieuse soit-elle. « Il y a eu une grève qui ne concerne que quelques associations et des revendications ont été exprimées », a-t-il dit quand il a été interrogé, à ce sujet, tout en se félicitant de la poursuite du dialogue social qui, selon lui, a été porteur d'une paix sociale durant l'année scolaire précédente. Statut unifié : bientôt un accord Une paix qui devrait durer, dans l'esprit du ministre, convaincu que le dialogue, qu'il mène actuellement avec les différents syndicats sur plusieurs dossiers, est fructueux. Toutefois, les pourparlers autour du futur statut unifié des fonctionnaires de l'Education nationale semblent stériles vu qu'aucun accord ne s'est profilé à l'horizon. Alors que le flou plane sur l'issue des discussions, Chakib Benmoussa n'avait d'autre choix que d'annoncer une échéance devant une foule de journalistes qui attendaient impatiemment un éclaircissement à ce sujet. Ils n'ont pas été déçus. Selon le calendrier donné par le ministre, le dialogue se déroule tellement bien qu'il faut s'attendre à un compromis à la fin du mois de septembre. « Nous mettons les dernières touches », a-t-il précisé, annonçant qu'il est probable que les parties prenantes soient parvenues à un accord le 20 septembre. Cependant, rien n'est garanti pour l'instant, sachant que Benmoussa avait déjà annoncé qu'il était possible d'arriver à un accord en juillet dernier sans y parvenir à cause de plusieurs sujets de divergence. Selon des sources syndicales sollicitées par « L'Opinon », il y a, en effet, une convergence de vues sur plusieurs aspects. Sauf que l'épineuse question de enseignants dits « contractuels » continue d'aiguiser le débat bien que l'accord de principe du 14 janvier prévoit leur intégration dans le cadre du prochain statut unifié. Mais la question suscite encore des points de vue différents. Pour le ministre, les choses sont claires. Il estime que son département a fait de nombreuses concessions et qu'il n'a pas manqué de mettre cela en avant lors de la conférence de presse. Les 140.000 cadres des AREF sont titularisés, ce qui leur ouvre le droit à la promotion. « Pour la première fois, les cadres dont le parcours professionnel est arrêté à l'échelle 11 depuis plusieurs années pourront prétendre au hors échelle », a expliqué le ministre.
Enseignants : la performance en échange des primes Le règlement du dossier de cette catégorie d'enseignants fait partie des efforts du ministère d'améliorer les conditions de l'ensemble du corps professoral. A cet égard, le ministère compte aller plus loin dans sa stratégie de motivation des enseignants avec le système des primes. Selon les données, livrées par Benmoussa, sous certaines conditions, des enseignants bénéficieront d'une prime de performance de 14.000 dh bruts/an (à l'horizon 2026, plus de 222.000 employés du secteur bénéficieront de cette prime de performance). A cela s'ajoutent des « indemnités complémentaires » pour certaines catégories, telles que les inspecteurs, les agrégés, et les conseillers en orientation... S'agissant de la qualité des enseignants, les efforts consentis par le ministère de tutelle dans la formation ont commencé à donner leurs fruits. Benmoussa s'est réjoui du fait que 87% des inscrits en première année en licence d'éducation (ENS) ont un bac avec mention. Une façon de louer les résultats du nouveau mode d'accès au concours de recrutement, plus sélectif. Pour étoffer ce parcours de formation, désormais, il y aura des tests psychotechniques pour sélectionner les futurs enseignants de sorte à les orienter en fonction de leurs « vocations ». Par ailleurs, la nouvelle année scolaire est une occasion de poursuivre les réformes des écoles publiques dont 237 nouveaux établissements ont vu le jour, et 2500 ont été réhabilitées. Le ministère tâche de numériser davantage l'infrastructure écolière en équipant, cette année, 13.000 salles en matériel numérique de projection. Benmoussa souhaite, également, appliquer aux écoles la même logique de motivation que les enseignants. Raison pour laquelle il sera lancé, cette année, le Projet d'Etablissement Intégré (PEI) simplifié et digitalisé. Une sorte de label attribué aux établissements ayant pu atteindre les objectifs de la feuille de route 2022-2026 aussi bien en matière de gouvernance qu'en termes de pédagogie.
Préscolaire : généralisation progressive La nouvelle année scolaire sera aussi celle de la généralisation du préscolaire dans le public. Jusqu'à présent, le nombre d'enfants préscolarisés dans le public a augmenté de 15%, sachant que 4700 nouvelles classes sont ouvertes. Ce qui va changer cette année, c'est que 6000 nouveaux éducateurs (trices) seront recrutés. En plus de cela, le nombre d'heures de formation initiale va passer de 400h à 950h. L'élargissement du préscolaire se poursuivra en partenariat avec les associations puisque le ministère ne peut le faire tout seul. Cependant, ces associations seront dorénavant sélectionnées de façon plus rigoureuse.