Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les premiers signes d'une saison prometteuse Campagne agricole
L'année 2010 consacrera la mise en marche des contrats-programmes afférents à la valorisation de nombreuses filières
Au niveau national, les perspectives de clôture de l'exercice 2009 retiennent un taux de croissance de 5,3 %. En hausse de 24% grâce à la production céréalière record de 102 millions de quintaux, les activités agricoles ont largement contribué à ce résultat. Et ce, au moment où celles non agricoles ont enregistré un recul d'un point et demi par rapport à l'année 2008. En somme, la croissance de l'économie marocaine en 2009 a été maintenue grâce à l'agriculture. Ce qui fait qu'en termes de création de richesses ou d'opportunités d'emploi, le secteur agricole est de loin l'un des piliers les plus importants de l'économie. A travers sa nouvelle stratégie déclinée sous l'intitulé « le Plan Maroc Vert », le Royaume affiche sa ferme volonté de procéder à une profonde modernisation du secteur et procurer plus de visibilité aux différents intervenants qui y opèrent. Pour la campagne 2009-2010 et de l'avis de nombreux experts, les perspectives agricoles s'annoncent prometteuses. A ce niveau, plusieurs indicateurs sont à retenir. D'une part, et conformément aux exigences de mise en place des différents programmes déclinés dans le cadre de ce « Plan Maroc Vert », la dotation budgétaire allouée au département de l'Agriculture, sans compter celle attribuée à la pêche, au titre du projet de loi de finances 2010, serait de l'ordre de plus de 7, 6 milliards de dhs. Ajouté aux récentes précipitations, cet effort budgétaire serait à même de contribuer au bon déroulement de l'actuelle campagne agricole qui, déjà, comme cité plus haut, s'annonce jusqu'ici sous de bons auspices. Pour rappel, les hypothèses de base servant à l'élaboration du Budget 2010 se veulent prudentes et retiennent une campagne céréalière de l'ordre de 70 millions de quintaux. C'est vrai que ce chiffre est en deçà du record historique de 102 millions de quintaux enregistré au titre de la saison agricole 2009 dont le taux de rendement céréalier s'est établi en moyenne à 19,7 qx/ha avec des taux atteignant jusqu'à 30 qx/ha dans certaines régions bour. Cependant, force est de constater que les conditions climatiques de la campagne 2008-2009, les précipitations pluviométriques surtout, étaient des plus idéales : des pluies globalement abondantes et bien réparties, avec une moyenne intéressante de 543 mm, contre 357 mm lors d'une campagne normale. L'effet de ces conditions aurait aussi un impact certain sur le déroulement de l'actuelle campagne dans la mesure où le taux de remplissage des barrages à vocation agricole se trouve amélioré et a atteint à fin août un volume de 9,6 milliards au lieu des 5,1 milliards retenus une année auparavant. D'autre part, les mesures d'accompagnement de l'actuelle campagne auront, elles aussi, un effet d'entraînement certain. A ce titre, l'on rappelle l'annonce par le département de l'Agriculture de prix «très compétitifs» pour ce qui est des semences et d'un effort supplémentaire en termes de mécanisation, dont la poursuite de la subvention des tracteurs et autres machines. En agissant ainsi, le département de l'Agriculture compte capitaliser sur les bons résultats de la campagne agricole écoulée. Laquelle initiative émane d'un programme d'action qui a déjà été mis en place et qui s'articule autour de trois axes dont l'amélioration des chaînes de production, la gestion de l'irrigation et l'encadrement de l'investissement agricole. De ce fait, l'amélioration des chaînes de production aura à se baser sur le relèvement de la productivité céréalière, notamment à travers l'encouragement de l'utilisation des semences. Cela passera par l'instauration de subventions atteignant 150 dhs pour le blé tendre et 135 dhs pour le blé dur et l'orge, ainsi qu'une prime de stockage de 5 dhs/quintal/mois pendant 9 mois (avec un seuil maximum de 220.000 quintaux). Au programme figure également la création de plus de 140 points de vente afin de rendre les semences plus accessibles, outre le lancement de larges campagnes de sensibilisation. Un chiffre est déjà retenu : les quantités de semences disponibles s'élèvent à 1,45 million de quintaux. Parallèlement, l''action du département de l'Agriculture se focalisera aussi sur la mise en œuvre des contrats-programmes de nombreuses filières : sucre, agrumes, primeurs et olivier ainsi qu'au niveau des filières animales qui bénéficieront d'un plan d'action qualifié de spécifique et visant la hausse de la production. Au volet irrigation, la gestion des ressources en eau interviendra, pour sa part, en application du programme national d'économie d'eau qui vise l'équipement de 550.000 hectares en technique d'irrigation localisée ce qui, à l'horizon 2020, permettra d'aboutir à une économie de 1,5 milliard de m3. Pour l'actuelle campagne, l'équipement de 29.000 hectares est déjà programmé et s'assigne pour objectif l'économie de 90 millions de m3 au niveau des exploitations agricoles. En termes d'investissement, la campagne 2009-2010 verra aussi le lancement des projets programmés sur la prochaine décennie dont de nombreux projets inscrits dans le volet Pilier I relatif aux exploitations modernes, performantes et à haute valeur ajoutée et près d'une cinquantaine de projets afférents au Pilier II relatif aux petits agriculteurs ou à l'agriculture solidaire. De manière beaucoup plus détaillée, les principaux programmes retenus par le département de l'Agriculture au titre de l'année 2010 et en termes de développement des filières, concernent des projets relatifs aux principales filières de productions végétale et animale (arboriculture, maraîchage, cactus, câprier, palmier dattier, plantes aromatiques et médicinales, aviculture, viandes rouges, lait, apiculture….). Aux projets concernant l'agriculture solidaire, l'appui financier de l'Etat est à puiser essentiellement au niveau du budget général de l'Etat, ce qui permettant d'atteindre un certain nombre d'objectifs, dont : • La réalisation de 30.000 Ha de plantations selon le modèle Millénium Challenge Corporation, dont 19.000 Ha en olivier dans l'objectif de contribuer à la reconversion des parcelles réservées à la céréaliculture; • La réhabilitation de 48.000 Ha de plantations dont 24.000 Ha pour l'olivier en vue d'en améliorer les rendements; • L'acquisition de 61 unités de valorisation des productions végétales ; • La création de 20 groupements d'éleveurs d'ovins et de caprins dans le but de faciliter l'encadrement, le transfert technologique et de mutualiser les moyens; • La réalisation de 380.000 opérations d'insémination artificielle afin d'améliorer la performance du cheptel bovin ; • La reconversion des céréales en orge biomasse et l'amélioration des parcours, sur 70.000 Ha, à travers la création de points d'eau et l'ensemencement des parcelles ; • La création et l'équipement de 7 centres de collecte de lait en vue d'assurer la valorisation de la production laitière ainsi que l'équipement de 5 unités de valorisation de lait. Concernant le Pilier I, le programme, tel que retenu par le département de l'Agriculture, se focalise sur la mise en marche des contrats-programmes signés avec les professionnels en 2008 et 2009, relatifs aux filières des semences et des céréales, du sucre, des agrumes, des fruits et légumes, de l'oléiculture, du lait et des viandes rouges et blanches. Pour le département de l'Agriculture, l'année 2010 connaîtra également une croissance remarquable des productions agricoles végétale et animale, et ce, conformément aux objectifs de ces mêmes contrats-programmes. Pour la filière tant végétale qu'animale, les chiffres retenus pour 2010 retiennent : • Une production oléicole de 1.100.000 tonnes, en augmentation de 10% par rapport à 2009 ; • Une augmentation de la production d'agrumes de 20 % pour atteindre 1.700.000 tonnes ; • Une augmentation de la production des cultures maraîchères de primeurs de 15% pour s'établir à 2.200.000 tonnes ; • Un accroissement de la production de viandes rouges de près de 10% pour atteindre 440.000 tonnes ; • Une amélioration de la production laitière de 15 % pour se situer autour de 2,1 milliards ; • Une progression de la production avicole de 10% pour atteindre 540. 000 tonnes.