Les habitants de Yellowknife, ville du Nord canadien, ont reçu mercredi soir l'ordre d'évacuer d'ici vendredi midi en raison de l'avancée rapide des feux de forêt. En Espagne, cinq villages évacués en raison d'un feu de forêt « hors de contrôle ». "Malheureusement, la situation des feux de forêt tourne au pire avec un brasier à l'ouest de Yellowknife qui représente une véritable menace", a déclaré Shane Thompson, ministre de l'Environnement des Territoires du Nord-Ouest, en ordonnant l'évacuation des 20.000 résidents de cette ville. "La ville ne fait pas face à un danger immédiat (...) mais sans pluie il se peut que le brasier frappe les environs de la ville ce week-end", a expliqué Shane Thompson lors d'une conférence de presse. "Si vous restez jusqu'au week-end vous risquez de vous mettre en danger et de mettre en danger les autres", a-t-il ajouté. "Les habitants ne peuvent partir que par une seule autoroute qui est déjà congestionnée depuis l'annonce", rapporte sur notre antenne Pascale Guéricolas, correspondante de BFMTV à Québec. Ceux qui n'ont pas de voiture pourront prendre place à bord d'avions affrétés en direction de la province d'Alberta, située plus au sud. "Cela rappelle l'énorme évacuation de la ville de Fort McMurray en 2016. Environ 80.000 habitants avaient dû quitter les lieux", souligne notre correspondante au Canada.
13,5 millions d'hectares brulés et 168.000 personnes évacuées
Au total, près de 168.000 personnes ont dû être évacuées au Canada depuis le début d'une saison des feux qui bat tous les records et accable ces jours-ci les Territoires du Nord-Ouest, région nordique deux fois plus grande que la France métropolitaine qui compte actuellement 230 feux actifs. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué mercredi que les forces armées étaient toujours déployées pour porter assistance à la population des Territoires du Nord-Ouest. "Nous allons continuer de vous fournir les ressources nécessaires" et "apporter toute l'aide possible", a-t-il écrit sur le réseau X (ex-Twitter). Les mégafeux ont brûlé jusqu'à maintenant 13,5 millions d'hectares, l'équivalent de la superficie de la Grèce, soit presque deux fois la superficie du dernier record absolu, datant de 1995 avec 7,1 millions d'hectares, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC). Ces incendies ont émis, à eux seuls cette année, l'équivalent de plus d'un milliard de tonnes de dioxyde de carbone, du jamais-vu, ont estimé les autorités canadiennes.
5 villages évacués en raison d'un feu «hors de contrôle»
En Espagne, l'incendie s'est déclaré mardi soir sur l'île espagnole de Tenerife, dans l'archipel des Canaries, serait hors contrôle malgré la mobilisation d'environ 250 pompiers. « L'incendie est hors de contrôle, le scénario n'est pas très positif », a déclaré mercredi soir Fernando Clavijo, chef du gouvernement régional, lors d'une conférence de presse à Tenerife, à propos du feu de forêt qui s'est déclaré mardi sur l'île. L'incendie a fait rage dans une zone boisée et de ravins de la partie nord-est de l'île de l'archipel des Canaries au large de l'Afrique, obligeant à l'évacuation de cinq villages. « Notre objectif est qu'il cesse de gagner du terrain. Ce fut une journée très difficile », a précisé Clavijo. Environ 250 pompiers et 13 avions et hélicoptères, dont 3 appareils envoyés depuis l'Espagne continentale, ont travaillé pour contenir l'incendie dans une zone difficile à atteindre, a-t-il ajouté. Selon lui, environ 1800 hectares ont déjà été réduits en cendres. Les villages d'Arrate, Chivisaya, Media Montana, Ajafona et Las Lagunetas ont été évacués mercredi matin, par précaution, en raison d'épaisses fumées. Les autorités locales ont fermé les routes menant aux montagnes du nord-est de l'île. « Nous demandons à la population de respecter tous ces barrages », a déclaré le chef du département de la protection civile de l'archipel, Montserrat Roman. L'incendie survient après une vague de chaleur qui a sévi dans les îles Canaries, y ayant laissé de nombreuses zones sèches, augmentant le risque de feux de forêt. Selon les scientifiques, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés en raison du réchauffement de la planète. Les canicules risquent d'être plus fréquentes et plus intenses, et leur impact plus étendu.