Le Liban réitère sa non-reconnaissance de la Ligne bleue avec l'occupant israélien. Il ne s'agit pas selon Beyrouth d'une frontière mais d'une ligne de retrait, ni plus ni moins. Lors d'une visite sur le terrain le long de la Ligne bleue organisée, par l'armée libanaise, pour les représentants des Etats membres du Conseil de sécurité accrédités au Liban, en présence de médias libanais et internationaux, rapporte l'Agence de presse libanaise, l'armée libanaise a annoncé mardi que son pays ne reconnaissait pas la Ligne bleue comme une ligne frontalière, mais la considérait plutôt comme une ligne de retrait uniquement. La "ligne bleue" est la ligne de séparation tracée par les Nations Unies entre le Liban d'une part et Israël et les hauteurs du Golan occupées d'autre part le 7 juin 2000. La ligne n'est pas une frontière internationale, mais elle a été établie avec objectif de "vérifier le retrait israélien du Liban". En août 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a publié la résolution n° 1701, selon laquelle les batailles de 33 jours entre les forces israéliennes et le Hezbollah se sont terminées par ce qu'on a appelé la « guerre de juillet » contre le Liban, et stipulait le déploiement de 15.000 casques bleus de la Ligne bleue. La visite comprenait une présentation sur la Ligne bleue et des détails sur les points de discorde qui s'y rapportent.
Rendre la ligne bleue en concordance avec la frontière
Le coordinateur du gouvernement libanais auprès des forces de la « FINUL », le général de brigade Mounir Shehadeh, a affirmé que « lorsque la Ligne bleue a été tracée en l'an 2000 par les Nations unies, elle est arrivée à plus d'un endroit qui ne coïncidait pas avec les frontières internationales, et nous l'avons appelée une ligne de retrait, pas une ligne frontalière, et donc nous cherchons à faire correspondre La ligne bleue aux frontières internationales ». Il a souligné que « le Liban ne se soucie pas de ce qui est dit sur la démarcation des terres, et que ce mot n'est pas présent dans notre lexique en tant qu'armée libanaise et en tant que gouvernement libanais. Nous parlons de fixer les frontières et de montrer les frontières libanaises, pas délimitant les frontières», soulignant que "la démarcation des frontières a eu lieu en 1923 avant d'être inscrite dans l'accord d'armistice de l'année 1949". Il a souligné que « le Liban et l'armée, à partir d'aujourd'hui, n'adoptent pas l'expression au nord d'Al-Hijr, mais plutôt au sud de Mari, une ville frontalière du sud du Liban, et donc Israël a occupé une partie du sud de Mari, et nous nous opposons à cette affaire ». Il a déclaré : « Nous avons envoyé un message aux Nations Unies par l'intermédiaire du ministère libanais des Affaires étrangères, pour ne pas utiliser le mot « démarcation » pour nos frontières sud entre les frontières entre le Liban et la Palestine occupée.
Deux canonnières israéliennes dans les eaux libanaises
Il a conclu en soulignant que l'armée libanaise défendra le droit du Liban pour chaque pouce de son territoire. Au cours de la visite, deux canonnières israéliennes ont pénétré dans les eaux libanaises. En revanche, et selon les média de Tel-Aviv, le ministre israélien de la Guerre, Yoav Gallant, a mis en garde, mardi, le chef du "Hezbollah" Hassan Nasrallah, contre "la moindre erreur", menaçant de ramener le Liban "à l'âge de pierre en cas d'escalade ou de conflit". Il n'y a pas eu de commentaire immédiat du « Hezbollah » sur les déclarations faites aujourd'hui par le ministre israélien. L'Arabie saoudite sur la voie de la normalisation avec Israël ?
L'envoyé spécial américain Amos Hochstein se rendra à Beyrouth mi-août pour inaugurer les opérations d'un gisement de gaz offshore. Il sera cependant chargé d'une mission bien plus importante, ont révélé des sources diplomatiques occidentales au journal libanais Addiyar. Le diplomate américain évoquera en effet le traçage d'une frontière terrestre entre Israël et le Liban, ainsi que l'avancement de la normalisation entre les deux pays. Les sources diplomatiques ont déclaré au média libanais que le département d'Etat américain était intéressé par la résolution de la question de la frontière terrestre, après le succès de la démarcation des frontières maritimes. Amos Hochstein ayant aussi participé aux pourparlers de normalisation entre l'Etat hébreu et l'Arabie Saoudite, il présentera également cette option à Beyrouth. L'envoyé américain "informera les responsables libanais du lourd prix payé par le Liban s'il décidait de ne pas s'engager lui-même dans cette voie de l'apaisement avec Israël. Amos Hochstein devrait ainsi informer officiellement ses interlocuteurs libanais que Riyad est déjà "sur la voie" de relations officielles avec Israël et que la normalisation n'est qu'une "question de temps". Citant des "sources politiques de premier plan", le journal libanais estime que cette approche serait "inquiétante, car elle augmenterait la pression sur le Liban".