Le sélectionneur de l'équipe de France féminine Hervé Renard a passé un peu plus de trois ans sur le banc de la sélection masculine du Maroc, des "merveilleux souvenirs" qu'il faudra maîtriser mardi (12h00) lors de ces retrouvailles au Mondial avec les Bleues. "J'ai de merveilleux souvenirs de mon passage au Maroc. Mais place au football", a lancé Hervé Renard en conférence de presse d'avant match, lundi à Adélaïde. Le technicien a entrainé les Lions de l'Atlas de 2016 à 2019, soit 41 mois à la tête de la sélection. Il a participé à deux Coupes d'Afrique des nations (2017, 2019) et un Mondial, en Russie en 2018. Une qualification historique après vingt ans d'absence obtenue grâce à une victoire contre la Côte d'Ivoire en match éliminatoire. Mais son expérience marocaine s'est terminée par un échec lors de la CAN en Egypte en 2019, où le Maroc est tombé de haut: à la surprise générale, l'équipe finaliste en 2004 et quart-de-finaliste lors de l'édition précédente avait été éliminé dès les huitièmes par le Bénin (1-1, 4 tab à 1), pourtant novice à ce stade de la compétition. Après la défaite à la dernière minute en quart de finale en 2017, l'élimination aux tirs au but face aux Ecureuils avait sonné comme la fin de sa mission, sans gloire. A ses côtés au Maroc comme avec les Bleues, son adjoint David Ducci confirme l'attachement de Renard pour ce pays. "C'est forcément particulier car on a vécu de formidables moments au Maroc. On en garde des souvenirs fantastiques. Ce sera vraiment très particulier pour lui comme pour moi de pouvoir vivre cette rencontre", explique le technicien, interrogé dimanche en Australie. Le nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine garde notamment un souvenir impérissable de l'hymne marocain lors du match contre le Portugal au Mondial russe, joué "devant 40.000 supporters marocains". Cela lui avait d'ailleurs valu une phrase très commentée, en décembre dernier, à la veille de la demi-finale France-Maroc du Mondial masculin au Qatar. "Je suis français, je suis né en France, j'ai un passeport français mais, demain, je suis désolé je supporterai l'équipe du Maroc", avait-il déclaré sur RMC. "C'est de l'émotion parce que j'ai passé quatre ans là-bas (...) Ce n'étaient pas mes joueurs mais j'en avais entraîné tellement. France-Maroc, c'est particulier pour moi mais il faut rester en dehors de ça (...) Les sentiments, je les garde pour moi", a confié à « L'Equipe » Hervé Renard vendredi. Au Qatar, le "contexte était différent", car "le foot masculin marocain je le connais mieux que le foot féminin marocain", a-t-il précisé en conférence de presse lundi. "Je crois qu'il y avait 12 joueurs que j'avais dirigés, j'étais très fier de cette équipe marocaine avec tous les anciens, j'avais mon coeur qui avait balancé pour le Maroc", a-t-il souligné. Mais mardi pour le huitième, il sera bien à la tête des Bleues et "même quand on fait un petit match entre amis, on le fait pour le gagner".