Lors d'une conférence de presse organisée samedi par le Conseil municipal de Meknès au siège de la commune, un compte rendu de mission concernant le séminaire international « Médina 2030 » a été présenté. Un projet pilote de rénovation urbaine et d'amélioration de l'habitat en Médina de Meknès (secteur Bab Tizimi, 2500 habitants dont 450 immeubles sur 2,5 hectares) devrait servir de guide méthodologique et de références de bonnes pratiques pour les futures interventions intéressant les médinas sur le pourtour méditerranéen financées par la BEI. Ce projet pilote, selon le président, est entré dans la phase du choix des experts consultants qui devraient être retenus par la BEI au cours des mois janvier-février 2010. C'est une première pour la cité impériale qui s'est vue souvent pointée du doigt par les organismes internationaux concernant sa gestion et ses approches dans la réhabilitation du tissu ancien de la ville. A ce propos, il faut saluer le professionnalisme de l'équipe qui s'est rendue à Marseille qui aura défendu convenablement le dossier « Médina Meknès » tout en préparant un compte rendu de mission, signe de respect pour soi et pour les autres. Ce séminaire organisé par la Banque Européenne d'Investissement (BEI) à Marseille, dans le cadre de la Semaine économique de la Méditerranée a été consacré à la réhabilitation des centres anciens dégradés des villes des pays du sud et de l'est méditerranéen. En effet ces médinas subissent depuis près d'un demi-siècle un lent processus de dégradation économique et sociale qui génère une paupérisation grandissante de la population. Et pourtant, les centres urbains historiques des villes du sud et de l'est de la Méditerranée jouent un rôle essentiel dans la conservation du capital culturel et social des pays méditerranéens. Pour que la réhabilitation des centres historiques s'inscrive dans une perspective de développement durable, il convient de se situer donc dans une vision de moyen-long terme, celle du projet urbain intégré, avec la mise en œuvre d'investissements appropriés. En général, les budgets publics nationaux et locaux n'y suffisent pas. Il faut donc mobiliser les investisseurs de long terme et les organismes de développement, aux côtés des pouvoirs publics, et favoriser l'implication croissante du secteur privé. Pour renforcer cette prise de conscience et veiller à la cohésion des actions, la BEI a conçu « l'initiative Médinas 2030 » lancée dans le cadre de la Biennale d'architecture de Venise, en octobre dernier (...) La BEI et son instrument dédié au développement des pays méditerranéens, la FEMIP, veulent aider à la préparation puis à la mise en œuvre d'une stratégie de réhabilitation urbaine intégrée, déclinable dans chacun des 9 pays partenaires, avec les adaptations que les particularités locales requièrent. Trois composantes du projet : une étude pré-opérationnelle centrée sur les facteurs clés de réussite d'opérations intégrées de rénovation urbaine, des ateliers de restitution et d'échange des résultats afin d'identifier les solutions applicables, la préparation de la mise en œuvre d'un projet pilote de rénovation de la Médina de Meknès. Le président du Conseil a souligné qu'au sud et à l'est de la Méditerranée, la FEMIP intervient dans le secteur urbain en soutenant des projets de gestion des déchets, d'assainissement, et de transport en site propre, et par le financement de logements sociaux. Ainsi au Maroc, la BEI contribue à l'amélioration des conditions de vie des ménages en aidant à la suppression des bidonvilles et à la réhabilitation des quartiers insalubres. Elle encourage également le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée , au niveau institutionnel, mais aussi avec les représentants du secteur privé et de la société civile. A travers son fonds fiduciaire, elle réalise des études de terrain afin de mieux appréhender les enjeux de l'Euro-Méditerranée. Le choix de Meknès pour servir de référence ne peut donc que nous réjouir. L'enjeu qui s'impose à nous est considérable : la détérioration de l'attractivité des centres-villes a pour conséquences majeures l'accroissement de la paupérisation des résidents et la marginalisation des activités économiques traditionnelles, donc une perte d'âme et une dégradation de notre patrimoine. Nous félicitons l'équipe qui a travaillé sur ce projet, en particulier l'équipe de la municipalité et M. Moulay Driss Farihane qui retrouve son dynamisme et surtout l'association de la sauvegarde de la Médina de Meknès pour sa persévérance dans la lutte pour une réhabilitation dans les normes.