De nouveaux incidents ont éclaté dimanche entre fidèles musulmans et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées, site sacré pour l'islam devenu une poudrière au coeur de la Vieille ville d‘Al Qods. 15 manifestants ont été arrêtés et le site a été fermé “jusqu'à nouvel ordre” à tous les visiteurs, a précisé la police. Trois policiers ont été blessés, selon la radio.La tension est vive depuis la fin septembre sur l'esplanade et dans certains quartiers arabes d'Al Qods, où des affrontements parfois violents ont opposé jeunes Palestiniens et forces de l'ordre sionistes ces dernières semaines.“Nous avons déployé des forces dans la Vieille ville d'Al Qods à la suite d'appels lancés par des juifs et des musulmans du Mouvement islamique”, a déclaré Dudi Cohen, le chef de la police israélienne.“Nous agirons d'une main très ferme contre les fauteurs de troubles ainsi que contre ceux qui incitent aux violences”, a averti Cohen. Plus d'une centaines de jeunes sont retranchés à l'intérieur d'une des mosquées de l'esplanade, selon la police qui a appelé ces protestataires à sortir. De son côté, l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas a exhorté Israël à “stopper tous ses actes de provocation”. “Al Qods est une ligne rouge à ne pas franchir. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il mette fin à des actes qui ne font qu'enflammer la région”, a affirmé un porte-parole palestinien Nabil Abou Roudeina.La police est intervenue à deux reprises dimanche matin sur l'esplanade des Mosquées. Les policiers ont évacué les lieux après avoir dispersé les manifestants à l'aide de grenades assourdissantes. “La police affirme toujours que les croyants jettent des pierres, comme prétexte à ses attaques. Mais elle veut simplement justifier ses crimes”, a accusé Kamal Khatib, un porte-paroles du Mouvement islamique arabe israélien, une organisation en pointe lors des récents incidents à Al Qods. La police avait renforcé ses patrouilles dans la Vieille ville d'Al Qods sà la suite d'appels lancés ces derniers jours par des Palestiniens et des Arabes israéliens pour venir défendre l'esplanade des Mosquées”, aprésla provocation de jufs extrêmistes qui tentent de pénétrer dans la Mosqiuée Al Aqsa.Selon les radios israéliennes, ce dispositif policier a été mis en place à la suite de l'organisation d'un meeting dimanche à Al Qod d'une association ultra-nationaliste,“Eretz Israel Shelanou” (La Terre d'Israël est à nous”). Cette organisation, qui a obtenu le soutien de rabbins et de députés d'extrême-droite, s'est fixée comme objectif de convaincre les juifs de “monter en ordre” vers l'esplanade des Mosquées.“Ce site, qui abrite la mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Le conflit s'est rallumé à la fin septembre, des Palestiniens protestant contre l'intrusion d'extrémistes juifs venus prier sur l'esplanade .C'est une visite du chef de la droite israélienne de l'époque, Ariel Sharon, sur la même esplanade qui avait déclenché la seconde Intifada, dite “L'Intifada d'Al-Aqsa”, le 28 septembre 2000, et embrasé les Territoires palestiniens. Rapport Goldstone: Ehud Barak opposé à une commission d'enquête israélienne Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a réitéré son opposition à la création d'une commission d'enquête sur la conduite de Tsahal durant son agression contre la bande de Gaza l'hiver dernier, a indiqué un communiqué de son bureau.Le procureur général de l'armée israélienne, le Gal Avichai Mandelblit, a ordonné fin juillet 14 enquêtes criminelles contre des soldats soupçonnés de conduite criminelle durant l'agression à Gaza, après avoir été saisi d'une centaine de plaintes.Mandaté par l'ONU, le juge sud-africain Richard Goldstone a rédigé un rapport accusant Israël de crimes de guerre durant les combats à Gaza qui ont tué 1.400 Palestiniens et 13 Israéliens.Le juge Goldstone a recommandé que son rapport soit transmis à la Cour pénale internationale de La Haye (CPI) si Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ne procèdent pas dans les six mois à une “enquête crédible” sur leurs agissements durant lagression. Israël, qui a lancé une campagne diplomatique tous azimuts contre le rapport Goldstone, craint qu'il finisse devant le Conseil de sécurité de l'ONU puis la CPI, qui pourrait alors engager des poursuites contre ses hauts responsables militaires ou politiques.