Intervenant auprès du magazine de la Fédération de l'Energie pour son numéro du 2ème trimestre 2023, la ministre de la Transition énergétique et le Développement durable, Leila Benali, a affirmé que "comme lors de toute entreprise ambitieuse certains sujets de gouvernance, d'investissements et techniques se sont dressés face à la consolidation d'un essor des énergies renouvelables". Dans cet entretien, Leila Benali a fait savoir que l'objectif d'atteindre 42% du mix énergétique marocain en énergie renouvelable à l'horizon 2020 n'a pas pu être atteint. "A fin 2022, nous étions à 38 %", a-t-elle ajouté. Un objectif qui n'a pas pu être atteint à cause de contraintes techniques et d'investissement. Pour les dépasser, il est nécessaire de moderniser le réseau et d'adapter la stratégie aux spécificités locales.
Toutefois, la ministre a rappelé que le Royaume dispose d'un arsenal juridique "des plus avancés dans la région" et qu'il se base sur une expérience significative dans le domaine qui a permis de "tirer des leçons et de gagner en compétences".
Ceci dit, il y a encore du chemin à parcourir. Le Maroc envisage de se livrer prochainement à une bataille de standardisation, de modernisation, de digitalisation et de stockage. Dans ce sens, Leila Benali a révélé que pour se doter d'un réseau électrique national plus résilient, le royaume a besoin d'un investissement minimum s'élevant à 5 milliards de DH.
S'agissant d'un autre défi non moins ambitieux, atteindre 52% du mix énergétique marocain en énergies renouvelables à l'horizon 2030, la ministre de tutelle confie au magazine de la Fédération d'énergie que "c'est avec assurance que nous pouvons dire que nous atteindrons -cet objectif- avant 2030".
Pour ce faire, le Maroc a développé plus de 4 GW de projets d'énergies renouvelables. Un autre paquet de production de 4,5 GW supplémentaires, d'un investissement de 52 Milliards de DH est en cours de planification. Le Maroc, en addition, mène une bataille sur plusieurs fronts, notamment à travers des projets de l'hydrogène vert, de l'ammoniac et de désalinisation. Le Royaume a en effet œuvré à l'introduction du gaz naturel bas carbone dans son mix énergétique.
Pour atteindre l'objectif de 52%, le Royaume devra investir annuellement de 10 milliards d'ici 2030, et garantir une capacité supplémentaire de 700 MW à 1 GW. La ministre a, enfin, affirmé que ce programme de transition énergétique tire son souffle du nouveau modèle de développement.