La Renaissance de Berkane vient de remporter un nouveau titre de son histoire en battant le Raja de Casablanca en finale de la Coupe du Trône, samedi à Rabat, mais pas sans conséquences... Ce matin, dès potron-minet, les premiers usagers de la route nationale reliant Casablanca à Rabat ont pu constater, à leur plus grand désarroi, les préjudices d'une nuit aux relents d'apocalypse. Par-ci des autobus renversés, par-là des débris de bris de glace et partout des témoignages d'actes de vandalisme poussant à son paroxysme le déni d'une victoire pourtant méritée. «Quand bien même les forces de maintien de l'ordre ont fait preuve d'une sécurité renforcée à tous les niveaux, même à une perche d'arpent du stade où s'est joué le match, quelques dizaines de personnes ont réussi à semer la zizanie aux alentours de Temara et Bouznika», témoigne un agent de sécurité, approché par nos soins. De plus, selon plusieurs témoignages récoltés auprès des usagers du train, ces actes ne sont pas représentatifs de tous les amateurs du Raja pour la simple et bonne raison que les trublions ne représentent que leurs personnes. «L'histoire du RAC est riche de plusieurs décennies de succès et de grandes réalisations et l'associer à un épiphénomène mondial comme le hooliganisme relèverait de l'incongru», témoigne un amoureux du club. «L'ONCF, la CTM, voire d'autres sociétés de transport réglementé, ont renforcé leur dispositif de sécurité par crainte des représailles d'une minorité de supporters qui manquent cruellement du b.a-ba de l'esprit sportif», témoigne un supporter casablancais. La Renaissance Sportive de Berkane a, en effet, décroché sa troisième Coupe du Trône, samedi 15 juillet au Complexe Moulay Abdellah de Rabat, en battant le Raja de Casablanca sur le score de 1 à 0. Issoufou Dayo a inscrit le but de la victoire à la 105ème minute, alors que les Verts jouaient à 10 depuis la 27ème minute, après l'expulsion de Marouane Hadhoudi. Une enquête diligentée ad hoc Suite au scénario scabreux qui a secoué la banlieue de Rabat cette nuit, les suspects ont été arrêtés et mis en garde à vue et les mineurs ont été soumis à une surveillance pour les besoins de l'enquête judiciaire diligentée sous la supervision du parquet compétent afin de déterminer les actes criminels reprochés aux individus interpellés. Les investigations sur le terrain et les enquêtes se prolongent en vue notamment d'appréhender toutes les personnes ayant participé à ces actes criminels. Ces opérations de sécurité ont par ailleurs permis de saisir des outils tranchants et d'autres armes blanches en possession de certains individus arrêtés, soupçonnés d'être utilisés pour commettre des actes de vandalisme. Selon la loi en vigueur, tout acte de violence entre supporters, d'outrage à la police, de jets de projectiles, d'allumage de fumigènes, de prise de drogue ou de consommation excessive d'alcool dans les stades est considéré comme du hooliganisme. Houda BELABD Halte aux dérapages A titre de rappel, la police marocaine a interpellé 270 personnes soupçonnées d'avoir participé à des émeutes en marge d'un match entre le TAS Casablanca et CODM Meknès, il y a à peine quelques semaines. Le match s'est terminé sur un match nul deux buts partout, en championnat marocain de troisième division à Casablanca. Les échauffourées se sont soldées par des émeutes qui ont généré pas moins de 40 blessés parmi les agents de sécurité. Les opérations de maintien de l'ordre pour faire face aux supporters violents ont abouti à l'arrestation de 270 personnes soupçonnées d'avoir causé des dommages matériels, saccagé des biens publics et privés et agressé des agents de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions. Ainsi, un grand nombre de supporters du club CODM Meknès ont forcé l'entrée au stade Larbi Zaouli qui accueillait le match, malgré la décision de huis clos, avant qu'un grand nombre d'entre eux ne provoquent des violences, notamment en lançant des pierres sur les agents sécuritaires. Ces actes ont endommagé des biens matériels, 21 véhicules, dont un bus de transport urbain et un camion de police, ainsi que les vitres de certaines entreprises privées.