A l'occasion de la célébration du 14 juillet, l'Ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a prononcé un discours élogieux à l'égard du Maroc, où il a plaidé pour l'amitié franco-marocaine dans un contexte de tension entre Paris et Rabat. Détails. « Le Maroc est un modèle de stabilité politique et sociale dans la région (...) la guerre en Ukraine, la pandémie et la sécheresse l'ont éprouvé, mais il a su démontrer sa capacité à garder intacte sa grande volonté de réforme », ce n'est qu'une des phrases élogieuses que l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Courtier, a prononcées lors de se son long discours tenu lors de la célébration du 14 juillet à l'ambassade de France à Rabat. Un discours plein d'éloges à l'endroit du Maroc et qui reflète la volonté de Paris d'avancer avec le Maroc comme l'a fait savoir le président Emmanuel Macron il y a quelques mois. Dans son discours, minutieusement rédigé, aux allures d'un plaidoyer optimiste pour l'amitié franco-marocaine, l'ambassadeur a plaidé pour que les deux pays regardent vers l'avant. Avec des mots bien choisis et un ton solennel, l'ambassadeur a eu l'air conscient de l'ampleur de la crise qui semble perdurer entre Paris et Rabat. Raison pour laquelle il a répété plusieurs fois qu'il ne « faut pas insulter l'avenir ». Une façon d'appeler à dépasser la tension actuelle dont il semble réaliser la gravité. « Alors que l'on disserte beaucoup sur des turbulences qui sont le lot des relations les plus intimes, il m'a semblé plus juste de rappeler les réalités humaines qui nourrissent les relations entre la France et le Maroc et qui parlent d'elles-mêmes », a-t-il insisté, ajoutant : « Ne pas le faire, ce serait insulter le passé et le talent déployé par ceux qui nous ont précédés à construire une relation qui n'a pas d'équivalent pour nous ». Si l'ambassadeur s'est évertué à adresser ce message d'optimisme, c'est parce que rien n'indique pour le moment une détente entre le Maroc et la France qui n'ont pas encore tourné la page de la crise silencieuse qui dure encore. En témoigne le report jusqu'à nouvel ordre de la visite du président Emmanuel Macron au Maroc. A quoi s'ajoute que le Royaume n'a pas encore nommé un successeur à Mohammed Benchaâboun à la tête de l'ambassade marocaine à Paris. Les turbulences actuelles ne sauraient avoir raison de l'amitié franco-marocaine, un message que l'ambassadeur français a pris soin de transmettre par son discours. « Le Maroc est toujours un partenaire essentiel pour l'Europe et particulièrement pour la France », a-t-il repris, ajoutant que la France est déterminée à approfondir un partenariat qui peut relever bien des défis et apporter bien des réponses. Christophe Courtier a évoqué trois dimensions où le partenariat franco-marocain peut progresser davantage dans les années qui viennent. Il en a cité la culture et l'éducation. La France veut tirer le plus profit des 48.000 élèves du réseau français au Maroc et des 46.000 étudiants marocains qui forment la première communauté étudiante étrangère en France, pour serrer les liens humains et culturels entre les deux pays. Une priorité, semble-t-il, pour les autorités françaises qui veulent protéger l'influence française au Royaume contre la concurrence de l'anglais qui suscite de plus en plus d'engouement chez la jeunesse marocaine. « C'est le socle sur lequel nous sommes résolus à continuer à construire », a précisé l'ambassadeur. Lecourtier a cité également l'économie comme axe principal de développement des relations franco-marocaines. « Les deux pays sont l'un pour l'autre le partenaire économique de référence », a-t-il insisté, faisant part de la fierté de son pays d'avoir contribué, par l'intermédiaire du vaste réseau d'entreprises françaises implantées au Royaume, à développer plusieurs secteurs industriels de premier plan tels que l'automobile et l'aéronautique. Rappelons que Christophe Lecourtier a été nommé en décembre 2022 par le président Macron. Il est ensuite arrivé au Maroc au même mois. Il lui incombe de redresser l'axe Paris-Rabat dans un contexte difficile.