Dans un contexte anxiogène empreint d'un taux d'activité faible des femmes au Maroc et en Afrique, le Boston Consulting Group (BCG) a appelé à une participation paritaire des femmes à l'emploi surtout le continent africain. Le dernier rapport du Boston Consulting Group (BCG) sur l'intégration économique des femmes dans le marché du travail en Afrique a fait état d'une baisse du taux d'activité des femmes, ce qui renseigne sur les efforts à déployer pour valoriser le rôle des femmes dans les sociétés africaines et promouvoir leur participation économique dans le continent.
Comme avancé par le BCG, «la Banque mondiale a estimé qu'une participation paritaire des femmes à l'emploi pourrait générer 20% de croissance du PIB africain, et jusqu'à 40% au Maroc».
S'ensuit un communiqué, publié le 20 juin 2023, qui a révélé que le cabinet de conseil revient sur les résultats d'une enquête, intitulée «African Women's Voices : Reframing the Narrative on Women's Roles in African Societies», menée auprès de 6.000 femmes et hommes en Afrique du Sud, au Kenya, en Ethiopie, au Nigeria, en Egypte et au Maroc (ces pays comptant pour 60% du PIB continental).
Malgré les multiples efforts réalisés en Afrique sur la période 2010 à 2016, ces avancées ont eu moins d'impact à cause des crises de matières premières, et de la pandémie, qui a bouleversé l'organisation du travail, les femmes sont ainsi les premières victimes des confinements économiques.
Il faut préciser qu'au niveau continental, le ratio de parité hommes-femmes est aujourd'hui semblable à la moyenne mondiale. Selon le Gender Gap Report 2022, publié par le World Economic Forum (WEF), le score africain est de 0,69 et la moyenne mondiale est de 0,71 (1,0 représentant la parité entre les sexes).
Dans ce sens, le BCG a appelé à nuancer ces chiffres puisque la moitié des 50 derniers pays dans le classement du World Economic Forum, incluant 146 Etats, est africaine, avec le Maroc qui se trouve à la 136ème place.
Les femmes restent, néanmoins, écartées du marché de l'emploi et le BCG juge que «le principal obstacle semble résider dans des croyances profondément ancrées concernant le rôle des femmes au sein de la société».
En effet, les sondages révèlent que 51% des hommes et 45% des femmes considèrent que ces dernières ne devraient pas travailler si le mari ou le père gagne suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins du ménage.
L'enquête fait part d'un taux de 20% de femmes marocaines et de 39% d'hommes qui jugent l'éducation supérieure plus importante pour les garçons que les filles. D'autre part, 90% des hommes interrogés, en Afrique du Nord, ont déclaré que les femmes doivent poursuivre leurs études pour être instruites et respectées, et non pour être indépendantes financièrement.