Sur les 146 pays indexés, l'Indice mondial de disparité entre les sexes 2023 classe le Maroc à la 136ème place avec un score de 0,621, témoignant d'un recul de -0,003 par rapport aux classements précédents. Malgré tous les efforts déployés par le gouvernement et les diverses ONG militant pour les droits des femmes, un rapport de statistiques de genre publié par le Forum économique mondial, en ce mois de juin, alerte sur le recul enregistré par le Maroc dans ce domaine. Selon le rapport, le Maroc se classe à la 136ème place avec un score de 0,621, devant la Guinée, le Bénin et l'Algérie. En matière d'accès à l'éducation, le Maroc se hisse à la 115ème place avec un score de 0,953. Dans une appréciation plus globale, les pays les plus peuplés de la région, tels que le Maroc, l'Algérie et l'Egypte, affichent les niveaux les plus bas de parité entre les sexes. Le Royaume se classe ainsi 90ème dans l'indice de l'autonomisation politique, avec un score de 0,165. Le pays fait aussi face à d'importants défis au niveau de la santé et de survie. En témoigne son positionnement au 130ème rang.
Selon Saâdia Zahidi, directrice générale du Forum économique mondial (FEM), « les écarts mondiaux entre les sexes dans les domaines de la santé et de l'éducation se sont réduits au cours de l'année écoulée, mais les progrès en matière d'autonomisation politique sont au point mort et la participation économique des femmes a régressé ».
Bien qu'aucun pays n'ait encore atteint la parité totale entre les sexes, les dix premiers pays cités par l'Indice (l'Islande, la Norvège, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, la Suède, l'Allemagne, le Nicaragua, la Namibie, la Lituanie et la Belgique) ont comblé au moins 80 % de leur écart.
Il en ressort que les pays les plus confrontés à d'importantes disparités entre les sexes sont le Pakistan (142ème), l'Iran (143ème), l'Algérie (144ème), le Tchad (145ème) et l'Afghanistan (146ème). Au niveau de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, la présence de femmes à des postes ministériels est faible dans la plupart des pays. En outre, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord enregistrent la parité régionale la plus basse en matière d'autonomisation politique, qui est de seulement 14%. Selon la même source, la parité a baissé dans sept pays sur treize de la région, y compris les pays les plus peuplés (l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie), et a augmenté en six d'autres pays, en tête desquels le Bahreïn, le Qatar et le Koweït. En dehors de la Tunisie et d'Israël, aucun pays de cette région n'a connu une femme chef de gouvernement au cours des 50 dernières années, souligne-t-on. Les Emirats Arabes Unis, Israël et Bahreïn ont atteint la plus grande parité dans la région, tandis que le Maroc, Oman et l'Algérie se classent au plus bas. De plus, seuls le Maroc, la Tunisie et le Bahreïn comptent plus de 20 % de femmes ministres. Comparée à d'autres régions, la région MENA est la plus éloignée de la parité entre les sexes, avec un score de 62,6 %. Il est à noter que l'Arabie Saoudite et le Liban ont encore des gouvernements entièrement masculins, en plus de disparités significatives entre les sexes en matière de représentation politique. En somme, « ces dernières années ont été marquées par des revers majeurs pour la parité entre les sexes dans le monde. Les progrès réalisés ont été perturbés par l'impact de la pandémie de la Covid-19, suivie par des crises économiques et géopolitiques. Aujourd'hui, certaines parties du monde connaissent des reprises partielles tandis que d'autres connaissent des détériorations à mesure que de nouvelles crises se déroulent », résume ainsi la directrice générale du Forum.
Par ailleurs, notons que depuis sa création en 2006, l'Indice mondial de disparité entre les sexes examine les dimensions spécifiques de l'égalité des sexes, en l'occurrence la participation économique et les opportunités, l'accès à l'éducation, la santé et la survie, et l'autonomisation politique.