Les très petites et petites entreprises passent par des jours difficiles. Quelque 250.000 parmi ces entreprises seraient menacées de faillite, si aucun soutien ne leur est apporté. C'est en tout cas le constat relevé par la Confédération marocaine des TPE-PME qui vient de tirer la sonnette d'alarme sur ce qu'elle appelle «la crise » qui rattrape ces entreprises émergentes. Dans un contexte à multiples mutations, les très petites et petites entreprises se démènent au quotidien pour sauver leur activité. La confédération marocaine des TPE-PME se joint à l'avis de plusieurs observateurs pour alerter sur les fragilités de plusieurs entreprises émergentes au point d'hypothéquer leurs jours à venir. Cette situation préoccupante revêt de plus en plus un caractère d'urgence d'autant plus que ces entreprises font face à des éléments conjoncturels à savoir l'envolée de la facture énergétique, la perturbation des chaines d'approvisionnement, accentuée par les effets de l'inflation et de la sécheresse ainsi que l'impact de la pandémie de Covid-19. La Confédération rapporte que les retards de paiement sont à l'origine de la fermeture de près de la moitié des PME (8.000 en 2021, et 10.000 en 2022). Dans ce sens, elle n'a pas manqué l'occasion de contester les données avancées par l'Observatoire marocain de la TPME, selon lesquelles 45% des PME bénéficient de crédits, alléguant que ces entreprises ont des difficultés à accéder aux crédits en raison de la hausse du taux d'intérêt directeur. Pour sauver les TPME, la Confédération appelle le département de l'Economie et des Finances à relancer le Fonds de soutien aux TPE-PME, lancé en juillet 2014 pour apporter l'aide escomptée aux entreprises en difficulté en leur accordant un crédit de restructuration. Ce crédit devrait permettre de soulager les TPE-PME qui rencontrent des difficultés financières passagères et qui peuvent se maintenir si elles sont soutenues. Géré par l'ex-CCG (Caisse centrale de garantie), devenu Tamwilcom, ce crédit a été financé conjointement par Bank Al-Maghrib et le Groupement professionnel des banques du Maroc, à un taux d'intérêt inférieur à celui d'un crédit normal. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'une instance lance un cri d'alarme sur la situation des TMPE. Le cabinet Inforisk avait annoncé que 15.000 entreprises risquent la faillite en 2023, dont la grande majorité serait des TPME. Pour rappel, en 2022 le nombre des entreprises défaillantes s'était établi à 12.397 unités avec une hausse de 17% par rapport l'année 2021, et parmi ces entreprises 90% sont des TPE. La majorité de ces entreprises défaillantes est concentrée sur l'axe Casablanca-Rabat-Kénitra avec un taux de 50%.