Une étude publiée récemment sur les faillites des TPE suscite l'ire de la confédération marocaine des TPE-PME. Pour cette dernière, les chiffres publiés ne reflètent guère la réalité sur le terrain. D'après une étude publiée par Inforisk, ce sont près 6.612 TMPE qui ont déclaré faillite en 2020 dont 6540 TPE et 72 PME. Abdellah El Fergui, président de la confédération marocaine des TPE-PME, conteste les résultats de cette étude et estime que ce chiffre ne représente guère la réalité. Selon lui, plus de 20.000 TPE sont au bord de la faillite. Et plusieurs milliers ont mis la clé sous la porte sans l'avoir déclaré auprès des tribunaux de commerce. Selon les estimations d'Inforisk, «la hausse des défaillances d'entreprises devrait connaitre un pic lors de la fin du premier trimestre de 2021». Néanmoins, ceci n'empêche pas les experts d'Inforisk d'atténuer cette tendance en notant que les défaillances d'entreprises ont connu une baisse historique de 22% entre 2019 et 2020. « Une année de crise économique mondiale avec 3 mois de fermeture totale, fermeture des frontières et 9 mois d'activité partielle, ne peut entraîner la diminution du taux du déficit des entreprises de 22% comme le note l'étude en question », commente El Fergui qui ajoute que les TPE, surtout les personnes physiques n'entreprennent pas les démarches nécessaires pour déclarer l'arrêt de l'activité, pour diverses raisons. «Beaucoup préfèrent garder leurs entreprises dormantes jusqu'à la reprise de l'activité et certains n'osent pas franchir le pas pour des raisons d'ordre culturel », explique El Fergui. De son côté, Inforisk renvoie cette tendance baissière au ralentissement de l'activité des tribunaux de commerce et aux mesures mises en place par l'Etat notamment le Fonds Covid de 35 milliards de dirhams (MMDH), les prêts garantis par l'Etat avec Damane Oxygène puis Damane Relance et TPE (70 MMDH distribués aux entreprises), reports de crédits, reports de paiements fiscaux, indemnités CNSS et chômage partiel... « Les TPE ont été le parent pauvre de cette stratégie déployée pour redresser la barre et soutenir le tissu productif. Rares sont celles qui ont pu bénéficier des prêts garantis et la plupart ont opté donc pour le recours à l'entourage familial ou la vente de leurs biens pour payer leurs salariés, et les charges fixes qui se sont accumulées durant cette crise sanitaire », déplore Abdellah El Fergui. .