Que ça aura été difficile ce soir, les Casablancais ont vu le titre s'envoler vers les cieux cairotes au terme d'un match avec beaucoup d'intensité, à la hauteur de l'enjeu. Les Egyptiens d'Al Ahly s'étaient imposés au match « aller » 2-1, en menant 2-0 par deux buts de P.Tau et de Kahraba avant que les Wydadis ne reviennent dans la partie grâce à Saifeddine Bouhra, maintenant les espoirs casablancais intacts pour le match « retour » qui se jouait au complexe sportif Mohammed V à Casablanca.
La rencontre voyait l'équipe égyptienne évoluer dans un 4-1-4-1 plutôt défensif avec Kahraba en pointe et El Shenawy en tant que gardien de but alors que le coach Vanderbroeck optait pour une formation en 4-2-3-1, avec notamment Attiyat Allah au poste de latéral gauche et Jabrane placé en sentinelle.
Sous les yeux de Nasser Al-Khelaïfi, venu spécialement pour assister à l'évènement, et de Fouzi Lekjaâ et devant un public acquis à leur cause, les Rouge et Blanc commençaient tambour battant en se ruant à l'attaque devant une équipe d'Al Ahly regroupée en défense. À la 12ème minute, une nette offensive du Wydad AC se soldait par un tir écrasé du latéral Al Amloud. Le club marocain montrait un visage séduisant et était récompensé par un but sur coup-franc, un centre fuyant tiré par Attiyat Allah et frôlé de la tête par Ounajem (27ème). Ce but venait couronner la domination widadie qui ne souffrait alors d'aucune contestation. À la faveur des buts à l'extérieur, le WAC était à ce moment précis virtuellement champion à la faveur du but marqué à l'extérieur. À la 31ème minute, la possession était même de 70% pour le WAC et de 30% pour Al Ahly.
Un peu plus tard dans la partie, Kahraba heurtait Youssef El Motie, le gardien wydadi (34ème), provoquant une échauffourée que l'arbitre de la rencontre, l'Ethiopien Bamlak Tessema, avait du mal à contenir. Ce même Kahraba écopait alors d'un carton jaune pour jeu dangereux.
Le duel se rééquilibrait petit à petit, les joueurs égyptiens étant dans l'obligation de chercher ce but qui les couronnerait champions d'Afrique pour la onzième fois de leur histoire. Pendant les arrêts de jeu de cette première période, d'une durée de 5 minutes, Al Ahly mettait la pression sur une solide défense du WAC, qui ne cédait pas.
Au retour des vestiaires, la 2ème mi-temps commençait elle aussi sur un rythme effréné, voyant le ballon circuler d'un camp à l'autre. Le jeu reprenait ensuite son cours malgré une pause due à des fumigènes qui ôtaient aux 22 acteurs toute visibilité sur le terrain de jeu (70ème).
À la 72ème, la possession était de 54% pour le Wydad et 46% pour Al Ahly. Les Diables Rouges se montraient plus incisifs avec deux interventions in extremis de la défense wydadie à la 72ème et à la 76ème. Al Ahly concrétisait son temps fort avec un but de la tête d'Abdelnomen sur un corner tiré au premier poteau et une défense médusée, pas exempte de tout reproche sur ce coup-là (78ème).
Les Blanc et Rouge se montraient dangereux tout de suite après ce but notamment par une tête de A.Farhane hors du cadre (81ème). Puis une deuxième altercation avait lieu (85ème), symbole d'un match très disputé et tendu. À la fin du temps réglementaire, l'arbitre annonçait 8 minutes de temps additionnel, qui voyaient le Wydad tout sacrifier pour l'attaque laissant des trous d'air en défense, exploités par des flèches cairotes (92ème notamment). Des ballons envoyés tout de go devant et qui ne suffisaient pas face à la taille des Egyptiens.
Malgré une occasion où Sambou et son coéquipier de défense se gênaient au moment de tirer dans la surface, et un corner qui suivait avec une tête du même Zola (95èmeet 96ème), la rencontre se terminait sur un score cumulé de 3-2 pour l'équipe d'Al Ahly. Les joueurs wydadis, plutôt héroïques ce soir, y auront cru pendant longtemps, et ils n'auront pas à rougir de leur prestation. La marche était trop haute ce soir malgré l'illusion maintenue jusqu'à la 77ème.
Le club d'Al Ahly surnommé « le Real Madrid de l'Afrique » à cause de ses victoires sur le continent, engrange son onzième sacre, son troisième sur ces quatre dernières années, et le WAC n'y aura rien pu faire. *(Journaliste stagiaire)