70 milliards de dollars d'économie et 700.000 nouveaux emplois d'ici 2040, tels sont les bénéfices du passage à l'économie circulaire, selon la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali. La ville de Rabat a célébré, vendredi, la journée internationale de l'Environnement, en accueillant un atelier national baptisé « Pollution Plastique: Défis et Opportunités ». L'occasion de revenir sur les dividendes que pourrait apporter le passage urgent à une économie circulaire. Selon la ministre de tutelle, celle-ci pourrait réduire le volume de plastique déversé dans les océans de plus de 80% d'ici à 2040. Une telle stratégie permettrait également aux gouvernements d'économiser 70 milliards de dollars, selon Leila Benali, notant qu'elle générerait environ 700.000 nouveaux emplois, principalement dans les pays en développement.
Ainsi, la ministre a souligné que la lutte contre la pollution plastique dépasse les frontières, nécessitant la réévaluation de l'ensemble du processus et cycle de vie des produits en plastique, d'où la nécessité de renforcer la participation de toutes les parties prenantes et de mettre en œuvre des réponses coordonnées et cohérentes grâce à une approche intégrée qui prenne en compte les aspects environnementaux, sociaux, technologiques, économiques et de gouvernance de la lutte contre la pollution plastique. Benali a, par ailleurs, appelé à cet effet à une mobilisation collective pour réduire l'utilisation et la consommation de plastiques hautement polluants et promouvoir l'adoption généralisée d'alternatives et de solutions durables.
Intervenant lors de la même conférence, l'ambassadrice de l'Union européenne (UE) au Maroc, Patricia Llombart, a présenté une vision alarmante de la situation actuelle de la pollution plastique. Elle a révélé des chiffres préoccupants, mentionnant que chaque année, environ 460 milliards de tonnes de déchets plastiques sont produits dans le monde, un chiffre qui pourrait tripler d'ici 2060 si aucune action n'est entreprise.
Selon Llombart, « notre planète est pratiquement recouverte d'une fine couche de plastique d'environ 1,5 cm. Chaque individu consomme jusqu'à 5 g de plastique par semaine, et l'équivalent d'un camion poubelle rempli de plastique se déverse dans les océans toutes les minutes ».
Elle a souligné l'urgence d'agir pour préserver la santé humaine et assurer la prospérité de la planète, en mettant en avant de nouveaux modes de production et de consommation tels que ceux inscrits dans le green deal adopté par l'UE.
L'ambassadrice a également souligné que le Maroc était le premier partenaire tiers de l'UE, en raison de la convergence de visions, d'objectifs et d'ambitions communes en matière de lutte contre les changements climatiques et de politiques environnementales durables.
De son côté, Carole Megevand, représentante de la Banque Mondiale et leader du secteur du développement durable pour les pays du Maghreb, a salué les ambitions affirmées du Maroc en matière de lutte contre la pollution plastique, notamment à travers sa stratégie de littoral sans plastique, soutenue par la Banque Mondiale via des financements visant à faire évoluer l'économie vers un modèle circulaire.
Elle a mis l'accent sur l'importance de l'innovation dans l'économie circulaire, la valorisation des emplois informels liés aux plastiques, la sensibilisation ainsi que la coopération internationale et régionale.