En 2016, «M'dina Bus», qui était gestionnaire délégué du transport urbain à Casablanca, avait annoncé la mise en service d'un bus à motorisation 100% électrique. Une initiative fortement applaudie à l'époque, mais qui a fini par faire pschitt pour des raisons jusqu'à aujourd'hui méconnues. Depuis le temps, quelques projets semblables ont vu le jour çà et là, notamment à Rabat ou encore à Marrakech, qui demeure jusque-là la seule ville du Royaume dotée d'une flotte de bus électriques en bonne et due forme, laissant des milliers de bus et minibus thermiques sillonner les routes des différentes régions du pays. Avec ces véhicules, le secteur produit quelque 30% de gaz à effet de serre dont les dégâts en termes de pollution atmosphérique dévorent plus de 1% du PIB chaque année. Des chiffres qui mettent en péril les ambitions du Royaume à devenir champion régional en matière de mobilité durable et qui soulignent l'impératif d'accélérer la transition du secteur du transport en commun. D'autant que les expériences d'autres pays ont montré que les avantages de la migration vers la mobilité durable vont au-delà des dividendes climatiques. Les avantages financiers procurés peuvent être substantiels, même si l'on tient compte des coûts d'achat, qui sont de 70 à 80% supérieurs à ceux des véhicules à carburant fossile. En Chine par exemple, pays leader en la matière, les bus électriques se font de moins en moins chers, avec des coûts d'exploitation plus bas grâce à la diminution de leur dépendance au carburant, à la réduction des coûts de maintenance et à la durée de vie plus longue des composants électriques par rapport aux moteurs à combustion interne. Sauf que le secret de la réussite du modèle chinois réside dans l'accompagnement étatique de la production de véhicules locaux, via des dispositifs financiers et fiscaux qui encouragent les investisseurs à faire le pas. Et si on faisait de même !?