Répondant à une question sur les marchés de gros et les marchés hebdomadaires, lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des Représentants, Laftit a affirmé que son département a mobilisé, durant l'exercice 2021-2022, une enveloppe financière de l'ordre de 62 millions de dirhams (MDH), dédiée à la réhabilitation d'un grand nombre de marchés hebdomadaires sous-équipés. Le responsable gouvernemental a en outre fait savoir que son département s'attelle, avec les partenaires, à l'élaboration d'un programme national pour la réhabilitation de l'ensemble de ces marchés, en prenant en compte l'envergure et la nature de ces lieux vitaux, tout en modulant leurs activités en fonction de leur portée nationale, régionale, provinciale out locale, au regard de l'importance socio-économique de ces infrastructures dont le nombre s'élève à 822 à l'échelle nationale (753 en milieu rural et 69 en milieu urbain). La mise en œuvre de ces chantiers se fera sur la base des orientations du Nouveau Modèle de Développement (NMD) et en exécution du programme gouvernemental, notamment dans son volet relatif à la création de chaînes industrielles alimentaires et à la modernisation des circuits de distribution, à travers la restructuration des marchés de gros et des abattoirs et la réhabilitation des marchés hebdomadaires. La création de 12 marchés régionaux de gros Il s'agit, a-t-il dit, de mettre un terme à un certain nombre de pratiques nuisibles qui entravent le fonctionnement des chaînes d'approvisionnement de ces marchés, de remédier à l'inadéquation des infrastructures et des services, et de mettre un terme aux carences du mode de gestion et aux mauvaises conditions d'hygiène, sans oublier les disparités territoriales et surtout la multiplicité des intermédiaires. C'est dans cette optique que le ministère de l'Intérieur a engagé un dialogue avec le Haut Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération pour revoir le statut particulier datant de 1986 concernant les agréments accordés à d'anciens résistants pour gérer une partie des 12 marchés de gros des fruits et légumes. M. Laftit a en outre fait savoir que son département avait élaboré, en partenariat avec les ministères concernés, un arrêté ministériel devant régir la création et la gestion de ces structures. Ce texte, qui est déjà soumis au Secrétariat Général du Gouvernement, entrera bientôt en vigueur. Dans le même sillage, le ministre a rappelé la signature en 2020 d'une convention de partenariat entre les ministères concernés fixant le cadre général et les engagements des parties, au sujet de la création de ces 12 marchés régionaux de gros « nouvelle génération » dotés de tous les équipements et des services modernes requis. En exécution de cette approche et dans la perspective de sa généralisation à l'échelle nationale, il a été procédé au lancement des travaux de construction d'un marché de gros régional « nouvelle génération », doté de tous les équipements modernes, dans la commune de Rabat et dont les travaux de construction devraient prendre fin en 2023, a poursuivi M. Laftit. Il a noté que les préparatifs sont en cours pour la réalisation de quatre autres marchés similaires dans les régions de Fès-Meknès (préfecture de Meknès), de l'Oriental (province de Berkane : études techniques financées par le ministère de l'Intérieur), Marrakech-Safi (préfecture de Marrakech) et Souss-Massa (préfecture d'Inzegane-Ait Melloul). L'objectif visé à travers la création de ces marchés de gros nouvelle génération est d'assurer la commercialisation des denrées alimentaires de manière fluide et transparente et de mettre fin à un certain nombre de pratiques malsaines, a précisé le ministre, réaffirmant l'engagement en faveur d'une restructuration radicale de tous les marchés hebdomadaires relevant de l'ensemble des collectivités territoriales du Royaume, afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la revitalisation de l'activité économique, sociale et culturelle. Le ministre de l'Intérieur a également déclaré que son département, par le biais de la Direction générale des collectivités territoriales, incité instamment les Conseils municipaux à adopter de nouvelles approches de gestion des marchés hebdomadaires. A cet effet, deux modes sont envisagés, en l'occurrence la gestion déléguée ou la création de sociétés de développement local, et ce, en vue d'écarter les modèles traditionnels actuels comme la location ou la gestion directe. 3 questions à Zouhair Daissoria
La mise en place de ces chantiers donnerait-elle lieu à la disparition des intermédiaires et des pratiques illégales dans la chaîne d'approvisionnement des marchés ? Oui. La réhabilitation des anciens marchés et la création de ceux nouveaux donneront lieu à la disparition des intermédiaires de la chaîne de commercialisation. Encore faut-il que le process soit clair aussi pour les commerçants détaillants. Si on arrive à fonder de nouvelles infrastructures sans encadrer et sans accompagner les détaillants et tous ceux qui figurent dans la chaîne de commercialisation, et enfin sans les former autour d'un bon déroulement de la chaîne de commercialisation, ces réformes ne serviraient donc à rien.
Les prix des denrées alimentaires ne subiraient-ils plus de hausses dues à la spéculation des intermédiaires ? Je prévois que les prix des denrées alimentaires ne connaîtront plus les hausses inédites qu'on a observées ces derniers temps, car les nouvelles infrastructures métamorphoseront la donne, et fluidifieront l'approvisionnement des marchés en légumes et fruits. Mais il faut également travailler sur la facilitation de l'accès à la fois des commerçants et des agriculteurs à ces marchés de gros. Car, sinon, on donnerait la possibilité aux intermédiaires d'apparaître encore une fois dans le processus commercial.
A quel point ces nouvelles infrastructures et la réhabilitation et la modernisation de celles anciennes organiseraient-elles les circuits de commercialisation des produits agricoles ?
Quand les infrastructures sont bien entretenues et bien contrôlées par les autorités, l'ensemble des procédures devient fluide et à la portée de tout le monde. Il n'y a pas longtemps, ces marchés de gros connaissaient un chamboulement et une anarchie qui ont provoqué un dysfonctionnement de la chaîne de commercialisation, et l'existence des intermédiaires s'était multipliée.