Erigés au fil des décennies sans coordination foncière cohérente, les grands espaces commerciaux sont à la peine. Seules une restructuration et une modernisation des espaces leur permettront de trouver un second souffle. Le département de Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, se penche sur le sujet. Les espaces de commerce, notamment les marchés de gros, sont souvent confrontés à des défis comme la congestion de la circulation, ou encore celui de la vétusté des installations. Autant de freins à l'attractivité. Pour stimuler l'économie locale, et soutenir les producteurs et les commerçants, Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, a détaillé son plan portant sur la restructuration et la modernisation de ces espaces dans le Royaume. Adoption d'un modèle de gestion efficace Soulignant la nécessité de fournir des espaces commerciaux conformes aux normes de performance, le ministère de l'Intérieur mise sur un plan d'action ambitieux. Le but étant de créer des marchés hebdomadaires de nouvelle génération et de restructurer les marchés de gros existants pour mettre un terme à certaines mauvaises pratiques qui perturbent leur fonctionnement. Trois axes majeurs sont mis en avant. Ils concernent la restructuration du réseau national existant, la modernisation des installations des marchés de gros et la diversification de leurs services, ainsi que l'adoption d'un modèle de gestion efficace pour renforcer l'attrait des marchés de gros de fruits et légumes. Une attention particulière est accordée à la situation actuelle des marchés de gros, le ministre a fait observer que leur gestion souffre de plusieurs maux, ce qui déteint négativement sur l'activité de commercialisation des fruits et légumes. «C'est dans l'optique de mettre fin à l'anarchie constatée à ce niveau qu'il a été décidé, en 2020, de doter chaque région du Royaume d'un nouveau marché de gros de nouvelle génération, soit un total de 12 marchés à travers le pays», fait-il remarquer. Parmi ces marchés, Abdelouafi Laftit a mentionné celui de Rabat-Salé-Kénitra, qui devrait être opérationnel dès cette année. Il a également assuré que les régions de Fès-Meknès, l'Oriental, Marrakech-Safi et Souss-Massa bénéficieront également de nouveaux marchés de gros dans les années à venir. Le ministère de l'Intérieur espère, grâce à ces nouvelles structures, établir un circuit de commercialisation des fruits et légumes fluide et transparent, afin de mettre un terme à des pratiques indésirables telles que la multiplication des intermédiaires. L'objectif est d'assurer une traçabilité claire et une meilleure efficacité dans la distribution de ces produits. Abdelouafi Laftit a également précisé que son département travaillait en étroite collaboration avec le ministère de l'Industrie et du Commerce pour élaborer une vision commune en ce qui concerne le programme de modernisation des marchés de proximité. Cette initiative vise à améliorer les infrastructures, les services et les conditions commerciales des marchés de proximité, dans le but de créer des espaces modernes et attractifs pour les commerçants et les consommateurs. Une enveloppe de 62 MMDH mobilisée À la suite d'une campagne de recensement des marchés de proximité, il a été établi que le Royaume compte actuellement 822 marchés hebdomadaires, dont 753 en milieu rural et 69 en milieu urbain. Cependant, une constatation préoccupante a été faite, à savoir que certains de ces marchés ne disposent pas du minimum requis en termes d'équipements. Ce constat constitue une préoccupation majeure à laquelle Laftit souhaite s'attaquer dans le but d'améliorer les conditions d'exploitation de ces marchés et de garantir des infrastructures adéquates pour les commerçants et les consommateurs. Pour y parvenir, un projet de qualification des marchés est en cours, avec une forte emphase sur leur modernisation et leur mise en conformité avec les normes de salubrité et d'opérabilité. L'objectif est d'améliorer ces marchés et de les rendre conformes aux normes de qualité, d'hygiène et de fonctionnement. En chiffres, pas moins de 62 MMDH ont été alloués à la mise à niveau de ces marchés en manque d'équipement. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a également indiqué que son département, par le biais de la Direction générale des collectivités territoriales, travaille avec les présidents des conseils municipaux pour les inciter à adopter de nouvelles approches dans la gestion des marchés hebdomadaires, que ce soit à travers le mode de gestion déléguée ou la création de sociétés de développement local, afin de dépasser les modèles traditionnels actuels tels que la location ou la gestion directe. En ce sens, un guide pratique a été mis à la disposition des collectivités. Celui-ci vise à améliorer la gestion de ces infrastructures de manière efficiente et rentable. Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO