Bien que le vaccin contre la grippe H1N1 ne sera pas disponible auprès de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avant le mois de novembre, la situation globale est rassurante dans l'ensemble, a affirmé, lundi à Fès, Mme Margaret Chan, Directrice générale de l'organisation. La directrice, qui s'exprimait lors de la 56-ème session du Comité régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale, a toutefois appelé à la vigilance, car il s'agit d'un virus "imprévisible qui a d'énormes capacités de mutation et de propagation". Elle s'inquiète aussi de la propagation de la pandémie dans "un monde où les différences de niveau de revenu, d'accès aux soins de santé, de ressources pour la santé et de résultats sanitaires sont plus importantes qu'elles ne l'ont jamais été". Pour sa part, M. Ziad Ben Ahmed Machich, responsable au ministère saoudien de la Santé, a fait savoir que "son pays n'empêchera personne d'accomplir le Haj", à cause de la pandémie de grippe H1N1. Vaccinées ou pas, toutes les personnes qui viendront accomplir cette année le pèlerinage aux lieux saints de l'Islam seront autorisées à le faire sans restriction aucune, car l'Arabie Saoudite a "les moyens requis pour maintenir la situation sous contrôle" (hôpitaux bien équipées et doses de vaccin en nombre suffisant), a-t-il précisé. "Durant la Omra, marquée cette année par l'arrivée dans le Royaume de plus de 2 millions de pèlerins, seuls 26 cas de grippe porcine ont été enregistrés" et tous les malades ont été guéris, a-t-il affirmé. Inscrite à la dernière minute à l'ordre du jour de cette session à la demande de la délégation libyenne, la lutte contre la grippe H1N1 a été longuement débattue par les participants dont nombre d'entre eux ont appelé les pays du nord à appuyer les pays du sud à produire eux-mêmes chez eux leurs vaccins. C'est le cas de la délégation égyptienne, qui a dénoncé "la monopolisation par les pays riches de cette industrie", privant ainsi les pays du Sud de ce droit et portant atteinte par la même au droit de tous à la santé. L'ordre du jour de cette session, à laquelle 22 pays participent, porte aussi sur les menaces croissantes de l'hépatite B et C et ses complications, notamment la cirrhose du foie et le carcinome hépatocellulaire, ainsi que sur la stratégie mise en place pour lutter contre le cancer en Méditerranée orientale. Sont également abordées lors de cette rencontre d'autres questions relatives aux dangers des accidents de la route, cinquième cause de décès dans la région avec 132.000 morts chaque année et des pertes économiques variant entre 1 et 15 pc du PIB des pays concernés ainsi que sur la situation des établissements hospitaliers auxquels les pays de la région consacrent entre 50 et 70 pc des budgets alloués au secteur de la santé.