Le nouveau site iranien d'enrichissement d'uranium sera inspecté par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le 25 octobre, a indiqué dimanche à Téhéran le directeur général de l'agence Mohamed ElBaradei. Le diplomate égyptien a également souligné que des inquiétudes demeuraient sur les intentions de l'Iran en matière de nucléaire.“Il est important pour nous d'envoyer nos inspecteurs faire une visite globale du site d'enrichissement en question et de nous assurer que celle-ci est construite pour des raisons pacifiques”, a dit le chef de l'AIEA en référence à l'usine.La construction de ce site près de Qom (centre), révélée le 25 septembre a suscité l'inquiétude et les critiques de certaines capitales occidentales.“Nous nous sommes mis d'accord pour que la visite ait lieu le 25 octobre”, a précisé lors d'une conférence de presse M. ElBaradei, qui est arrivé à Téhéran samedi après-midi. Le diplomate égyptien, dont c'est la septième visite en Iran depuis 2003, a également annoncé que les USA, la France et la Russie se réuniraient le 19 octobre à Vienne pour discuter des possibilités d'enrichir l'uranium iranien par un pays tiers.“Nous aurons une réunion pour discuter des détails techniques et espérons qu'il en sortira un accord aussi tôt que possible (...) nous aurons une réunion le 19 octobre avec la participation des Etats-Unis, de la Russie, de la France”, a-t-il indiqué, précisant que la réunion se tiendrait sous les auspices de l'AIEA, qui a son siège dans la capitale autrichienne.M. ElBaradei a indiqué que l'Iran avait demandé la coopération de l'AIEA pour garantir le carburant nécessaire au réacteur de recherches de Téhéran.“J'ai consulté un certain nombre de fournisseurs. J'ai été heureux de constater que la réponse était positive (...) ce réacteur est destiné (...) à produire des isotopes médicaux pour les malades atteints de cancer”, a-t-il ajouté.Le patron de l'AIEA avait reçu l'invitation des autorités iraniennes jeudi, le jour même où se tenait à Genève une rencontre, la première depuis juillet 2008, entre le négociateur en chef iranien Saïd Jalili, les représentants des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne) et le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana.Les pays occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Ce que Téhéran dément depuis des années.Les discussions-marathon de Genève ont notamment débouché sur un accord des parties sur une visite des experts de l'AIEA sur le chantier du second site d'enrichissement d'uranium près de Qom (centre), dont l'existence a renforcé les doutes de l'Occident sur la nature du programme nucléaire de l'Iran. A Genève, les parties se sont également mises d'accord sur le principe d'un enrichissement à l'extérieur de l'Iran de l'uranium faiblement enrichi au préalable dans les centrifugeuses iraniennes. NYT : l'Iran en sait assez pour fabriquer une bombe nucléaire.. Une analyse confidentielle de l'AIEA estime que l'Iran a acquis “suffisamment de connaissances pour pouvoir élaborer et fabriquer” une bombe atomique “fonctionnelle”,a rapporté le New YorkTimes(NYT) dimanche soir. Selon le quotidien, citant des responsables européens non identifiés, ce document insiste dans son préambule sur le caractère provisoire de ses conclusions, subordonnées à des confirmations complémentaires des indices, présentés comme provenant de services de renseignement et de la propre enquête de l'Agence. Mais les conclusions de ce rapport vont nettement au-delà des positions publiques prises par plusieurs Etats, dont les USA, souligne le journal.Le rapport de l'AIEA, intitulé “Dimensions militaires possibles du programme nucléaire iranien”, a été rédigé sur la base de consultations avec une série d'experts internes et externes à l'Agence, selon le NYT. Il décrit un programme complexe,“visant au développement d'une charge nucléaire transportable via le système de missiles Shahab 3”, capables d'atteindre le POret certaines parties de l'Europe, selon le journal.Mais si l'Iran parvient réellement à élaborer une tête nucléaire, cela ne représentera qu'une partie du processus complexe de fabrication d'une arme nucléaire, souligne le quotidien.L'AIEA, dans son dernier rapport publié fin août, n'arrive toujours pas à trancher entre une éventuelle volonté iranienne de se doter d'une bombe atomique, ce dont l'accusent les pays occidentaux, ou celle de se limiter à la production d'électricité, comme l'affirme Téhéran.Les critiques se sont récemment multipliées contre l'Agence, Paris allant jusqu'à l'”accuser” d'avoir dissimulé des documents susceptibles de prouver le caractère militaire des projets nucléaires iraniens, ce que l'AIEA a récusé. Financement“du “terrorisme” : les USA veulent agir contre l'Iran Les USA ont réclamé dimanche à Istanbul qu'une action internationale soit menée contre le blanchiment d'argent et le risque de financement du terrorisme par le biais de l'Iran et réclamé que les sanctions contre les banques iraniennes soient mises en place par l'ensemble des pays.S'adressant à une réunion du FMI, le secrétaire américain au Trésor, Timothu Geithner, a dit sa “préoccupation concernant le financement illégal émanant de l'Iran”, selon le texte de son allocution.Il a réclamé que des “mesures de représailles” soient prises pour “protéger le système financier international du blanchiment d'argent et des risques de financement du terrorisme émanant de l'Iran”.Washington a accusé l'Iran à plusieurs reprises de financer le “terrorisme” ou de soutenir des mouvements placés sur la liste des groupes “terroristes” établi par les USA.