L'opération 1 million de cartables s'est apparemment bien déroulée d'après des observateurs, « mieux que ce qui s'est passé l'année dernière ». Le secteur de la petite distribution des librairies de quartiers en aurait profité comme de droit. Maintenant il s'agit de faire appliquer la note 124 du MEN qui stipule qu'il faut veiller à ce que les élèves conservent en bon état les manuels scolaires qui leur avaient été remis. D'après la note en question, il faut que les manuels remis gratuitement à tous les élèves des niveaux primaires de la 1ère à la 6ème années soient employés au moins deux années de suite. Ce qui veut dire qu'à la fin de l'année scolaire le manuel doit être remis à la direction de l'école en bon état. Les manuels récupérés fin juin seront conservés dans la bibliothèque scolaire dans la perspective de les redistribuer l'année suivante. L'élève est tenu de ne pas déchirer, raturer les pages du manuel. Dans le cas de détérioration ou perte du manuel l'élève ou ses parents sont tenus de faire acquisition des exemplaires perdus pour les remettre à la direction de l'établissement. La direction de l'école est appelée « à prendre les dispositions qui s'imposent dans le cas où les manuels ne sont pas restitués selon le règlement intérieur » On apprend de que la note 124 vise à « renforcer la discipline à promouvoir du civisme parmi les élève ». Histoire de soutenir que ce n'est pas uniquement une question d'économie d'argent. Pourtant, celle-ci est très importante au vu de l'importance des sommes dégagés dans l'opération d'un million de cartables 430 millions de DH. Il s'agit quand même de 3 millions et 700 mille élèves qui reçoivent tous des manuels scolaires qui sont au nombre de 43 manuels scolaires, du moins pour les 6 niveaux du primaire (de la première année à la sixième) sans compter les élèves de la première année du collège dans le monde rural. Des millions de livres à conserver. D'après des observateurs du domaine pédagogique, les élèves du primaire auront du mal à conserver en bon état les manuels qui sont rapidement détériorés au gré des manipulations. « Plus on grimpe dans l'échelle des niveaux des classes, plus le manuel est mieux conservé et c'est dans les niveaux du lycée que les manuels ont une plus grande durée de vie pouvant passer entre deux à trois élèves qui se les passent soit à l'intérieur d'une même famille soit en les revendant dans le marché informel » nous confie un enseignant. Pour les éditeurs dont la fonction se limite à effectuer de nouveaux tirages la politique de bonne conservation des manuels ne serait certainement pas pour leur plaire. Surtout si l'application de la note 124 réussit ce qui est loin d'être sûr. Mais l'opération un million de cartables et la note 124 devraient susciter un autre souci beaucoup plus intéressant et qui est la création de véritables bibliothèques scolaires dans les établissements primaires. « En invitant les établissements à conserver les manuels on devrait aussi par la même occasion les inciter à inclure dans les rayons des livres pour lecture dans le projet de « madarssat najah» déclare un père de famille membre d'une association de parents d'élèves.