Selon des données fraîchement élaborées par le ministère espagnol de l'intérieur, le nombre total d'entrées irrégulières d'immigrants sur le territoire ibérique a connu une spirale descendante de 36,38 % au cours des quatre premiers mois de l'année comparativement à la même période de l'année précédente. Le point. Conformément aux récentes données publiées par le ministère de l'intérieur, le flux de migrants irréguliers atteignant les côtes espagnoles a chuté de 10 256 à la fin du mois d'avril 2022 à 6525 au même moment en 2023, ce qui représente une baisse de 36,38 %. Ces chiffres, d'apparence positifs, cachent une autre vérité. Si le Maroc a redoublé d'efforts pour endiguer l'afflux de migrants irréguliers, l'Algérie est désormais le pays d'où partent la plupart des flux migratoires aujourd'hui. D'autre part, les arrivées aux îles Canaries ont reculé de moitié, soit de 51,52 %. En contrepartie, les entrées d'immigrants irréguliers dans la péninsule et les îles Baléares ont bondi de 28,94 %. Pour la presse espagnole, le constat est sans appel, car à l'écriture de ces lignes, les flux qui quittaient le Maroc tâtaient souvent un échappatoire à destination des îles Canaries, alors que d'autres migrants avaient opté pour la classique traversée à pieds par la frontière de Sebta et Melilla. Toujours selon les mêmes données, la pénétration d'immigrants à partir des clôtures des deux enclaves a connu une baisse de plus de 75 %, passant de 1 265 à 311 cette année. Notons que le 14 avril dernier, les autorités marocaines ont déjoué un assaut massif sur la clôture de Sebta en arrêtant plus de 200 immigrants, dont presque la moitié ont été mis sous les verrous. Or, le resserrement de la coopération entre le Maroc et l'Espagne quant à la mise en œuvre de la lutte contre l'immigration irrégulière a poussé les "mafias" du trafic à se rabattre sur les côtes algériennes pour assurer la traversée des migrants. C'est pourquoi le nombre d'arrivées sur les côtes des Baléares et du Levant est passée de 2.291 à 2.954 individus.