17 heures au stade municipal de Beyrouth, quelques spectateurs, des officiels et des journalistes de la télévision libanaise. Dans les vestiaires, les journaux marocains écoutent attentivement El Haddaoui. «Jouez calmement, comme vous savez le faire, pas de précipitation, vous êtes bons footballeurs, vous pouvez gagner, il faut y croire… «Le coach national remonte ses joueurs à bloc. Ils sont attentifs, le regard scotché sur l'entraîneur. Cela durera un bon quart- d'heure. Lahlou le préparateur physique sort du vestiaire, où discute tous les deux un bon moment sur les chances des lionceaux, leur moral : Ils sont bons, ils sont confiants, mais on verra tout à l'heure». Réda, le secrétaire administratif nous rejoint à son tour. On relate des souvenirs, question de vaincre le stress. Derrière la porte, El Haddaoui continue à parler à ses joueurs. Hmied, l'entraîneur des gardiens emmène Sokhra et Bounou les deux gardiens s'échauffer sur l'aire de jeu. «Bounou est né et a grandi au Canada, aujourd'hui, il est au WAC, 18 ans à peine, il a un bel avenir devant lui. Il sera un grand gardien», venant de Hmied qui avait fait les beaux jours des FAR et du onze national, on ne peut qu'y croire. Il est 17 heures 30 minutes, les joueurs sortent du vestiaire pour s'échauffer, ils sont emmenés par leur capitaine Ettourabi Youssef, le secrétaire du Wydad. Tapant dans ses mains ils les booste : «Yallah Adrari, Dirou Nafs». 25 mn durant Lahlou dirigera la mise en train, sous l'œil attentif du staff au complet Haddaoui en tête, à ses côtés son adjoint El Idrissi. Sur un banc Smatu le médecin, Zougagh le kiné de Chafiq le chargé de matériel prennent des photos pour immortaliser ses instants. Les laissant-là, on se dirige vers le côté français. Les joueurs s'échauffent, il y a dans cette équipe française, Gassama Lamine pro à Lyon et Cissé Fousseyni ainsi que quatre maghrébins Slimani Hicham, Choubani Soufiane, M'Laâb Hicham et Haddadji Ilies (19 ans tous). François Blaquart, l'entraîneur surveille ses protégés, on l'aborde et très gentiment il nous déclare : «Vous savez c'est une 3ème équipe que nous avons là à part Guessana et Cissé qui sont «pros», les autres jouent en CFA. Ils sont en fin de formation et à mon avis seule la moitié d'entre eux feront une belle carrière de footballeur». Et sans transition, il nous pose cette question : «Et les vôtres, ils sont comment, quel âge ont-ils» ? On répond que les plus vieux ont 20 ans et qu'ils sont bons. On parle ensuite des chances de la France pour le mondial 2010 : «On va aux barrages, à moins que la Serbie ne perde ses deux matches, ce qui est à mon avis improbable. Elle joue les Iles Feroé. Il faudrait donc qu'on soit parmi les 4 et là encore ce sera difficile avec le Portugal, la Russie, l'Autriche, la Croatie et bien d'autres équipes assez costaud. Ce n'est pas évident. Mais on jouera à fond nos chances». Le sifflet de l'arbitre camerounais nous rappelle qu'on est là pour un match France-Maroc de la 6ème édition des Jeux de la Francophonie. Et après les hymnes nationaux, celui du Maroc joué en premier et chanté par les joueurs, la main droite sur le cœur, le staff technique et une poignée de compatriotes venus assister à la rencontre, le match commence en fin. Les Français se lancent à l'assaut des buts de Sokhra. Cela ne durera qu'un petit quart d'heure avant que les Lionceaux ne prennent la partie en main sous les encouragements d'un public (un millier environ) partagé, à droite les pro-marocains à gauche les pro-Français. Mais on entendra beaucoup plus les applaudissements des premiers car les coéquipiers du capitaine Ettorabi vont régaler l'assistance en pratiquant un football chatoyant et portant à plusieurs reprises le danger devant le longiline (2M) gardien de but Samassa Mamadou par le trio Berrabah, Kachani et Bayt qui vont donner le tournois à la défense des tricolores, bien appuyés par un excellent milieu de terrain composé par Dahbi, Zaïdoun et Fettouhi. La défense, elle, ne laisse rien passer. Autour d'Ettorabi, Abarhoum, Karnas et Lyousfi font du bon boulot harangués à tout instant par le gardien Sokhra. Le Maroc domine et de belle façon, il sera récompensé à la 35ème mn par un beau but de Kachani sur un excellent service de Fettouhi. 1-0 pour le onze national, le score en restera là malgré quelques tentatives françaises, notamment à la 70ème mn quand Cissé à deux mètres des buts met le ballon dehors. Kachani, El Ghazoufi, puis Biat ratèrent l'occasion d'ajouter un 2ème but. Qu'à cela ne tienne, d'autres opportunités se présenteront à eux dans la prochaine rencontre, celle de demi-finale. Les Lionceaux eux, ont tout simplement été formidables et redorent le blason du football national terni par les contre-performances de leurs aînés. Chapeau les petits !