Une grande détresse qui ne cesse de nous tourmenter au quotidien et de torturer tous visiteurs de nos grandes villes que ce manège de mendiants apitoyants et des adolescents en situation précaire qui font la manche ou qui vendent des boîtes de papier hygiénique dans les ronds points en se faufilant entre les rangées de voitures à l'arrêt ou en démarrage, devant l'oeil désemparé des policiers qui, assurément, ont présent à l'esprit les versets coraniques. «Ainsi ne brime pas l'orphelin! Ne rudoie pas le mendiant!», ou qui considèrent qu'ils ont d'autres charges à accomplir que de vaquer à la chasse aux petits mendigots. On assiste à une véritable inconduite juvénile, et à un abominable encombrement humain dans nos carrefours au spectacle de voltiges devant lequel les pouvoirs publics semblent impuissants. Plus personne ne nie sérieusement l'existence d'une activité rémunératrice informelle et d'un effrayant marché de quémandage dans nos villes devenues un vivier pour ces gens, ou du moins les sans scrupules d'entre eux. Le mode opératoire est identique et ne devrait pas être sous un effet de vogue. Le fait divers de la mendiante arrêtée en possession de 12 millions de centimes, produit de ses quêtes, est plus que significatif de l'ampleur du fléau et d'une propension malaisée à inverser. Si quelques bonnes initiatives devront faire association face à ce phénomène vexant, une grande inquiétude demeure car cette misère ou le semblant de misère ne cesse de prendre de l'ampleur dans toutes les villes du royaume. Les auteurs y trouvent sans doute leurs comptes. De vieilles femmes en haillons, des handicapés assistés et des enfants aux habits sales, couverts de cicatrices, tubes de colle ou chaussettes imbibées de «solution» à la main, quémandent des pièces, proposent les uns après les autres leurs boîtes avec en prime de la charité à l'adresse des non preneurs, ou se débattent le secteur. L'argent mendigoté par les chemineaux, les petits vendeurs ou les larcins est soit partagé dans les à côtés, soit disputé à défaut de compromis. Existe-t-il une volonté politique pour mettre un terme à cet état de choses et pour changer cette situation injuste comme aux débuts de l'indépendance? N'est-il pas temps de redevenir raisonnables comme à nos débuts ? où sont nos ONG et nos bienfaiteurs? Avant d'agir, sachez qu'il ne s'agit pas seulement d'un problème social ou d'une caractéristique lamentablement propre à ce pays, mais de la conséquence directe de la mondialisation. Les mendiants et enfants des carrefours ne sont-ils pas, en grande partie, les victimes sans défense de l'aveuglement et du cynisme économique qui a étrillé les espoirs de leurs cadets et seniors ? Ajustons nos démarches ! N'attendons pas qu'on vienne d'ailleurs sonner le glas pour nous amener à réagir. En attendant, Automobilistes, Citoyens qui endurez le martyr !! Patience, ça va venir.