Le taux d'investissement dans le secteur de la Santé a connu une augmentation nette de 64% depuis 2022. Un taux important qui devrait s'améliorer encore plus à l'avenir grâce au partenariat public-privé, a indiqué, mardi 17 avril, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb. Elever la barre en termes d'investissement dans le secteur de la Santé, tel est le défi que le ministère de la Santé s'active à relever, en vue renforcer l'offre des services de santé dispensés aux citoyens dans toutes les régions du Royaume, avec pour enjeu de surmonter les inégalités spatiales, lutter contre la pauvreté et la précarité, et par conséquent, améliorer l'efficacité des indicateurs de santé et de l'économie. C'est en tout cas ce qu'a expliqué , mardi 18 avril à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, relevant que son département a alloué un budget important pour l'investissement dans les infrastructures et les équipements de santé, tout en veillant au renforcement du partenariat entre les secteurs public et privé. Des efforts qui ont permis, selon Ait Taleb, de réaliser des résultats positifs en la matière. Ainsi, le taux d'investissement a augmenté de 64% depuis 2022, ce qui a permis de construire de nouvelles installations, des centres hospitaliers universitaires et de réhabiliter les infrastructures existantes. Dans le détail, le département de la Santé a alloué un budget annuel de 1 milliard de dirhams pour la réhabilitation des hôpitaux, 800 millions de dirhams pour la réhabilitation des centres de soins de santé primaires et 500 millions de dirhams par an pour la réhabilitation du système d'information. De plus, rappelons-le, le ministère de la Santé avait déjà adopté le programme budgétaire de trois ans en phase avec le chantier de la protection sociale, dont la panoplie légale couvre, à ce jour, 100% des segments de la société marocaine. Par ailleurs, les actions déployées pour renforcer la couverture pour les non-salariés ont atteint 70%, un taux appelé à augmenter dans les jours à venir. En outre, le responsable a également évoqué l'adoption, par son département, d'une approche axée principalement sur la gestion régionale et la création de groupements sanitaires territoriaux, qui permettra, aux yeux d'Ait Taleb, « de mettre en place une gouvernance basée sur une carte sanitaire régionale intégrant les dimensions économique, sociale et politique ». Toutefois, en dépit des avancées réalisées par le Maroc en matière de santé et en termes d'augmentation de son budget dans le cadre de la loi des finances de 2022, puis de 2023, le ministre a reconnu, lors de son passage à la Chambre des Conseillers, que le Royaume ne répond pas encore au budget idéal fixé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
L'investissement dans l'industrie pharmaceutique Outre les infrastructures de santé, le ministère de la Santé s'active pour encourager l'investissement, cette fois-ci, dans l'industrie pharmaceutique. Interrogé sur ce sujet, Ait Taleb a souligné que son département veille à la mise en œuvre du programme national de promotion de l'industrie pharmaceutique nationale, en encourageant l'utilisation de médicaments génériques, avec une structuration des essais cliniques mais aussi en encourageant l'investissement dans les industries de transformation associées à l'industrie pharmaceutique, tels que les matières premières et les matériaux d'emballage. Sans oublier la promotion des exportations et le soutien et l'accompagnement de l'industrie des dispositifs médicaux. A titre d'exemple, il a cité la signature récente d'un accord d'investissement entre le ministère et le laboratoire « Pharma 5 » participant de l'objectif de garantir la souveraineté nationale en matière de médicaments. Par ailleurs, Ait Taleb a appelé les intervenants du secteur à se focaliser sur la recherche des moyens d'assurer l'approvisionnement en matières premières qui servent l'industrie pharmaceutique, afin d'assurer une véritable souveraineté sanitaire et pharmaceutique, ainsi qu'à nouer des partenariats avec les industriels dans le domaine de la recherche et de l'innovation en vue d'accompagner les développements rapides que connaît le secteur de la Santé.
Vers des cadres spécialisés pour la prise en charge des autistes Le dilemme de la prise en charge des enfants autistes, à cause de l'absence de Centres d'accueil spécialisés, continue de faire réagir les acteurs de la société civile et de la scène politique, notamment au Parlement. Interrogé sur ce sujet, le 17 avril à la Chambre des Conseillers, le ministre de tutelle a rappelé que le Plan national santé et handicap 2022-2026 vise à assurer l'accès de toute personne en situation de handicap, y compris les enfants souffrant de l'autisme, à « de bons services de prévention, de prise en charge et de rééducation ». Ce plan s'articule, selon Ait Taleb, en particulier sur le développement et la mise à jour des connaissances sur l'autisme, à travers la réalisation d'études, l'amélioration de la formation professionnelle des travailleurs de la Santé dans le domaine du dépistage précoce de l'autisme et la prise en charge des enfants. Un travail de longue haleine devrait donc se faire selon une approche participative entre les secteurs gouvernementaux, la société civile et les experts au sein des centres hospitaliers universitaires. Par ailleurs, en vue de garantir une meilleure prise en charge des enfants autistes, les efforts du ministère de la Santé se concentrent principalement sur le fait de développer l'infrastructure nécessaire à la rééducation médicale, d'augmenter le nombre de cadres de Santé spécialisés dans la psychiatrie, la médecine physique et de rééducation, l'orthophonie ainsi que la rééducation psychomotrice. « Actuellement, des professionnels de la Santé bénéficient d'une formation universitaire de base en autisme. Une formation qui vise à former des spécialistes dans le domaine de l'autisme, parmi lesquels des médecins généralistes et des spécialistes en psychiatrie ou encore d'une autre formation dans le domaine de l'ergothérapie à l'Institut supérieur des professions et techniques de santé (ISPITS) », a-t-il fait savoir, relevant que l'objectif est de combler les lacunes en matière de ressources humaines qualifiées pour la prise en charge des autistes. En outre, le ministre de la Santé a précisé que parmi les mesures prises figurent l'intégration de la formation dans le domaine du handicap dans le parcours de formation de l'Ecole Nationale de Santé Publique.