Une délégation parlementaire marocaine conduite par Sahar Abdouh a mené une série de rencontres avec des députés et responsables britanniques. Les perspectives de coopération et le renforcement des relations parlementaires entre les deux Royaumes étaient au centre de l'agenda. - Vous étiez à la tête d'une délégation de femmes parlementaires marocaines ayant mené une série de rencontres avec des députés et responsables britanniques. Quels sujets ont été au cœur des échanges et quelles conclusions en tirez-vous ? - Notre rencontre s'est assignée comme objectif de créer une voie de communication permanente entre l'ambassade du Maroc au Royaume-Uni (diplomatie officielle) et le Groupe d'amitié parlementaire Maroc/Royaume-Uni, dans le cadre du plein exercice par la Chambre des Représentants de ses prérogatives constitutionnelles en matière de diplomatie parlementaire et de ses rôles importants, en lien avec et au service des orientations de politique étrangère de notre pays. Aujourd'hui, personne n'ignore le fort dynamisme qui marque les relations privilégiées entre le Maroc et le Royaume-Uni, qui sont profondément enracinées dans l'Histoire, datant de 1213 (début du XIIIème siècle), et caractérisées par les valeurs d'amitié et de respect mutuel. Elles sont aujourd'hui le produit d'une vision royale visionnaire et sage développée par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste. Les consultations politiques entre les deux pays sont devenues très régulières, en plus de l'établissement du dialogue stratégique entre le Maroc et le Royaume-Uni, qui verra sa quatrième version dans les prochains jours, avec l'objectif de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays dans les domaines politique, économique, culturel, de la sécurité, entre autres. - Quel plan d'action sera mis en place pour renforcer davantage les relations parlementaires bilatérales, à l'aune des transformations politiques internationales en cours ? - Pendant notre rencontre, nous avons discuté avec l'Ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, des voies et moyens par lesquels la Chambre des Représentants peut contribuer au renforcement des relations bilatérales. Je vois qu'il est nécessaire d'établir un programme de travail annuel, dans lequel nous élaborons ensemble un plan d'action, accompagné de suivi et dont les objectifs sont affinés. Parmi les objectifs de cette mesure : conforter le niveau distingué des relations qui unissent les deux Royaumes amis, fondés sur l'appréciation et le respect mutuel afin de refléter la profondeur des liens historiques qui datent de plus de 800 ans ; examiner les moyens de renforcer la coopération parlementaire par l'institutionnalisation des relations bilatérales et multilatérales et la communication permanente ; créer des espaces de dialogue, d'échange et de partage d'expérience ainsi que la mise en valeur de l'expérience parlementaire des deux pays et la discussion sur un certain nombre de questions d'intérêt commun ; développer et approfondir la coopération conjointe pour donner un nouvel élan aux relations bilatérales, en particulier au niveau parlementaire. Nous proposerons à cette fin de créer un forum parlementaire entre le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni, qui pourra servir de cadre à la coopération parlementaire, dans lequel seraient suivis et accompagnés les projets gouvernementaux les plus importants entre les deux pays et qui devra permettre de promouvoir les relations bilatérales. Ce forum parlementaire serait une excellente initiative, qui reflète l'intérêt porté par nos parlements aux relations d'amitié existant entre nos pays. Même si nos liens sont historiques et anciens, nous jugeons au Maroc que les relations bilatérales n'ont jamais été autant meilleures qu'aujourd'hui. Le groupe d'amitié parlementaire Maroc/Royaume-Uni a à cœur d'enrichir et renforcer les relations parlementaires entre le Parlement marocain et la Chambre des communes britannique. - La reconstitution de l'APPG-Maroc vient consolider des relations parlementaires entre le Maroc et le Royaume-Uni qui ne cessent de se renforcer. Quel rôle peuvent jouer les parlementaires marocains et britanniques pour l'accélération des projets stratégiques bilatéraux ? - Dans la sphère parlementaire, la Chambre des Représentants a travaillé depuis deux décennies sur le renforcement de ses relations parlementaires avec le Parlement britannique dans ses deux Chambres, la Chambre des communes et la Chambre des lords, et ce, en recevant de nombreuses délégations parlementaires et politiques, ainsi qu'en organisant plusieurs visites de travail au Parlement britannique, conformément à la diplomatie parlementaire officielle prônée par le Royaume. -Quel bilan tirez-vous de l'Accord établissant une Association entre le Maroc et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, signé à Londres le 26 octobre 2019 ? - Le groupe d'amitié parlementaire Maroc/Royaume-Uni suit avec intérêt les différents mécanismes mis en place entre les Exécutifs pour renforcer les relations bilatérales, notamment le dialogue stratégique entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, conclus en 2018, l'Accord d'Association entre le Maroc et le Royaume-Uni de 2019, et le dialogue des affaires Maroc-Royaume Uni lancé en janvier 2020 (qui redéfinit les contours de la politique étrangère britannique au lendemain du Brexit, ndlr). Les membres du groupe d'amitié parlementaire au sein du parlement marocain sont désireux et prêts à soutenir, en vertu de leur pouvoir constitutionnel, tous ces mécanismes. Cet accord d'association vise à assurer la continuité des relations entre les deux pays, et préserver l'ensemble des acquis, politiques, juridiques, économiques, sectoriels et territoriaux. Il assure aussi une transition harmonieuse, qui maintient la fluidité des échanges et garantit leur sécurité, suite à la sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne. Celui-ci permet également de développer le partenariat industriel marocain et l'ouvrir aux sociétés britanniques, notamment dans les domaines de l'automobile, de l'aéronautique et du textile, et de promouvoir les investissements britanniques au Maroc et en Afrique. - Concernant l'égalité des genres, quels progrès sont réalisés par les deux Royaumes pour renforcer la représentation des femmes aux postes de responsabilité ? - Le Royaume du Maroc, et dès l'indépendance, a connu une avancée dans les efforts engagés pour renforcer la représentation des femmes sur la scène politique. Depuis 1962, le préambule des Constitutions successives affirme que les femmes et les hommes jouissent de l'égalité des droits politiques. La Constitution de 2011 a comme particularité de consacrer les principes d'égalité et de non-discrimination en faveur des femmes. Sous le leadership royal, le Maroc s'est inscrit dans une dynamique sans relâche en faveur de la promotion de l'égalité de genre qui devrait continuer à contribuer au renforcement du processus de la démocratie. La représentation des femmes dans les institutions élues, que ce soit au niveau national, régional ou local, est devenue d'une grande importance. Le pouvoir exécutif, ainsi que le parlement et les institutions élues, forts de leur grande expérience et de leur souci d'efficacité, ont un très grand rôle dans le développement du pays. D'ailleurs, comme vous pouvez le constater, notre délégation, qui s'est déplacée au nom du Groupe d'amitié parlementaire Maroc/Grande-Bretagne, à forte dominance de femmes parlementaires, est un autre indicateur de la présence des femmes dans le travail diplomatique et politique. -Par ailleurs, parlez-nous de votre carrière de députée et de la genèse de votre passion pour la littérature. - Mon expérience parlementaire est très récente. J'ai rejoint le Parlement lors des dernières élections, élue dans le cadre de la liste régionale des femmes. Cette opportunité me permet d'approfondir mes connaissances, notamment en ce qui concerne la législation, l'évaluation des politiques publiques, la diplomatie parlementaire et la défense des intérêts de la nation, ainsi que la démocratie participative. Par rapport à la littérature, je considère qu'elle est liée intrinsèquement à la politique. Un politicien ne peut pas faire carrière sans mémoire. L'action politique ne peut être séparée de l'action culturelle. Ce qui m'inspire de nouvelles idées pour partager mon expérience avec mes lecteurs, et pourquoi pas inciter les femmes, surtout les jeunes, à participer à la vie politique et contribuer certainement au développement de notre pays.