Le président colombien, Gustavo Petro, veut ouvrir les portes de la scène diplomatique latino-américaine au polisario. Une demande rejetée par l'Espagne qui s'est opposée à la présence d'une entité non reconnue par les Nations Unies. De quoi exacerber la colère de l'opposition au Sénat qui a augmenté la pression sur le gouvernement, coupable à ses yeux de saborder les relations avec le Maroc. Détails. Fidèle à son soutien au polisario, le nouveau président de la Colombie, Gustavo Petro, tente de faire de la publicité du front séparatiste sur la scène diplomatique latino-américaine. Le président colombien tente d'intégrer le polisario au groupe ibéro-américain des Chefs d'Etat et de gouvernement. Une structure où siège également le Maroc en tant que membre observateur. Dans son discours qu'il a prononcé lors du 28ème Sommet, tenu en République dominicaine, le nouveau maitre de Bogota, a appelé à accorder le statut d'observateur à la pseudo rasd autoproclamée qui serait, selon les mots qu'il a employés, victime d'injustice. C'est ce qu'a fait savoir Europa Press. L'Espagne n'a pas manqué de réagir, en balayant d'un revers de main la proposition du président colombien. Le Ministre des affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, José Manuel Albares, a souligné que pour obtenir le statut d'observateur au Sommet ibéro-américain, il est nécessaire d'être un Etat reconnu
Ce nouveau geste partiale et hostile du président colombien est loin d'apaiser la colère de l'opposition de droite au Sénat qui accuse le président d'avoir sacrifié inutilement les relations avec le Maroc pour des raisons purement idéologiques. Les sénateurs, rappelons-le, ont contraint le ministre des Affaires extérieurs, Alvaro Leyva Duran, à comparaitre devant la Commission spéciale du Sénat afin de s'expliquer sur les choix du président en matière de politique étrangère. La sénatrice Paola Holguin Moreno, élue au nom du parti du Centre démocratique, a saisi savamment une telle occasion pour l'interpeller sur les relations avec le Maroc. Elle a dénoncé le refus de son gouvernement de s'expliquer sur son soutien au polisario. « Nous vous avons écrit plusieurs fois pour vous demander un rendez-vous au sujet des relations avec le Maroc et la question du polisario. Là il y a un problème », s'est-elle insurgée lors de l'audition. En effet, 63 sénateurs sur 108, issus de la majorité et de l'opposition, avaient demandé au Chef de la diplomatie colombienne de répondre à leur convocation pour une séance dédiée spécialement à la reconnaissance du polisario. Ce à quoi ce dernier n'a jamais consenti. Rappelons que les mêmes sénateurs ont signé une motion rejetant catégoriquement la reprise des relations avec le front. Au lendemain de son investiture, Gustavo Petro, avait reçu, une délégation du polisario avant de proclamer, le 7 août 2022, le retour des relations via un communiqué du ministère des Affaires étrangères.