Malgré leur popularité parmi les clients, les applications mobiles de transport ne sont toujours pas du goût des chauffeurs de taxis classiques. Ces derniers continuent leur mouvement de refus du transport au digital et leur harcèlement des utilisateurs. Ils appellent même à une intervention urgente des autorités compétentes pour mettre fin aux préjudices qu'ils disent subir. Rien ne va plus entre les taxismen et les chauffeurs de voitures exerçant pour le compte des applications de réservation VTC, qui gagne de plus en plus de place dans la vie quotidienne des usagers. Entre refus de la concurrence, résignation ou défiance, la relation entre les deux parties est devenue tendue plus que jamais. Les tensions se muent parfois en voies de fait sur le terrain devant les regards des clients. D'ailleurs, dans des séquences vidéo à diffusion virale, des chauffeurs de taxi sont apparus en train de tenter de convaincre des voyageurs de ne pas utiliser l'une des applications VTC. Des conducteurs qui travaillent pour le compte de ces applications ont été même interceptés et pris à partie par les taximen, se qui a failli dégénérer en affrontements en plein public. Ainsi, ces incidents ont donné parfois lieu à des actes de violence ou même un endommagement des véhicules appartenant aux applications VTC. Pareilles voies de fait sont en tout cas hors la loi, et causent de surcroît des désagréments à la circulation surtout au niveau de Rabat et de Casablanca, suscitant la colère des usagers. Pour justifier ces comportements, les chauffeurs de taxi à l'ancienne dénoncent une concurrence déloyale de la part de ce qu'ils appellent « transporteurs clandestins » qui menacent leur boulot et donc leur gagne-pain. « C'est depuis l'entrée des applications de transport dans notre monde, que nous n'arrivons pas à joindre les deux bouts, surtout avec la hausse des prix du carburant. Notre activité journalière a reculé car il n'y a peu de personnes encore à transporter. Nous nous contentons des miettes », clame un chauffeur de taxi qui exerce à Rabat depuis des dizaines d'années. En revanche, les automobilistes exerçant pour le compte des applications VTC se félicitent de la digitalisation du service de transport et des résultats qui en découlent faisant valoir le nombre important d'opportunités d'emploi que cette activité crée à travers le Royaume. Les taximen plaident pour plus d'organisation La colère des taximen ne s'arrête pas là. La coordination nationale des organismes représentatifs du secteur de transport par taxi a, en effet, appelé le gouvernement, via un communiqué, à intervenir pour lutter contre ce qu'elle appelle « le transport clandestin par le biais des applications mobiles », fortement utilisé par les passagers comme alternative aux taxis, tout en recommandant la création du Haut Conseil de transport en tant qu'institution constitutionnelle. L'objectif visé, selon la coordination, est de mettre à terme à l'inactivité et au chao que connaît le secteur du transport mais également de garantir « une concurrence loyale» suite à l'invasion des applications mobiles. La même coordination a exhorté les autorités responsables à accélérer la promulgation d'une loi pour la réglementation de la profession qui prenne en compte davantage les intérêts des professionnels, appelant à « délivrer des licences aux chauffeurs professionnels selon des conditions qui tiennent compte de l'ancienneté, du statut social et du besoin que connaissent certaines régions du Royaume en matière de transport. Les autres doléances des chauffeurs de taxis
Outre les applications mobiles de transport, perçues par les professionnels, comme une menace plus qu'une opportunité, l'activité des taximen se heurte, d'après le même communiqué, à plusieurs problématiques liées notamment aux prix des carburants. Dans ce sens, la coordination rassemblant les professionnels du secteur a rappelé la nécessité de plafonner les prix des carburants en procédant à la suppression temporaire de la taxe sur la valeur ajoutée et de la taxe intérieure de consommation, qui constituent environ 40% des prix. Outre cela, il importe, d'après la même source, de veiller à la simplification des procédures administratives pour permettre aux professionnels des taxis de bénéficier du soutien au titre du renouvellement de la flotte automobile, mais aussi permettre à ceux ayant un contrat coutumier, et aux professionnels engagés avec des propriétaires de véhicule décédés ou poursuivis en justice, de sécuriser leur relation contractuelle .