Après avoir été démenti par une source marocaine qui s'est confiée à Jeune Afrique, au sujet de l'état des relations franco-marocaines, le président français Emmanuel Macron s'est attiré les critiques de plusieurs personnalités politiques dont Eric Ciotti, qui ont sévèrement fustigé ses maladresses à l'égard du Royaume. Détails. Il n'échappe à personne que les relations franco-marocaines traversent une des périodes les plus difficiles de leur histoire. Du côté de l'Hexagone, on tente de minimiser l'ampleur de la crise. Le président Emmanuel Macron a réagi, en appelant "à dépasser la crise sans en rajouter". Lors de la conférence du 27 février consacrée au partenariat France-Afrique, le Chef de l'Etat, visiblement gêné, a estimé que les relations avec le SM le Roi « sont personnelles, amicales et le demeureront ». C'est ainsi qu'il les a présentées en réponse à une question d'un journaliste. À peine Macron a-t-il fait ces déclarations que le Maroc a réagi via une source gouvernementale qui s'est confiée à Jeune Afrique et qui a infirmé ses propos en estimant que les relations ne sont « ni bonnes ni amicales » à la fois au niveau des gouvernements qu'au niveau des Chefs d'Etat des deux pays. La source marocaine a reproché implicitement au président français d'avoir « occulté » les véritables sources de la tension actuelle que sont les restrictions des visas, la campagne médiatique et le harcèlement judiciaire. Le démenti du Maroc est la goute qui fait déborder le vase chez plusieurs personnalités politiques français, attachées à l'amitié franco-marocaine, qui voient d'un mauvais œil la politique d'Emmanuel Macron à l'égard du Royaume. Eric Ciotti, nouveau patron de « Les Républicains », et l'une des figures de la droite conservatrice, a fustigé l'attitude du Locataire de l'Elysée et « sa dérive » à l'égard du Maroc. « Le Maroc apporte une réponse cinglante à la dérive de la politique étrangère française contre le Maroc et au profit de l'Algérie », a-t-il martelé sur son compte Twitter, estimant qu'il est « urgent de rebâtir une relation de confiance avec le Maroc ».
De con côté, Florian Philippot, président du mouvement « Les Patriotes » et ex compagnon de route de Marine Le Pen, a réagi à la crise actuelle avec un brin d'ironie. « Macron à nouveau totalement humilié ! Il déclare mardi avoir « des relations bonnes et amicales» avec le Maroc et son roi. Le pays vient de répondre : Les relations ne sont ni amicales ni bonnes, ni entre les 2 gouvernements ni entre le Palais royal et l'Elysée !", a-t-il ironisé. Ce dernier n'a pas manqué de se moquer du président français jugeant qu'il a été tellement humilié qu'il en sorti « KO » de cette séquence médiatique. « Macron KO ! », a-t-il ajouté dans un tweet. D'autres personnalités ont investi le débat, telles que François Asselineau, ex candidat aux élections présidentielles qui s'en est pris frontalement au président Macron, en lui reprochant d'avoir menti sur l'état des relations avec le Maroc. « Ayant encore menti effrontément, en assurant que ses relations avec le roi du Maroc sont bonnes et amicales, Macron s'est vu rétorquer par Rabat qu'elles n'étaient au contraire «ni bonnes ni amicales», s'est-il indigné, avant d'asséner : « Quelle humiliation ! » Le débat a pris une ampleur considérable sur la scène médiatique en France, l'essayiste Guillaume Bugot a réagi à l'antenne de « Sud Radio » en expliquant que la crise frano-marocaine reflète un dysfonctionnement de la diplomatie française qui s'est fâché, selon lui, avec tout le monde. Là, il a fait allusion à la crise entre Paris et plusieurs capitales africaines. Pour rappel, le Mali, le Burkina-Faso, et d'autres pays sont entrés en conflit direct avec Paris qui continue de perdre son influence en Afrique de l'Ouest. Idem au Maghreb. Dans sa volonté de se rapprocher avec l'Algérie, Emmanuel Macron n'a pas su préserver de bons rapports avec le Maroc tout en n'obtenant aucun résultat concret avec le régime algérien. Lors de la conférence du 27 février, Emmanuel Macron a évoqué brièvement le Maroc avant de citer l'Algérie, dont il veut se rapprocher davantage. Il fait de part de sa volonté de continuer, malgré les coups de grisou ». Un rapprochement qui peine à aboutir compte tenu de la nouvelle crise qui a éclaté entre les deux pays suite à l'évasion de la militante franco-algérienne, Amina Bouraoui, de l'Algérie vers la France à travers la Tunisie. Cet incident a conduit au rappel de l'ambassadeur algérien à Paris.