Le troisième devoir consiste à développer chez l'enfant sa confiance en soi, et par ce moyen, développer son sens de responsabilités. Les deux sont en effet liés. Lorsque l'enfant aura confiance en sa personne et en ce qu'il fait, cela lui permettra de s'épanouir et, progressivement, cela l'amènera à devenir un individu responsable. La question est maintenant de savoir comment procéder sur ce point. A ce sujet, les savants citent un certain nombre de moyens: Tout d'abord, il faut laisser à l'enfant l'occasion d'exprimer son point de vue, dans les limites de la «Chariah» bien sûr. Il faut aussi lui laisser parfois prendre des initiatives. Si ce qu'il a fait est bien, il faut le féliciter. Et si jamais le résultat de ce qu'il a fait n'est pas positif, il faut lui faire comprendre ce qui n'a «pas tourné rond». Il faut encore le charger de certaines responsabilités, en fonction de son âge, et lui demander des comptes, par la suite, en ce qui concerne la tâche qu'il avait à faire. Ce sera le moyen de lui faire comprendre la conséquence de ses actes. Sur ce point également, il faut faire preuve de modération. Il ne s'agit pas non plus de trop donner confiance à l'enfant, de sorte à ce qu'il développe un sentiment d'orgueil. Il faut lui apprendre à garder les pieds sur terre. Il est rapporté qu'une fois, durant le califat de Oumar (radhia allâhou anhou), Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou), qui était encore un enfant, était en train de jouer dans la rue avec ses amis. Tout à coup, Oumar (radhia allâhou anhou) apparut. A sa vue, tous les enfants s'enfuirent, et Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou) fut le seul qui ne bougea pas. Lorsque Oumar (radhia allâhou anhou) arriva à sa hauteur, il lui dit: «Que se passe-t-il mon enfant! Pourquoi ne t'es-tu pas enfui avec tes amis ?» Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou) répondit: «O Chef des croyants ! Comme je n'ai commis aucune faute, je n'ai pas à avoir peur de vous… et la rue n'est pas trop étroite non plus pour qu'il faille que je m'écarte pour vous laisser passer … !! (pour quelle raison alors devrai-je m'enfuir devant vous ?) « Rendre le foyer accueillant et la vie de famille agréable Le quatrième devoir des parents consiste à œuvrer pour rendre le foyer accueillant et la vie de famille agréable. Beaucoup de parents musulmans partagent le désir (surtout à notre époque où les fléaux comme la drogue sont partout) de pouvoir garder leur enfant le plus possible à la maison et de faire en sorte qu'il reste attaché à sa famille. Mais pour que cela soit possible, il faut absolument qu'il se sente bien lorsqu'il se trouve en compagnie de ses parents. Un enfant qui rentre chez lui pour trouver constamment son père et sa mère en train de se disputer n'aura aucune envie de rester dans sa maison. C'est donc là une chose qu'il faut à tout prix éviter: les disputes en présence de l'enfant sont doublement néfastes. En effet, ce genre de situation, en sus de rendre l'enfant mal à l'aise, lui fait aussi perdre le respect de ses parents. Par ailleurs, il est vrai que les parents doivent exercer un contrôle sur leur enfant. Il ne s'agit pas de faire subir à l'enfant un véritable interrogatoire à chaque fois qu'il rentre à la maison, comme s'il se trouvait dans un tribunal… Cela risque de l'amener à préférer la compagnie de ses amis à celle de son père et de sa mère. Il incombe aussi aux parents d'assurer à l'enfant des moments de distractions et de détente. Il faut qu'il y ait des instants où l'enfant soit totalement libre de se «défouler», comme on dit. Cela est extrêmement important pour son bon développement. Savoir se faire aimer de ses enfants, et obtenir leur respect et leur estime Le cinquième devoir des parents consiste à obtenir l'estime et le respect de l'enfant et à se faire aimer de lui. Cela est primordial dans la mesure où, un père ou une mère qui n'a pas l'estime de son enfant ne pourra pas mener à bien son devoir d'éducation. Pour avoir le respect des enfants, il faut d'abord faire preuve de justice à leur égard, et ce dans tous les domaines de la vie. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous a enseigné d'être équitable, même lorsque nous offrons quelque chose à nos enfants. Il dit: «Faites preuve de justice entre vos enfants.» «Faites preuve d'équité entre vos enfants dans les présents (que vous leur offrez).» Enfin, il faut manifester une certaine compréhension à leur égard, dans la mesure du possible et dans ce qui est licite, en se rappelant qu'à une certaine époque, on a aussi été enfant et on a aussi été jeune. Garder un contrôle discret sur tout ce qui se rapporte à l'enfant Le sixième devoir des parents envers l'enfant consiste à toujours garder une surveillance discrète sur lui. Il ne faut pas être naïf et avoir une totale confiance en lui, en le considérant comme un «ange». L'enfant peut se montrer très malin quand il s'agit de dissimuler son «jeu»… C'est aux parents de rester vigilants. La première chose à surveiller, ce sont ses fréquentations. Dans un Hadith, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) évoque clairement l'influence de l'ami sur le caractère et le comportement d'une personne. Notre enfant a besoin de se lier d'amitié avec ses semblables. Il ne s'agit pas non plus de l'en empêcher. Ce qu'il faut faire, c'est garder un contrôle discret sur ceux qu'il fréquente, afin d'éviter qu'il subisse une influence qui serait néfaste pour lui. La règle d'or à ne pas oublier en ce qui concerne ce devoir: il faut faire preuve de beaucoup de sagesse dans le contrôle exercé sur l'enfant. Il ne faut pas qu'il ait l'impression d'être «étouffé» par ses parents. Invoquer Allah en sa faveur Enfin, le dernier devoir des parents envers l'enfant, c'est de faire des «douas» pour lui, et d'invoquer Allah en sa faveur. On pourrait qualifier cette responsabilité de «clé de voûte» de l'éducation parentale. Quelque soit les efforts qu'on va déployer pour guider l'enfant vers la voie du succès, le véritable pouvoir reste entre les mains d'Allah. Il peut arriver que l'on fasse de notre mieux, mais qu'Allah décide autrement. De même, il peut arriver qu'Allah protège un enfant, même s'il grandit dans un environnement qui ne soit en aucune façon propice à son bon développement. C'est pour cette raison qu'on ne doit jamais oublier d'implorer sincèrement l'aide d'Allah.