Du 28 septembre au 3 octobre 2009, sera organisée à Salé, la troisième édition du festival International du Film de Femmes de Salé, édition qui a été ajournée à plusieurs reprises, faute d'infrastructures adéquates pour pouvoir abriter un tel festival. Cette fois, les organisateurs, dont essentiellement l'Association Bouregreg ont dû surmonter toutes les difficultés matérielles pour réussir une troisième édition. Cette édition s'avère aussi riche que les précédents avec tout d'abord un hommage rendu au cinéma palestinien avec un film d'ouverture signé Cheria Debles : « Amreera ». Aussi, pas moins de vingt-cinq films, documentaires et de fiction seront projetés à l'adresse du public saloui lui permettant de côtoyer les œuvres les plus marquantes de ce cinéma demeuré éternellement jeune. La compétition officielle est composée de 12 films de long-métrage réalisés par des femmes ou traitant de sujets en rapport avec la femme, produite dans les 24 mois précédent le festival, représentant la diversité et la richesse cinématographique féminine. Le jury de cette troisième édition s'avère tout aussi original et présidé par l'actrice allemande Soleveig Anspach, qui sera entourée de la réalisatrice algérienne Yamina Chouikh de la technicienne américaine Dana Schondu Meyer, de la réalisatrice française Sandrine Ray, de la critique et journaliste égyptienne Ola Shafii. Le Maroc est représenté dans ce jury par la réalisatrice Imane Mesbahi, qui est également la distributrice presque exclusive du film égyptien au Maroc. Ce jury aura à décerner cinq prix notamment le Grand Prix, le prix spécial du jury, le prix du scénario, le prix d'interprétation féminine et celui de l'interprétation masculine. Fidèle à son habitude, le festival rend hommage à deux personnalités du cinéma. Le choix de cette année a été portée sur la réalisatrice, productrice et critique de cinéma palestinienne Alia Arasoughly, ainsi que sur la décoratrice, maquilleuse, scripte et comédienne marocaine Naïma Saoudi. En fait, on ne peut qu'applaudir un tel choix au moins en ce qui concerne Mme Bouanan celle qui a accompagné son mari écrivain, poète, scénariste, monteur et réalisateur, Si Ahmed, de longues années durant. Naïma est une familière des tournages depuis plusieurs décennies. En exerçant tous les métiers du cinéma, elle devenue la pierre angulaire de tout tournage au Maroc. De Martin Scorcese à Jilali Ferhati, on love sa compétence et son perfectionnisme. Femme de l'ombre, discrète travailleuse, intelligente, dévouée, Naïma Saoudi, alias Naïma Bouanani a fini par intégrer la plupart des génériques de films marocains où elle apparaît sous différentes casquettes. Preuve de sa compétence reconnue et son professionnalisme peu partagé. Que le Festival International du Film de Femmes de Salé lui rende hommage, n'est que justice rendue à cette dame qui a tout donné au cinéma marocain sans en recevoir beaucoup en retour. Mais n'est-ce pas lui l'endroit et le moment propice et idéal pour que son nom soit enfin acclamé et à grande échelle ?