La classe moyenne commence à se démarquer. Elle jette des livres scolaires dans les poubelles à la rentrée, quand il faut en acheter des nouveaux. Elle se débarrasse de ses médicaments à peine entamés. Alors que tous ses articles peuvent encore servir. Mais ce n'est pas encore dans les mœurs que d'offrir un livre de math et de français de 2ème année, des comprimés ou des pommades qui peuvent encore servir. L'analyse des ordures de la nouvelle classe dite moyenne peut révéler bien des surprises quant à celle de ceux d'en haut, elle nous apprendra qu'on est pas loin de Monte-Carlo... stop. Il pleut dans la ville comme il pleut dans mon cœur disait le poète maudit qui n'a pas tout dit. Mais avouons qu'au-delà des scènes de désolation dans les caves, les cités visitées pour les eaux des pluies diluviennes, Rabat a été nettoyé à sec. Le lendemain des fayadane des derniers jours de Ramadan, les rues, les avenues et les grandes places ont été lavés au karcher du ciel, un travail que 100 000 balayeurs n'auraient pas réussi à faire. Maintenant il y a des leçons à tirer car ce n'est pas toujours la faute des égouts bouchés. Comment expliquer que la flotte est arrivée jusque sur la voie ferrée de Rabat Agdal et dans les endroits inattendus. Les inondations de l'an dernier ne devaient pas se reproduire sur les mêmes lieux si on prend la peine de noter les points noirs. stop. Anflouwanza. Alors qu'il n'y a pas encore de quoi s'alarmer, un médecin d'entreprise en visite dans une manufacture de tapis dans la vallée de Akkrach qui était hier encore, un endroit idyllique, n'a rien trouvé de mieux que d'affoler les ouvrières : n'embrassez personne, ni «boussa » à bent moussa ni boussa à ben moussa... qu'ils soient petits ou grands et lavez vous les mains cha que fois que vous saluez quelqu'un. Autant de précautions connues mais c'est la manière de sensibiliser les gens qui fait rire, les dix commandements de certains médecins de Akkrach ou Aït Ourir. stop. La gare routière est toujours touchée par le fléau de pickpockets, les courtiers et des voyageurs qui montent en car dès que ce dernier s'arrête. Depuis, l'avènement du rond point andalous « aouma loulou » qui ne fait pas fuir les loups a enfoncé le clou. La pagaille générale, pousse les courtiers à créer la confusion. A la veille de l'Aïd El Fitr, il serait souhaitable d'éviter aux voyageurs les attentes et les malheurs dans ces derniers jours qui ne sont pas des jours comme tous les jours. A suivre. stop. Les arroseurs arrosés. Ceux qui ont tenté de rompre le jeûne dans un show médiatisé sont les mêmes qui croient qu'on a changé de monde depuis la movida ben hmida. Non le pays reste fidèle à ses traditions à l'heure de la mondialisation qui tue le propre de chacun. Tant pis pour ceux qui veulent épater « Voici » et « Paris match » et qui ont raté leur show qui ne fait pas chaud au cœur. A qui le tour ? Allah ister ma ster Allah. Un chauffeur de taxi père de 3 enfants, donne chaque jour, 100 dh à sa maîtresse, femme divorcée, mère de 5 enfants. La mère privée de ces 100 dh dont profite une autre, envoie chaque jour, l'un de ses enfants pour rapporter de la harira distribuée loin de son quartier... Ce chauffeur gaffeur ne se contente pas d'humilier sa conjointe et ses gosses. Il raconte son coup tordu à ses copains au café et à la station Sago-taxi, comme si c'est un exploit de macho. Plutôt fascho... stop. Pluies par ici, pluies par là... et à chaque fois on nous précise «Aucune victime »... histoire de réduire le choc ? Alors que souvent les dégâts qui dépassent l'imagination, se chiffrent en milliers de dirhams. Comme ce journal de Rabat dont la cave abritant des machines performantes a été inondée et qui a été obligé d'imprimer à Casablanca. Aucune victime, certes mais des chiffres à confier aux intimes... stop. Un maâlem de la joutiya – c'est toujours un maâlem même s'il ne maîtrise pas son job – qui répare les portables s'appelle Toba comme le rat mais c'est un génie dans le genre. Il rétablit en un quart de tour le téléphone portable le plus amorphe, le plus plongé dans le coma. stop. Tendance. Des femmes laissent leur portable à la maison avant d'aller au travail le matin du côté de M'harig ou de Aïn Atig pour ne pas que des salopards capables de tuer un léopard qui hantent les rues coupe-gorge, n'hésitent pas à arracher n'importe quel GSM. stop. Des gens qui ont peur de se faire voler leur téléphone dans le bus, au bureau, au marché ou chez le fernatché, n'utilisent plus qu'un appareil bidon qui ne coûte pas les yeux de la tête. Comme ça, si on le vole, son propriétaire ne dira pas raz le bol. stop. Dans le mot démenti, il y a mentir mais on ne peut dire que ceux qui opposent un démenti sont prêts du mensonge… Cependant, il arrive que l'auteur du démenti qui se cache derrière une littérature de garniture soit à côté de la plaque et qu'il n'a pas peur du ridicule surtout quand tout le monde sait ce qui s'est passé. Ne suivez pas notre regard en ces temps d'accusation à tous les étages. stop. Maâti Kabal, une signature de référence dans le journalisme qui a perdu son lyrisme depuis que des touche-à-tout sont devenus maîtres en foure-tout, nous rappelle que les journaux d'ici, doivent ouvrir leurs colonnes aux gens d'esprits, aux artistes, aux intellectuels etc… parce que avec nos rubriques à brac de bric et de broc, nos chroniques rabâchées et nos points de vue nostalgiques qui collent au style nécrologique, on va droit au mur… Alors avant de parler des états généraux de la presse, commençons par balayer ce que nous a laissé Fenjiro – c'était une valeur – et tous les numéros qui n'ont froid ni à l'œil ni à leur stylo en deuil… stop. Aïd Moubarak Saïd. Merci de nous avoir accompagné durant ce mois unique pas toujours magique où il fallait par moment souffler le chaud et le froid mais qui nous a rendu service avec ses leçons riches et immortelles. stop.