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Avions de combat : Quel avenir pour la flotte vieillissante du Royaume ?
Publié dans L'opinion le 07 - 02 - 2023

Au moment où le Maroc s'apprête à recevoir les F-16 Viper, le sort de la flotte vieillissante des Mirages-F1 et des F5 soulève beaucoup de questions. Décryptage.
Engagées dans un long processus de modernisation de leurs capacités défensives, les Forces Royales Air continuent de faire peau neuve. Le compte à rebours a commencé pour les nouvelles versions des avions F-16 que le Maroc devrait réceptionner dès 2025. Selon les estimations, 25 appareils ont été commandés, avec une mise à niveau du reste de la flotte existante du chasseur américain que le Royaume s'est procuré en 2012. Cette modernisation a pour objectif de donner une plus-value à l'avant-garde de l'aviation militaire marocaine. "C'est une avancée technologique considérable par rapport à ce qui existe dans l'arsenal des pays voisins", estime Abdelhamid Harifi, expert dans les questions militaires, qui précise que les nouvelles versions du F-16 auront plus de capacités de détection des cibles et plus de furtivité.

Selon notre interlocuteur, le Maroc sera le premier pays dans la région à opérer avec des radars à antenne active (AESA). A cela s'ajoutent l'aptitude d'usage de bombes à forte capacité de pénétration et le système électronique Viper Schield EW fourni par la société américaine "L3HARRIS".

Alors que le Maroc poursuit cet effort de modernisation, nécessaire dans un monde où la technologie avance à une vitesse vertigineuse, le sort du reste de la flotte aérienne pose plusieurs questions, d'autant que certains modèles datent de très longtemps.

En effet, le Mirage-F1 est en service depuis 1980, tandis que les F5 sont plus anciens et sont là depuis les années 70, sachant que les deux modèles ont été déployés durant la guerre du Sahara. "Les Mirages F1 et les F5 disposent de technologies "très avancées", parce qu'ils ont été modernisés à maintes reprises tout au long de leur années de mise en service", explique M. Harifi. En effet, 27 appareils ont été modernisés au standard Astrac qui a prolongé leur durée de vie. "Ceci a permis de les doter de technologies proches de celles des rafales égyptiens, surtout en ce qui concerne les Radars", ajoute l'expert, qui souligne, toutefois, qu'un avion "ce n'est pas que de l'armement, mais c'est aussi la cellule". "Il est clair que les Mirages-F1 sont à bout de souffle actuellement. On ne peut pas compter sur eux dans les années à venir", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il est prévu que quelques unités du F1 soient retirées du service pour donner place aux F-16 Viper dans la cinquième base aérienne de Sidi-Slimane. Cette base, rappelons-le, fait l'objet de travaux pour pouvoir s'adapter à l'arrivée des versions mises à niveau.

F1 et F5 : peut-on les maintenir encore plus longtemps ?

Cette question se pose plus vivement d'autant que le Maroc est l'un des rares pays à disposer de ce genre des mirages français F1."Le Maroc est l'une des rares armées de l'Air au Monde à utiliser encore le Mirage-F1", nous confie Bruno Clermont, ex-général de l'Armée française qui fut conseiller Air du PDG de Dassault. Le général, ayant à son compte 35 années de service, rappelle que les F1 marocains ont été modernisés en 2015 à l'aide d'un système d'arme développé spécialement pour le Maroc.


Quant aux F5, ils en sont aujourd'hui au niveau Tiger 3. "Ils sont performants dans les opérations de soutien au sol, c'est-à-dire aux unités terrestres déployées sur le terrain. Même s'ils sont anciens, ils ont la capacité de rester encore en activité parce qu'ils sont considérés comme des "civils immortels", estime M. Harifi, qui pense que les F5 peuvent avoir une nouvelle vie si les cellules sont modernisées avec une technologie très avancée. Notre interlocuteur donne l'exemple de pays, dont la Thaïlande, qui ont doté leurs avions de bombes intelligentes guidées de type JDAM.

Par ailleurs, jusqu'à quel point un avion peut-il résister à l'obsolescence ? Du point de vue de Bruno Clermont, on ne peut parler d'un début d'usure qu'à partir de trente ans de service ou plus. La durée de vie, selon lui, dépend également de la façon dont les avions sont entretenus. Outre cela, l'obsolescence s'évalue à des critères bien définis. M. Clermont en cite l'indice de fatigue qu'il faut prendre en compte. "Il s'agit de l'usage de l'avion. Plus l'avion est utilisé dans des manœuvres à facteur de charge élevé, plus il a tendance à vieillir plus rapidement qu'un aéronef qui fait de la ligne droite", explique-t-il doctement. Bien qu'obsolètes, les avions, en l'occurrence ceux de Dassault, peuvent être maintenus en activité par les "Contrats de soutien aux avions" que l'ex-militaire explique en détail. (Voir trois questions).

Mirage 2000-9, l'incertaine alternative !

En effet, le retrait des F1 ou des F5 soulève la question de leur remplacement. Il y a un panel de choix, selon Abdelhamid Harifi qui cite le Gripen suédois et l'avion sino-pakistanais et le modèle sino-pikstanais JF-17 Thunder. Bien qu'ils soient de bons candidats, ces choix semblent peu réalisables. Le Gripen est peu probable vu les relations compliquées entre le Maroc et la Suède. Quant au JF-17, sa cellule et sa motorisation posent problème au niveau de l'intégration dans la flotte marocaine.

Jusqu'à présent, le Maroc ne manifeste pas d'intérêt pour de nouveaux modèles, en se contentant des F-16. Mais nombreux sont ceux qui estiment qu'il faut des avions, même de qualité moindre, capables de faire du soutien dans les opérations de la police du ciel ou de l'escorte. Là, des informations ont circulé sur une potentielle cession des Mirages 2000-9 des Emirats Arabes Unis. Pour le moment, rien de concret.

"Actuellement, il n'y a pas de Mirage 2000-9. Selon M. Harifi, le Maroc aurait pu les prendre s'ils étaient offerts gratuitement par les Emiratis, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent. En effet, rien n'atteste que les Emiratis vont offrir, à titre gracieux, leur flotte Mirage-2000-9. "Les Emiratis ont laissé le champ ouvert à cette option si personne ne se présente pour les acheter". Sauf que des révélations médiatiques ont laissé entendre que la Grèce aurait manifesté un intérêt après une entremise française.

Quoiqu'il en soit, le Mirage 2000-9 demeure une option crédible comme un avion de deuxième choix. "C'est un petit Rafale", note Bruno Clermont, ajoutant qu'il a été développé spécialement à la demande des Emirats Arabes Unis avec un système d'arme beaucoup plus supérieur que toutes les autres versions du Mirage. Cet avion n'est pas si ancien puisqu' il a, selon notre interlocuteur, encore près de dix ou quinze ans.

Pour sa part, Abdelhamid Harifi pense que "si les Mirages 2000-9 n'arrivent pas, il y a deux options : soit upgrader les F5, soit penser à un nouveau modèle". Dans ce cas, selon lui, pourquoi pas le F-18 américain.

Anass MACHLOUKH
L'info...Graphie
Trois questions à Bruno Clermont
"On peut faire voler des avions très longtemps avec une maintenance régulière"

Bruno Clermont, ex-général de l'Armée française, conseiller Air du PDG de Dassault et conseiller à "Faire face défense &Aéro-Conseil", a répondu à nos questions.

* Concernant les Mirages 2000-9, peuvent-ils toujours rester utilisables dans l'avant-garde d'une armée ?

* A mon avis, c'est un Rafale polyvalent qui est capable à la fois de mener des opérations Air-Sol, Air-Air et de reconnaissance. Toutefois, cet avion n'a qu'un seul moteur et reste un peu âgé parce qu'il a trente ans d'existence. Mais les plus récents modèles datent du début des années 2000. Le modèle émirati est supérieur à ceux de la Grèce et de la Colombie. S'agissant de la France, les Mirages 2000 resteront opérationnels dans l'Armée de l'Air et de l'Espace au moins jusqu'en 2033.

* Comment gérer les avions dont la durée de vie arrive à terme ?

* Dans pareil cas, Dassault Aviation procède au traitement de l'obsolescence à la demande du client. Il y a un prix à payer pour cela et la société veille au bon fonctionnement des avions jusqu'à leur retrait du service. Globalement, Dassault continue à soutenir des avions comme les Mirages 5 au Pakistan qui datent des années 70.

On peut pousser la durée de vie des avions très loin s'ils sont bien entretenus et s'ils sont maintenus dans le moment opportun. Concernant les Mirage 2000-9, ils sont entretenus par Dassault via une société émiratie. En cas de leur cession au Maroc, et si cette hypothèse s'avère vraie, cette mission peut être transférée à une société marocaine.

* On a souvent tendance à évoquer la rivalité entre le Rafale et les modèles américains dans les débats sur les avions de dernière génération. Qu'en pensez-vous ?

* L'avion de dernière génération est un concept Marketing inventé par les Américains pour inciter les pays à renouveler leurs flottes. C'est une façon de dire que vos avions ne sont plus bons et qu'il convient de les remplacer par des modèles plus en vogue. Le Rafale se distingue par sa capacité à faire des opérations air-air et air-sol simultanément. Vous pouvez tirer un missile et, en même temps, attaquer une cible terrestre. Chose que le F-16, par exemple, ne peut faire qu'en décalé. En somme, lorsqu'il s'agit d'acquérir un nouveau modèle, le prix n'est pas l'unique paramètre à prendre en compte. Le prix est jugé en fonction de ce que l'avion peut faire en termes d'opérations. Le Rafale fait tout, avec une maintenance simplifiée.

Propos recueillis par Anass MACHLOUKH



Avions de cinquième génération : Un débat prématuré
Aujourd'hui, on parle souvent d'avions de cinquième génération. Bien qu'elle soit irréaliste, l'option du F-35 est souvent évoquée au Maroc par des utopistes qui y croient religieusement alors que tout prête à croire que le Royaume n'a pas grande chance de s'en procurer pour des raisons stratégiques et financières.

Il est clair que les Etats-Unis ne livreront pas cet avion aux pays du monde arabe pour veiller à ce qu'Israël garde le monopole de la supériorité aérienne. Même les Egyptiens et les Emiratis, grands alliés des Américains au Moyen-Orient, n'en disposent pas. Les Emirats Arabes Unis, qu'on le rappelle, n'ont pas encore eu l'aval des Etats-Unis pour acheter les F-35, bien qu'ils aient passé commande. Vu les conditions trop restrictives imposées par Washington, les Emirats ont menacé de retirer leur commande.

"Le F-35 est un bon avion, mais c'est un modèle furtif et cette furtivité limite sa polyvalence", explique Bruno Clermont, qui n'est pas très admirateur de l'avion américain. "C'est un avion ultra-connecté, conçu pour des guerres de coalition avec les Américains. Je ne suis pas sûr que cette hypothèse convienne au Maroc", a-t-il ajouté.

Dans la panoplie de choix des avions de nouvelle génération, les F-35 et les Rafales français s'imposent beaucoup. Selon M. Clermont, "le Rafale est moins furtif, mais il a une capacité de survie en combat avec ses deux moteurs et sa capacité à faire de la fusion de données, le radar, la capacité de réaction par des contre-mesures".
L'avantage du Rafale est qu'il peut exécuter toutes les missions. Le pays possesseur est souverain sur ces avions contrairement au cas des F-35 qui dépendent trop du constructeur.

Contrairement au Rafale, le F-35 peut faire, selon M. Clermont, essentiellement des missions Air-Sol "Joint strikefighter". "Ce n'est pas un avion de supériorité aérienne", conclut-il.


Flashback : Quand le Maroc était à deux doigts d'acheter le Rafale...
En 2007, le Maroc avait manifesté son intérêt pour le Rafale. Le Royaume y était tellement intéressé que les pourparlers ont commencé avec le constructeur Dassault et le gouvernement français. Toutefois, les négociations ont buté à cause du prix et des conditions de financement. Le Maroc avait voulu commander 18 exemplaires. La France a proposé le prix de 2,1 milliards d'euros sans option de crédit. Ce que le gouvernement marocain a décliné. Alors que les discussions étaient bloquées, le gouvernement américain a saisi l'occasion pour proposer une meilleure offre. Plus d'exemplaires du F-16 avec le prix de 1,6 milliard d'euros. L'Administration américaine a proposé un crédit gratuit en plus d'une aide au développement. Cet épisode, raconté par France 2, a laissé un impact sans précédent dans la coopération militaire franco-marocaine. Depuis lors, le Maroc n'a eu de cesse de solliciter l'armement américain.


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