L'AHK a pour vocation première de promouvoir les relations économiques entre Rabat et Berlin en s'inscrivant dans le réseau mondial des Chambres du Commerce allemandes à l'étranger. Flashback sur ses premières années au Maroc. Depuis sa création en mars 1997, la Chambre allemande du Commerce et de l'Industrie, la «Handelskammer in Marokko» pour les germanophones ou encore l'AHK pour les intimes, n'a eu de cesse d'œuvrer au rapprochement des horizons de coopération économique entre le Royaume et la République fédérale. Cette chambre, qui ne comptait pas plus de deux cents membres à ses premières heures, a eu à cœur d'orienter les entrepreneurs marocains dans le monde des affaires en leur faisant accéder aux foires et forums les plus prisés dans les hautes sphères de la finance et de l'industrie. En 1997, la Présidence de la Chambre, désireuse de choisir des locaux proches des principaux aéroports et gares ferroviaires du Royaume, a opté pour le Rond-Point Chimicolore à Casablanca. Peu après, la Chambre a été relogée sur le boulevard Zerktouni, le QG des entreprises européennes souhaitant s'ouvrir au Maghreb, à la région MENA, voire à toute l'Afrique. L'AHK se trouve, à présent, au quartier de l'Oasis, l'un des quartiers les plus huppés de la Cité blanche. Cependant, la présence économique de l'Allemagne remonte à de nombreuses décennies. Siemens est l'une des premières entreprises allemandes à s'installer dans le Royaume. Officiellement établie au Maroc depuis 1956, son activité au Maroc remonte à environ un siècle, soit à 1929, époque à laquelle Siemens & Halske fournissait des installations électriques à une célèbre cimenterie de Casablanca. «En 25 ans de coopération win-win, le poids du marché des exportations en provenance d'Allemagne a augmenté de 298% entre 1997 et 2021 pour s'établir à plus de 2,1 milliards d'euros (Md€) et de 232% pour ce qui est des importations sur la même période, soit plus de 1,5 Md€ », nous apprend Mazen Sowan, président de la Chambre du Commerce et de l'Industrie, anciennement Président de Siemens.
25 ans, l'âge de la maturité ?
Lors de la cérémonie de célébration du 25ème anniversaire des rapports bilatéraux entre le Royaume et la République fédérale, le directeur général de l'AHK Maroc, Andreas Wenzel, a mis en avant la portée du partenariat économique bilatéral, placé plus que jamais au centre des réflexions des deux parties. Il a ensuite indiqué qu'avec son dynamisme actuel «la Chambre continue à mettre en œuvre les idées des fondateurs de cette institution et de donner un nouvel élan à ce partenariat, qui ne cesse de se solidifier ». La rencontre a rassemblé 230 invités ainsi qu'une délégation de représentants de haut niveau de l'Allemagne, représentée notamment par Volker Treier, membre du bureau exécutif de l'association des Chambres du Commerce et de l'Industrie allemandes (DIHK) de Berlin, et Dorothea Schütz, directrice générale pour l'Afrique du Nord, le Proche et le Moyen-Orient du ministère fédéral allemand de l'Economie et de la Protection du climat.
Aujourd'hui, la Chambre du Commerce et de l'Industrie allemande au Maroc qui fait partie du réseau des Chambres du Commerce allemandes à l'étranger (AHK), rassemble 140 Chambres et délégations représentées dans 92 pays. Elle compte, à présent, plus de 700 membres, parmi lesquels il y a lieu de citer de gigantesques entreprises marocaines et allemandes. L'AHK constitue le point de contact de base pour les relations économiques germano-marocaines, étant le principal interlocuteur de tous les acteurs des marchés allemand et marocain. Elle jouit d'un réseau solide basé sur le soutien mutuel depuis ses premières années. Les AHK sont des entités dont l'objectif est de stimuler le commerce extérieur allemand. Elles sont financées proportionnellement par le ministère fédéral de l'Economie et de la Protection du climat (BMWK). Au cours des dix prochaines années, cette Chambre du Commerce entend intensifier les liens existants et en créer de nombreux autres en vue de consolider la coopération dans les domaines des énergies renouvelables, de la décarbonation, de la digitalisation et de l'hydrogène vert. Trois questions à Andreas Wenzel, Directeur général de l'AHK (La Chambre allemande du Commerce et de l'Industrie). «En dépit des relations diplomatiques complexes entre les deux pays, les échanges ont progressé » Nous remercions chaleureusement Andreas Wenzel, parrain et fervent instigateur des relations commerciales germano-marocaines d'avoir répondu à nos questions -Parlez-nous des premières années de la Chambre allemande du Commerce et de l'Industrie. -25 ans de partenariat entre deux pays peuvent sembler symboliques pour d'aucuns, en revanche, pour la Chambre allemande du Commerce et de l'Industrie, cela représente une noble cause à laquelle nous croyons fermement. En effet, depuis près de trois décennies, nous avons pu développer un réseau digne de ce nom. Et dire qu'au départ, l'aventure a été menée par un tout petit groupe d'hommes d'affaires de nos deux pays respectifs qui nourrissaient des intentions et idées novatrices capables de révolutionner les relations maroco-allemandes... Aujourd'hui, nous nous félicitons d'avoir rondement mené ce projet.
-Le positivisme semble être contagieux puisque ce qui était un petit groupe en 1997 compte aujourd'hui près de 700 membres en son sein. Qu'en est-il de la progression qualitative de la Chambre allemande du Commerce et de l'Industrie? -Le Maroc exporte à l'Allemagne du textile, des produits alimentaires et des produits chimiques. La République fédérale, pour sa part, lui fournit son expertise mécanique, industrielle, et en matière d'exploitation des énergies renouvelables. Qualitativement, les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu leurs années de gloire depuis 1997, même s'ils ont été perturbés par la pandémie en 2020. Mais en 2021, en dépit des relations diplomatiques complexes entre les deux pays, les échanges ont progressé. Entre 2020 et 2021, les exportations allemandes ont augmenté de 14% et les exportations marocaines de 13%. Sur le plan des investissements, la tendance est aussi très favorable et fait du Maroc le pays le plus privilégié par les investisseurs allemands. Le rythme d'investissement des Allemands au Maroc a augmenté de 600% depuis 2010. Aujourd'hui, il reste beaucoup à faire au niveau de l'hydrogène vert et des énergies éoliennes. -Quelles sont les prouesses dont le Royaume doit se réjouir grâce à cette coopération ? -Notre coopération est porteuse dans l'industrie automobile, les énergies renouvelables, l'hydrogène vert, la décarbonation et la numérisation.