Ce 25 janvier, un grand palace de Casablanca a accueilli un événement diplomatique de grande importance. L'allusion est faite ici à la célébration des 25 ans d'amitié germano-marocaine par la Chambre de commerce et d'industrie allemande (AHK). L'occasion de faire le bilan de près de trois décennies de coopération bilatérale. L'événement a aussi offert l'opportunité de réaliser un entretien avec Son Excellence l'Ambassadeur Robert Dölger, chef de la mission diplomatique de la République Fédérale d'Allemagne au Maroc, dont voici la teneur : * Quel bilan devrait-on faire de toutes ces années de partenariat, porteuses de projets bénéfiques pour la coopération germano-marocaine ?
* Durant ces 25 années de coopération, de manière récurrente, la Chambre allemande de commerce et d'industrie au Maroc organise, en coopération avec des entités allemandes, des visites d'experts marocains en énergie dans l'optique de tâter le pouls d'éventuels partenariats et échanges bénéfiques pour les deux pays. D'ailleurs, le ministère fédéral de l'économie et de l'action climatique (BMWK) veille au grain pour proposer davantage de solutions énergétiques pouvant booster la coopération entre l'Allemagne et le Royaume.
* Quelles sont les avancées concrètes qui ont résulté de cette coopération ?
* De ces négociations bilatérales est née une récente action concrète, à savoir la construction d'une usine de production de l'hydrogène vert, avec le soutien de Berlin. L'incontournable dialogue stratégique entre nos deux pays permet, donc, d'avancer plus efficacement et plus rapidement sur les questions bilatérales et internationales. Toujours en parlant d'actions concrètes, les entreprises allemandes au Maroc génèrent un chiffre d'affaires non-négligeable de plus de 20 milliards de dirhams. La question de l'hydrogène vert (Power-to-X) présente un enjeu particulier. En 2020, l'Allemagne et le Maroc ont conclu une déclaration d'intention commune sur le développement de ce secteur. Le projet doit donc contribuer à la création de plus-value territoriale au Maroc, notamment sous forme de matières premières pour l'industrie ou dans les domaines du transport qui sont difficiles ou inaptes à l'électrifier. Power-to-X devrait en outre à moyen terme faire en sorte que le Maroc passe du statut d'importateur de combustibles fossiles à celui de fournisseur de produits d'hydrogène vert de haute qualité, et même à celui d'exportateur de sources d'énergie. Actuellement, l'Allemagne assiste le Maroc dans la construction d'une installation industrielle de pointe pour la production d'hydrogène vert. Les préparatifs du chantier ont débuté en collaboration avec l'Agence marocaine pour l'énergie durable, (MASEN). De plus, dans ces conditions, il existe un dialogue attentif entre nos deux pays sur les questions de transition énergétique durable dans le cadre du partenariat énergétique germano-marocain (PAREMA). Ce dernier promeut de façon dynamique les placements sur le marché marocain de l'énergie auprès des entreprises allemandes. Afin de donner aux experts marocains un panorama global des technologies de l'hydrogène vert et des informations pratiques sur les évolutions actuelles en Allemagne, des voyages de découverte sont régulièrement organisés par l'AHK. De même, la prise de part à ces événements est, sans conteste, une opportunité de réseautage avec des experts et décideurs allemands dans le domaine en question, notamment à l'occasion des visites de sites d'entreprises. Les principales observations de nos délégations vont porter sur les meilleures solutions pour la conception et le déploiement de l'hydrogène vert et du Power-to-X au regard des enjeux actuels.
* Quelles mesures l'Allemagne, l'un des principaux pays du monde en matière d'énergies renouvelables, envisage-t-elle pour résoudre l'éternel dilemme « énergie et climat » ? Qu'en est-il des efforts déployés au Maroc, en particulier, pour parvenir à trouver le juste équilibre entre ces deux sources de vie, sans dégâts et dans le respect total du biotope et de sa biocénose ?
* La transition énergétique au Maroc a été constamment suivie et intensivement encadrée par l'Allemagne. Par conséquent, les thématiques climatiques et énergétiques demeureront au cœur de notre coopération économique bilatérale. La mise en valeur des énergies renouvelables, le renforcement de l'efficacité de l'énergie, les scénarii énergétiques durables et la mise en place d'un réseau de transmission électrique efficace, sont autant de thèmes qui sont à la base de cette coopération. Nous souhaitons, à cet égard, stimuler davantage la recherche, la formation et l'emploi dans le domaine des énergies renouvelables et aborder, avec nos partenaires marocains, les thèmes de la mobilité durable et d'un système de transport respectueux de l'environnement. Car, après tout, environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre du Maroc sont à attribuer aux transports.
* Les relations germano-marocaines ont porté la collaboration industrielle à son paroxysme. Parlez-nous en.
* Grâce au forum industriel, de nombreuses parties prenantes se familiarisent avec les toutes dernières technologies dans le domaine de la numérisation et de l'automatisation ou tout ce qui touche de près ou de loin à la transformation digitale. Le matchmaking B2B donne la possibilité aux protagonistes de nouer de nombreux contacts commerciaux et de saisir de nouvelles opportunités dans le domaine de l'exportation de biens et de services. Au cours de leurs entretiens individuels menés avec des candidats présélectionnés, les compagnies sont en mesure d'établir des relations personnalisées avec nos ingénieurs et techniciens qui sont formés dans le cadre de ce programme. Pour que les entreprises marocaines soient à même d'attirer les plus grands talents sur le marché du travail, nous organisons régulièrement des ateliers de formation dédiés à l'image de marque des employeurs.