Des responsables israéliens et américains affirment qu'environ la moitié des munitions d'artillerie destinées à l'Ukraine ont été expédiées vers l'Europe depuis Israël, rapporte le New York Times. Le journal américain New York Times a révélé que le Pentagone a fourni des armes stockées en Israël à l'Ukraine afin de soutenir Kiev dans sa guerre contre la Russie. Le journal a rapporté, mardi, citant des responsables américains et israéliens ayant requis l'anonymat que "le Pentagone bénéficie d'un stock énorme, mais inconnu, de munitions américaines en Israël pour soutenir l'Ukraine dans sa guerre contre Moscou". Les analystes militaires estiment que "l'artillerie constitue l'épine dorsale de la puissance de combat terrestre de l'Ukraine et de la Russie''. Le Pentagone a stocké des munitions en Israël pour un réapprovisionnement d'urgence en cas de guerre au Moyen-Orient, ou pour les transférer à d'autres alliés de Washington. Il y a un an, le Pentagone a évoqué pour la première fois l'idée de retirer les munitions du stock américain en Israël. Ce que Tel Aviv a toujours refusé par crainte de nuire aux relations avec Moscou et de paraître complice de l'armement de l'Ukraine si le Pentagone procède au retrait de ses munitions du stock. Le journal a également affirmé, citant des responsables israéliens et américains, qu'"environ la moitié des 300.000 obus d'artillerie destinés à l'Ukraine ont déjà été expédiés en Europe, depuis Israël et seront finalement livrés via la Pologne". "Puisque la ligne de front entre la Russie et l'Ukraine est désormais stationnaire, l'artillerie est devenue l'arme de combat la plus efficace", a déclaré Mark F. Cancian, un ancien stratège en armement de la Maison Blanche, dans une nouvelle étude publiée par le ''Center for Strategic and International Studies'' (CSIS) basé, à Washington.
Par ailleurs, les Etats-Unis ne sont pas prêts à fournir à l'Ukraine leurs chars lourds les plus avancés, les Abrams, a déclaré mercredi un haut responsable du Pentagone, justifiant ce refus par des questions de maintenance et de formation. L'Ukraine réclame depuis des semaines aux Occidentaux des chars modernes pour repousser l'invasion russe, mais ceux-ci n'ont pour le moment envoyé que des chars légers et des blindés de transports de troupes. "Je ne pense pas que nous en soyons là", a déclaré le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, questionné au cours d'un point de presse sur l'éventualité d'un envoi de chars Abrams à Kiev après l'annonce le week-end dernier du Royaume-Uni, qui a été le premier pays à promettre des chars lourds, des Challenger 2. "Le char Abrams est un équipement très compliqué. Il est cher, il requiert une formation difficile, il a un moteur d'avion à réaction. Je crois qu'il consomme 11 litres de kérosène au km", a souligné Colin Kahl, sous-secrétaire à la Défense pour la stratégie. "Ce n'est pas le système le plus facile à entretenir", a-t-il ajouté, sans toutefois exclure un changement de la position américaine à l'avenir. Il a aussi noté que le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a jusqu'ici soigneusement évité de fournir aux Ukrainiens des armements qu'ils "ne peuvent pas réparer, qu'ils ne peuvent pas entretenir et qu'ils ne peuvent pas se permettre à long terme parce que cela n'a aucun intérêt". Selon plusieurs médias américains et allemands, l'Allemagne refuse de livrer ses chars de combat Leopard à Kiev tant que Washington n'en aura pas fait autant avec ses Abrams. Le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, qui a été suivie d'un rejet international et de sanctions économiques contre Moscou. Pour mettre fin à son opération, la Russie exige que l'Ukraine abandonne son projet d'adhérer à l'Otan ou à d'autres entités militaires. Kiev considère une telle exigence comme une "ingérence" dans sa souveraineté.
Zelensky critique les hésitations allemandes concernant des livraisons de chars Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué jeudi les hésitations de l'Allemagne à autoriser des livraisons de chars lourds, affirmant qu'il ne s'agissait pas de la "bonne stratégie". "Il y a des moments où l'on ne devrait pas hésiter ou se comparer. Quand quelqu'un dit +je livrerai des chars si quelqu'un d'autre le fait+", a affirmé M. Zelensky qui intervenait par visioconférence lors d'un petit-déjeuner en marge du Forum de Davos. Le président ukrainien faisait référence à des informations de presse selon lesquelles Berlin ne livrera des chars lourds que si les Etats-Unis livrent des chars Abrams. Or Washington n'est pas prête à fournir à l'Ukraine ces chars de combats, a déclaré mercredi un haut responsable du Pentagone, justifiant ce refus par des questions de maintenance et de formation, sans toutefois exclure un changement de la position américaine à l'avenir. "Je ne pense pas qu'il s'agisse de la bonne stratégie à adopter", a regretté le président ukrainien en visant Berlin qui fait l'objet d'une pression croissante de plusieurs voisins européens pour qu'elle autorise des livraisons de Leopard, des chars de combat très puissants. Tout envoi de matériel de guerre de fabrication allemande doit en effet recevoir le feu vert de Berlin. Des dirigeants finlandais, lituanien, polonais et britannique avaient encore appelé mardi à une décision rapide.