L'opérateur espagnol Abengoa est en bonne voie de sauver son actif dans l'usine de dessalement d'Agadir. Le juge en charge de l'opération a reçu, ce mercredi 11 janvier, toutes les offres et tranchera dans les prochaines semaines. L'entreprise espagnole Abengoa, qui peine à gérer ses actifs dans l'usine de dessalement d'Agadir, puisque la justice s'en est saisie, a vu l'irruption d'un nouvel invité de dernière minute. Il s'agit d'Acciona qui a soumis une offre pour l'usine de dessalement que l'entreprise possède au Maroc. Par cette soumission, elle rend l'offre plus serrée puisque y participent également Urbas, RCP, Ultramar et Cox Energy. Le juge recevra aujourd'hui toutes les offres pour tenter de sauver Abengoa de la faillite. Après le refus de la Société d'Etat des Participations Industrielles (SEPI) de sauver l'entreprise en juin, la firme a été contrainte de demander la pré-faillite pour plus d'une vingtaine de filiales, qui regroupent ses actifs les plus précieux. Dans ce sillage, quelques semaines avant la fin des quatre mois de pré-faillite établis par la loi, le Conseil d'administration de la société a reçu des offres de Técnicas Reunidas, Ultramar, RCP et Urbas. C'est ce dernier qui a été choisi par le Conseil comme favori. Sa proposition a été présentée au tribunal au moment où celui-ci a demandé l'ouverture d'une procédure de faillite, indiquent les médias espagnols. Le juge a ensuite ouvert une période pour que d'autres investisseurs puissent se manifester pour améliorer l'offre d'Urbas, ajoutent les mêmes sources. Le marché s'attendait à ce que seuls ceux qui étaient déjà entrés dans la course lors des étapes précédentes, seront retenus, sachant que Técnicas Reunidas a été exclu dès le départ. C'est bien le cas de Ultramar et RCP, qui affronteront Urbas. Terramar devrait soumettre son offre à la dernière minute. Mais ce à quoi personne ne s'attendait, c'est que de nouvelles offres arriveront. Cox Energy a tiré son épingle du jeu ce lundi avec une offre qui garantit une charge de 3.200 millions d'euros sur les trois prochaines années. Tous s'efforcent de protéger le périmètre d'Abengoa et de garantir à la fois ses plus de 9.000 emplois et son siège à Séville. Les offres porteraient en principe sur 100% des actifs de l'entreprise. Mais certains investisseurs ont choisi de faire des offres sélectives sur des actifs spécifiques. L'un d'eux est visé par l'offre qu'Acciona a envoyée, et ne concerne qu'une seule usine de dessalement, sur la trentaine que possède le groupe andalou, dans la ville marocaine d'Agadir. Notons que l'entreprise Acciona propose environ 30 millions en profitant de l'avantage que constitue la longue période qui reste encore à la concession, telle qu'accordée à Abengoa en juin, sachant que la concession s'étend sur 30 ans. Selon ces sources, le magnat danois Arnold Peter Møller a également soumis une offre qui couvre cette même usine de dessalement et une autre en Libye. Técnicas Reunidas a également jeté son dévolu sur cette filiale. Cinq jours ouvrables pour concrétiser les offres Les investisseurs intéressés à sauver Abengoa disposent désormais d'un délai de cinq jours ouvrables pour envoyer toute la documentation au tribunal. Et puis, encore trois jours pour améliorer une dernière fois leurs propositions avant que le juge ne décide laquelle est la meilleure. Urbas part favori, mais l'offre s'est avérée plus serrée que prévu. Ses atouts sont de couvrir un large périmètre du groupe et de protéger ses travailleurs, ainsi que le siège de Séville. Les faiblesses sont l'absence d'accord avec les créanciers et le manque de financement provisoire pour assurer la viabilité de l'entreprise jusqu'à ce que le processus soit terminé.
Rappel des faits Repères En juillet 2022, Abenewco 1, qui détenait les projets d'Abengoa, a lancé la cession de l'usine de dessalement d'Agadir. Abengoa a encouragé la cession de la participation de 51 % qu'elle détient dans la société concessionnaire qui exploite l'installation. L'usine de dessalement est un projet de référence pour Abengoa dans le secteur du dessalement au niveau mondial, avec une capacité de production de 275.000 m3/jour (150.000 m3/jour d'eau potable et 125.000 m3/jour d'eau pour l'irrigation), avec une possibilité d'extension à 400.000 m3/ jour. Le projet comprend également la construction d'un réseau d'irrigation pour une surface de 15.000 ha.