Le Comptoir des Mines à Marrakech accueille en cette fin d'année l'exposition « Part of » de Mustapha Akrim. Cinq ans la séparent du précédent solo show de l'artiste qui fut un moment déterminant pour la galerie qui cherchait à établir un nouveau positionnement dédié aux pratiques artistiques émergentes. Dans cette nouvelle exposition, Mustapha s'est approprié plusieurs espaces des bâtiments qui composent le Comptoir des Mines pour créer un parcours fascinant. A travers plusieurs médiums, dessins, photographies, objets concrets, peintures et bas-reliefs, Akrim évoque dans ces récentes recherches ses préoccupations et ses nombreuses observations sur les dysfonctionnements de notre monde et l'usure de certaines références communes. Aujourd'hui, l'exposition « Part of » se veut non seulement la poursuite d'explorations déjà entamées mais aussi le dévoilement d'un nouveau lexique artistique pour aborder « ce moment particulier » que nous traversons où nos certitudes et convictions semblent être ébranlées par les aléas et crises globales du monde. Cette exposition inscrit le parcours singulier de Mustapha Akrim dans l'histoire de l'art marocain. Une histoire riche en expériences contemporaines au service d'une pluralité de visions et d'idées qui témoignent de la vitalité de notre société. Une citoyenneté en béton Né en 1981 à Salé, Mustapha Akrim est diplômé de l'Institut National des Beaux-Arts de Tétouan en 2008. Ses différents travaux sont le résultat de recherches sociales, notamment sur l'univers du chantier et de l'ouvrier avec une réflexion étroitement liée aux principes de la citoyenneté. Conscient des réalités marocaines, il travaille à ouvrir « plusieurs chantiers » dont principalement « celui de la mémoire », en utilisant son matériau de prédilection : le béton. Ses installations questionnent entre autres la nature du travail et la différence entre le bâtiment et la création d'oeuvres d'art à la lumière des changements constants de la société. Il fait partie de la génération d'artistes qui développe un nouveau langage afin de redéfinir le fondement de l'expression des arts visuels au Maroc, cherchant une nouvelle liberté d'expression en rompant avec l'esthétique développée dans la période postcoloniale.