Le volume des ressources hydriques au Maroc risque de baisser encore davantage. Le Royaume passe du stress hydrique à la rareté de l'eau à cause des changements climatiques, a alerté le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Un montant d' un milliard et 250 millions de dirhams par an est consacré à l'amélioration de l'infrastructure y afférente dans le monde rural. En réponse à une question orale à la Chambre des Représentants sur «le désenclavement de la population du milieu rural», le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a indiqué qu'un montant d'un milliard 250 millions de dirhams par an a été alloué, notant que le programme de réduction des disparités territoriales a pris principalement en compte la question de l'amélioration de l'infrastructure dans le monde rural, en y consacrant une telle dotation. Répondant à une autre question sur les «mesures prises pour développer le réseau routier», Baraka a fait savoir que le Maroc dispose d'une importante infrastructure routière de plus de 50.000 kilomètres dont 1800 kilomètres d'autoroutes et 1600 kilomètres de routes nationales, rappelant que le principal enjeu est de sauvegarder ces routes et d'améliorer leur qualité, raison pour laquelle le ministère y a consacré environ 45 % de son budget. Le ministre a précisé que les efforts sont actuellement concentrés sur le développement de ces routes et le passage à un taux de «bonnes routes» de 62% à 66% à fin 2023, faisant remarquer que le soutien apporté dans le cadre du programme de réduction des disparités territoriales, d'un montant de 250 millions de dirhams, a notamment permis la construction d'un nombre de routes, en plus du plan relatif au renforcement des autoroutes et à la construction de nouvelles routes. Quant aux routes rurales non classées, Baraka a révélé que des travaux sont en cours en coordination avec le ministère de l'Agriculture, dans le cadre du Fonds de développement rural, afin d'allouer un quota spécial pour cette catégorie et sa maintenance. Le ministère a, en outre, programmé le traitement de 65 points noirs routiers cette année, en plus de 67 autres points programmés au titre de l'année prochaine, avec une enveloppe budgétaire de 350 millions de dirhams, a-t-il expliqué en réponse à une question sur le «traitement des points noirs routiers», posée par le groupe du Rassemblement National des Indépendants. Il a noté que cette opération a été menée en coordination avec le ministère du Transport et de la Logistique, qui assure le suivi de cette question avec l'Agence nationale de sécurité routière, dans le but d'identifier les points prioritaires à traiter. Rareté de l'eau : une panoplie de mesures En réponse à des questions portant sur la problématique de la pénurie d'eau, lors de cette séance, Baraka a assuré que la feuille de route royale, déclinée à cet égard, est scrupuleusement suivie. "Elle constitue la ligne de conduite des actions du ministère de l'Equipement et de l'Eau", a-t-il affirmé. Dans le même sens, Baraka a passé en revue les différentes mesures prises cette année et qui ont permis de passer l'été sans grand impact sur l'approvisionnement en eau potable. A cet égard, le gouvernement a donné une forte impulsion à l'achèvement des projets de stations de dessalement d'eau de mer, et ce, "à travers l'accélération du programme de barrages et la construction de 129 nouveaux barrages collinaires et petits barrages. Les travaux de construction sont programmés pour 2022 - 2024 dans les différentes régions du Maroc", a ajouté le ministre. En cette année, les travaux des stations de dessalement d'eau de mer à Dakhla, Casablanca, Safi et El Jadida ont démarré, a rappelé Nizar Baraka. "La région de l'Est est programmée dans l'agenda, notamment la ville de Nador", promet le responsable gouvernemental. Au niveau des zones rurales, deux millions de citoyens ont été approvisionnés en eau potable grâce à des camions-citernes et l'achat d'unités mobiles d'épuration et de pompage d'eau. Le ministre a noté que son département oeuvre à la mise en place de plans régionaux et la mise à jour du Plan national de l'Eau à l'horizon 2050, dans le cadre d'une vision globale sur ce volet, soulignant que le Maroc souffre d'une baisse importante des apports en eau, en raison de la diminution des précipitations et de la neige. "Selon les prévisions au niveau international, cette baisse devrait osciller entre 20 et 30% d'ici 2050", détaille le ministre.